Mon cœur !

Le passé ressurgit

et hante mon présent

comme un insurgé,

face à l'avenir vacillant.

j'ai le cœur lourd

et mon miroir est son fardeau.

Ses tourments le rendent sourd,

à l'image de ses flambeaux.

J'ai le cœur dur

comme un jeu de guerre,

avec en sa bordure,

des défenses et meurtrières.

J'ai le cœur sec

comme la peau qui tiraille,

jusqu'à ce que des obsèques

calment ce poitrail.

J'ai le cœur qui bat,

si lent ou si vite

que se transforment en combat

ses amours maudites.

J'ai le cœur si rouge

que du lever au coucher,

plus un cil ne bouge

chez mes effarouchés.

Mais j'ai le cœur si seul

que les foules m'envahissent

et recouvrent d'un linceul

ceux que j'offre en sacrifice.

J'ai le cœur si pauvre

qu'à même m'en séparer,

mon bonheur ou le vôtre,

je ne pourrai le réparer.

Et plus abondamment il saigne,

plus je perds son contrôle,

plus mes peurs s'en imprègnent,

moins j'assume mon rôle.

J'ai le cœur brûlant

et aucun flots de mes yeux,

comme ultime châtiment,

ne vient lui servir d'adieux.

10/05/2016