Chapitre 10
Au cours de la nuit, Aéléa se leva, s'habilla, prit une cape vert émeraude et sortit le plus discrètement possible de sa chambre. Une fois dans le couloir, elle alluma une torche qu’elle avait « empruntée » aux réserves, et descendit silencieusement dans le temple…
Lorsqu’elle arriva en bas du dernier escalier, elle s’arrêta un instant pour permettre à ses yeux de s’adapter à la lumière et observer les alentours.
Temple était un bien piètre mot pour désigner ce qui s’offrait devant elle. Malgré le fait qu’il soit situé plusieurs mètres sous terre, le temple était très lumineux. Cette lumière provenait du bassin central. Le bassin central était haut d’environ un mètre, et était surélevé par 3 marches symboliques. La première, la plus basse, représentait la force, la seconde, centrale, la bravoure, et la troisième, la plus haute, la loyauté. Seul le roi, personne la plus importante après Deostin, pouvait les gravir.
Aéléa s’avança, gravit les trois marches, prit la dague qui pendait à sa ceinture, et se fit une entaille dans la paume de la main. Avant de verser les quelques gouttes qui perlaient au bord de l’entaille, la jeune fille rompit le silence qui régnait :
- Je ne suis ici que depuis quelques mois, mais je suis prête à donner ma vie pour ce peuple, mon peuple. Si toi, Deostin, ne me choisit pas, soit. Je l’accepterais. Mais saches que je prendrais quand même part à cette mission, par n’importe quel moyen.
Après ces paroles, elle ouvrit sa main et laissa tomber une goutte, une seule goutte de sang. Durant quelques secondes, l’eau se teinta d’un rouge sombre, puis redevint claire comme du cristal. Aéléa remarqua que malgré la translucidité de l’eau, on ne pouvait pas voir le fond du bassin. Sans doute était-ce encore un symbole qui voulait montrer l’infinie puissance de Deostin.
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