Chapitre 2

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Il n'eurent pas à marcher beaucoup avant d'arriver devant le palais royal. Il y avait une dizaine de gardes devant la grande porte, armés jusqu'au dents et immobiles, prêts à agir. En voyant leur prince arriver en compagnie d'un humain, il leur barrèrent le passage.

  • Laissez nous entrer ! ordonna Lundril

Un des gardes s'avança devant lui et déclara :

  • Non, jeune Prince, vous êtes avec un ennemi, nous ne pouvons pas vous laisser passer avec lui. Vous entrerez seul.
  • Alors je ne rentre pas. Il est mon ami, et je veux le présenter à papa.
  • Mon Prince écoutez moi, fit le garde, cet humain est sûrement un espion envoyé pour assassiner votre famille. Nous ne pouvons pas nous fier à lui.
  • Je veux ma mère, pleurnicha Lundril, allez me la chercher !

Le garde envoya un subordonné chercher la reine. Catos suivait la scène du regard, sans broncher, immobile, inquiet de ce qui allait suivre.

Dix minutes passèrent avant que la souveraine n'apparaisse. Elle était très jeune et très belle. Grande, svelte, des yeux émeraudes et de longs cheveux roux, la reine, du nom de Sylvana, était une personne dont la tendresse et la droiture était renommée.

  • Que se passe-t-il, mon chéri ? demanda-t-elle à son fils
  • Ils ne veulent pas laisser entrer mon ami, maman, dites quelque chose, s'il vous plaît !

Sylvana se tourna vers le nouvel ami de son fils. Catos, impressionné, s'inclina respectueusement.

  • Comment vous nommez-vous, monsieur ? interrogea la reine
  • Je suis Catos, votre majesté. Un simple humain sans patrie et fuyant la guerre qui a enlevé trop d'âmes de ce monde.
  • Eh bien, reprit la reine, si mon fils vous appelle son ami, parlez moi de vous je vous prie, afin que je sache qui vous êtes.

 Catos entreprit de raconter à la reine sa vie passée, sa famille, ses chevaux, ses rêves d'avenir...Quand il eut fini, Sylvana sourit, l'émotion briallant dans ses yeux.

  • Au vu de votre récit, je ne vous considère pas comme un ennemi, cher Catos !
  • Je vous remercie de votre attention, ma reine, dit l'homme en s'inclinant, c'est trop d'honneur pour le pauvre homme que je suis.
  • S'il vous est possible, j'aimerais beaucoup que vous m'ameniez ce fils que vous chérissez tant.
  • J'entends votre demande, Majesté, seulement je crains de ne pouvoir y accéder, car je demeure très loin d'ici.
  • Soit, répondit la souveraine, de la décéption dans la voix, toutefois, repensez-y, je vous en prie.

Le jeune Lundril intervint, tout à fait enthousiaste.

  • Maman ! Il n'y a qu'à donner un cheval à Catos et le faire accompagner par un garde !

La fougue de l'enfant fit sourire les deux adultes.

Ainsi fut dit, ainsi fut fait. Catos repartit vers sa terre, en compagnie d'un Elfe jovial et bavard. Ils parlèrent tant et tant qu'ils finirent par devenir amis. Ils parvinrent au village natal de l'écuyer en une semaine, alors qu'il avait fallu à Catos plusieurs années pour arriver au royaume elfique. Catos fut saisi d'effroi en voyant ce qu'il restait de son ancienne maison.

 Tout n'était plus que ruines. On eût dit qu'un troupeau de dragons était passé par là. Malheureusement, la triste vérité était que les armées Elfes et humaines avaient combattus ici même.

Il ne restait rien du passé de l'humain. Tout avait disparu...l'écurie qu'il avait bâtie de ses mains n'étzit plus qu'un tas de poutres roussies, la maison, on en voyait plus que les armatures en fer rouillé, la niche du chien avait, elle, entièrement disparue.

Impuissant face à ce spectacle, le pauvre écuyer ne put contenir ses larmes. Respectueux, l'Elfe se rapprocha silencieusement et posa sa main sur l'épaule de Catos. Ils restèrent ainsi, boulversés, choqués, atterrés face à ce tableau représentant le chaos pour un père de famille.

Le soir tombant, les deux amis prirent conscience du temps qui s'était écoulé depuis leur arrivée.

  • C'était toute ma vie...pleura Catos
  • La guerre m'a aussi prit mes fils, mon ami.
  • Mais a-t-elle détruit ta vie entière !? s'insurgea l'homme
  • Non, en effet. Cependant, tu n'es pas le seul à avoir le coeur brisé ! Mais gardes espoir, peut-être ta famille vit-elle encore.
  • Tu as peut-être raison, bien que je ne sois pas sûr d'un jour me remettre de cette vision.

Après cette parole, l'Elfe se tût. Il ne pouvait répondre à cela. Il avait certes perdu ses deux fils, mais sa maison, sa vie, était encore là. Tout les deux dormirent dans ce qui restait de la maison, et reprirent la route le lendemain matin. C'est le visage défait et les vêtements sales qu'ils rentrèrent au palais. Lorsque le jeune prince les vit arriver seuls, il comprit ce qu'ils avaient vu. Il était peut-être très jeune, mais Lundril comprenait les choses. En fait, il avait le don de clairvoyance, qui se transmettait de génération en génération; lui l'avait reçu de sa mère. Sans un mot, il accueillit son ami et le soldat.

La reine Sylvana envoya des Elfes en reconnaissance dans tout le territoire. Elle priait les dieux qu'ils ramènent la famille de l'humain en vie et en bonne santé.

Catos resta au château. Il travailla comme palefrenier dans les écuries royales durant plusieurs mois. Les Elfes que la reine avait envoyés en mission revenaient les uns après les autres. Le dernier Elfe rentra quelques semaines après le précédent, mais seul, il n'y avait aucune trace des humains.

  • Catos, déclara la reine, il faut se rendre à l'évidence, désormais, nous serons votre famille.
  • Je les aimais tellement ! pourquoi moi ? s'effondra-t-il
  • Le destin sait ce qu'il fait.
  • Si c'est ce que vous croyez...
  • Je suis désolée. Dit Sylvana en posant sa main sur le bras du palefrenier.

Catos alla se réfugier dans le calme des écuries pour pleurer.

 Les années passèrent, et l'écuyer ne se remettait pas de la disparition de sa famille. Il était revenu plusieurs fois à son ancien lieu de vie, espérant trouver un signe de vie.

Lundril, devenu grand, faisait de son mieux pour apprendre son rôle de futur roi, et passait beaucoup de temps avec son ami humain.

Bien des années plus tard, Catos mourut. Seul. Couché sur la paille de l'écurie. Lundril l'enterra dignement, il reçu les mêmes honneurs qu'un héro. Peu après, il envoya des messagers porter la nouvelle au royaume tout entier, en priant pour que le fils de feu son ami entende cela. C'est ce qui arriva.

Alors que Lundril, devenu souverain, parcourait ses terres à cheval, accompagné de gardes, il dû soudainement se stopper. En effet, il n'eut pas le choix car sa monture se cabra, le faisant tomber au sol. Intrigué, Lundril leva la tête et vit avec stupeur une bête énorme qui ressemblait à un dragon voler au dessus de lui.

L'animal se posa lourdement face à l'Elfe, toujours au sol. Un homme descendit du dos de la bête et vint à sa rencontre.

  • Sire ! J'espère que vous ne vous êtes pas blessé en tombant ! demanda l'homme
  • Non, tout va bien. Excusez-moi, nous sommes-nous déjà rencontrés ? Vous m'êtes familier...questionna Lundril
  • Nous ne nous connaissons pas encore, mais vous me cherchez depuis bien longtemps, Sire.
  • Seriez-vous...non, impossible ! Seriez-vous Mirav, le fils de Catos ?

Le souffle court, l'Elfe se remit debout et fit face à l'homme.

  • C'est bien moi. Lorsque j'ai entendu les soldats parler de mon père, j'ai accouru ici.
  • Je suis désolé pour votre père...dit Lundril doucement.
  • Ce serait plutôt à moi d'être désolé, lui répondit Mirav, vous l'avez mieux connu que moi.
  • Il me parlait si souvent de vous et de votre famille. Où et comment avez-vous vécu tout ce temps ?
  • C'est une bien longue histoire, soupira l'humain.
  • Je suis peut-être roi, mais j'ai beaucoup de temps libre. Mes parents sont les souverains régents, ils peuvent bien prendre ma place un moment.
  • Alors dans ce cas, je vais tout vous raconter...

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