Les mots sucrés salés (suite)
Ô silence
Si je me tais pour te laisser parler
Immerges-tu en mon cœur la souffrance
Ligues-tu ma parole à ma pensée
Ensemencé dans la terre des sons
Noir soleil des particules muettes
Cauchemar des fins de conversation
Entendras-tu ma prière pour t'écouter
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Dans les campagnes brunes, blondes
S'écoule le vent automnier
Autour des arbres séculaires
Tandis que le ruisseau inonde
Les airs de son chant familier
Guidé par les champs parcellaires
Les jupons émoussés abondent
Sous l'arc roux du chapelier
Rosée sanguine du lactaire
Les orages désespérants
Sous l'œil attentif des nuages
Brisent la nuit d'éclairs violents
L'été a forcé le passage
Autour des arbres séculaires
Au rythme des coups de canon
Dansent des ombres débonnaires
Dessus la tombe des saisons
Ne pas embrasser les solstices
Quand décembre se joue de juin
Où trouver la moindre Injustice
Dans le baiser froid sibérien
Si le mal était hivernal
L'astre blond ne serait que lune
Et de mon rêve automnal
Ne resterait que la nuit brune
Les nuages entouraient la lune égarée
Lui montrant le chemin qui mène à l'horizon
Perdue dans le ciel lourd aux couleurs bigarrées
Les elfes de la nuit soufflaient à son giron
Il faut fuir avant que l'aurore dévorée
Par l'arrivée du soleil sur fleurs et bourgeons
Par la lumière sur les âmes déchirées
Ne vienne des tréfonds assombrir ta raison
Pluie! Nourrit le ruisseau que la montagne enfante
Conduit son bras tordu vers un fleuve plus fort
Que les plaines, et les collines, et les pentes
N'empêcheront jamais de rejoindre le port
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Les mots s'enflamment sous la table
Serpents sifflez vos vérités
Devenez grands chers misérables
Quand vos vertus, vos vanités
Empoisonnent tout ce qui pousse
Oui! Tremblez si l'abeille tousse
Car le vaccin pour vous sauver
Vit dans la fleur assassinée
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Fable ou "conte à rebours"
Rien ne fût comme avant
Les arbres, les forêts perdirent leurs parents
Les poissons se cachèrent des océans
Seul le soleil resta le reflet permanent
De la brillantine sur des cheveux défaits
Les gens n'en finirent pas de déménager
D'une prairie sans herbe à un rocher fleuri
De roses synthétiques aux pains étaminés
L'automne en juillet sur des parterres jaunis
Et puis quelqu'un écrivit sur le sable
Entre deux mers, entre deux marées d'éternité
Les vagues découpèrent comme un sabre
La fine feuille de papier salé
Et le monde mourut d'ignorance et de paix
Sans guerre en mangeant à sa faim
Pourrit de l'intérieur par le banquet macabre
Sans connaître les vers du poète marin
"Aucune parcelle du ciel n'est à vendre
Et aucune âme ne doit s'y rendre"
C'était mal connaître l'être humain
Qui confond souvent progrès et confort
Oublie que de la nature le bien commun
Ce sont aussi les animaux et la flore
Après les océans, le ciel fût une poubelle
Avec des frontières entre les horizons
Du micro-plastique polluant le plancton
Nous passâmes aux congés dans le ciel
Dans des bulles avec vue sur la terre
Admirant le gris au lever du soleil
De cette tombe ronde sans cimetière
Perdre son nom de planète bleue au réveil
La plongea dans un long sommeil
"Dis papa c'était quoi une girafe"
"Demande à ton grand-père, il connaît toutes les anciennes plantes"
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L'élite des mots d'amour, synonymes, rimes
S'évadent de mon cœur prisonniers du cerveau
Trouvent refuge dans tes yeux pour ce doux crime
Serrures et verrous, de la clé au trousseau
De noyé ou voler je choisirai les cimes
Cacherai le soleil au plus beau des caveaux
Si un jour la douleur se dessine en victime
Joutes verbales assombrissant le tableau
Regards amoureux que la colère décime
Et l'oubli des serments de l'autel aux anneaux
Restera dans les yeux que ce profond abîme
Où se meurent les cœurs, où se meurent les sots
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Depuis que ce monde existe qu'avons nous fait ?
De nos jours, de nos souvenirs, qu'avons nous fait ?
La nuit est pareille au jour, l'étoile le sait
Du rêve éclairé ne renaîtra pas l'amour
Alors dormons puisque rien ne nous effraie
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Petite âme, ma douce amie
Soleil de mes soirées chéries
Depuis sur les chemins, partie
Laisse en mon cœur un feu éteint
Le ciel enfume mon destin
Défait mes pleurs et mon chagrin
Par ma plume saigne ma main
Griffe la douleur endormie
Petite âme, ma douce amie
De ce drame, cette infamie
De ce dénouement déplorable
Qui ne ravira que le diable
De nos pauvres vies, une fin
À nous de voir ce que chacun
Pourra faire du genre humain
Et de nos valeurs enfouies
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L'horloge fuit le temps qui passe
Tic tac tic tac tic tac tic tac
Truculent rythme cardiaque
Tactique du cœur qui se lasse
Du jour, de la nuit, de la pluie
De la mer et de son ressac
Traînant des pieds son flot tranquille
Où les canaux se font fragiles
Le cœur se moque des impasses
Battre toujours au fond du sac
À remplir le seau de la vie
Exister comme par magie
Et se nourrir d'une eau croupie
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Une mariée le long des quais de l'amour
Suit le reflet troublé de sa robe du jour
De sa dentelle entrecoupée d'ombres rebelles
Tissu létal sous l'arche de l'arc en ciel
Ô protège-la mon ange tant que tu peux
Fait qu'elle soit l'amie des vents, du froid, du feu
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Et j'imagine un soleil plus bleu qu'une orange
Où le rideau du ciel tomberait sur la terre
Que chaque été donnerait la naissance à l'ange
Qui protège les cœurs des écorces amères
J'imagine une pluie plus sèche qu'un soleil
Où les yeux des prophètes puniraient le ciel
Que chaque hiver serait un printemps de douleurs
Horizon perdu sous les jupes du bonheur
J'imagine l'avenir plus vert qu'un printemps
Où l'illettré écrirait les textes de loi
Que la poésie n'existerait que pour toi
Un billet d'amour contre la gifle du temps
J'imagine mon rêve plus dur que le marbre
Où serait gravé sur le bloc mon épitaphe
Que chaque censeur écorcherait de son sabre
Faisant pleurer dans les soirées mon biographe
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Les années passées ravivent la nostalgie
Elles restent au fond du cœur comme un tombeau
Les fantômes se foutent de nos faits de vie
Ravis de nous mener derrière le rideau
Nous croyons toujours que de ranimer des flammes
Refera partir le feu des amours d'antan
Mais les cœurs délaissés ont repris leur élan
Décorés leurs larmes comme des oriflammes
Nous tarissons d'éloges ce que nous vécûmes
La jeunesse pâmée en leurre du bonheur
Les actes, les mots que nos mémoires exhument
Passent avec le temps en perdant leurs couleurs
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Bonjour tristesse ! Te revoilà mon amie
Tu as abandonné mes plus belles douleurs
L'espoir s'emparant parfois de toutes mes pleurs
Quand le soleil camouflait son nez sous mes nuits
Que reste t-il de nos naufrages trépassés
Ah! De mon fabuleux cœur aujourd'hui trop sage
De nos amertumes au goût sucré de fiel
Que reste t-il de nos amours entrelacées
Personne ne peut venir réouvrir leurs cages
Le temps s'amuse de nos années de sommeil
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Les plus tristes expériences amoureuses
Tiennent de par nos erreurs que l'on croyait vôtres
Avec le cruel départ de la main de l'autre
Là, derrière l'iris de nos âmes pleureuses
S'écoulent alors les jours comme un ru de pluie
Cherchant un chemin pour de futiles bonheurs
Suivant le chant des sirènes en profondeur
Faibles illusions de nos joies englouties
Te voilà donc ! Paix intérieure en otage
Ma plaie de cœur s'ouvre sur ce charmant terminus
Le bleu de l'azur contre le noir de l'orage
Quoi de plus reposant que de renaître sage
Quitte à regretter tous les abus de Bacchus
Le vin dans mes veines n'est qu'un factice usage
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Elle était sereine sous son manteau de plumes
La pie
L'encre de ses ailes écrivait des poèmes
Dans le ciel
Que les noirs nuages gommaient sans amertume
Sous la pluie
Restait la nuit pour vanter les contes à thèmes
Du soleil
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Habillé par mes fioritures
En manteau nacré de doublures
J'enfile mes deux bras de mer
Et vogue sous un ciel amer
Le cœur en berne de mon deuil
Au fond de moi, un vague orgueil
Me ramène sur le rivage
Alors parfois s'éteint ma rage
Habité de mon âme en tôle
Du nerf d'acier au jeu de rôle
Dans le manteau nacré d'orgueil
La mort prodigue à mon cercueil
La plus délicate doublure
Ainsi gisent en paix nos corps
Sur fond de luxe et de couture
Autour du bois vernis qui dort
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Nouveau concept : l'alexandreux... Douze pieds + un
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Ma chérie chantait le soir sur un rayon de lune
Le souffle de son corps éteignait les âmes vives
L'ombre de ses rêves dansaient au fond des lagunes
Autour des ravines du cœur que le temps ravive
Danse mon amour ! Danse
Que tes pas de ballerine balaye la crasse
Et la pisse des pensées vierges nauséabondes
Sur le requiem de la bêtise de ce monde
Et les requins qui bâtissent et puis se prélassent
Donne-nous le désir courageux du désespoir
Désuètes illusions de nos cauchemars
La passion détonne quand la raison s'égare
Reste la cruauté dans la beauté d'un regard
À l'heure du matin où les malfaisants dorment
Gisent les draps torturés dans la nuit des couteaux
Gonflés comme des ballons par des genoux difformes
Où vient mourir le vent sur la cuisse des bourreaux
Allez! Sortez la tête de ce capharnaüm
Hé oui ! Souvenez-vous que l'on vous nomme des hommes
Et soyez maudits ou sanctifiés peu importe
Tant que la mort passe ou pas le pas de votre porte
Tous ces visages en pleurs sous des lunettes noires
Découvrent leurs forces dans les tombeaux et la gloire
Mais au moment de partir dans un dernier soupir
S'accrochent au doux brouillard dont ils ont souvenir
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La paupière livide du sanglotant plaisir
S'ouvre comme une aurore sur des seins grelottants
L'éphémère bonheur dans la douleur des géants
Au moment où la pensée dépasse le désir
Sur la peau défaite, le sillon creux de l'étreinte
La vapeur rose sortant des bouches allaitantes
Les baisers mêlés aux filets de la lune éteinte
Se noient dans les yeux d’agate aux envies ruisselantes
Du cri de rage à l'humilité du cœur plaintif
Les corps rabattus se fondent en statue de sel
L'ironique souffrance échappe à l'acte charnel
Dans la mémoire perdue des embrassés chétifs
Seul au monde avec la tête dans les lèvres fraîches
La langue mauve récolte le miel du délice
Sans la moindre résistance ni le moindre vice
Le lait chassieux s'écoule au milieu de la laîche
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La nuit
Tout dort
L'air si pur s'endort
Et je rêve encore
Le jour
Étend son linge d'or
Sur mon dos qui se tord
Sous le feu qui colore
La lune s'efface devant le soleil
Jusqu'au soir le ciel s'allume de bleu
La vie, rien que la vie autour du Dieu
De la nature, des nuages et des corneilles
Tout autour du Dieu des hommes, les anges
Pareils à ces coléoptères lumineux
Qui nous montrent dans la nuit le chemin des cieux
Et nous laissent le matin les deux pieds dans la fange
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Retour aux alexandrins
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Les jours de tempêtes où la mer défilante
Sous le regard voilé de la lune étonnée
Envoie ses fiers enfants aux vertèbres saillantes
Mourir sur les rochers en soldats mal armés
Le songe d'une voile aux gréements libérés
Rugissante des cris de futurs naufragés
Dans un rai de lumière s'en va dépassée
Par de ventrus terrils mouvants et affamés
Puis un lac argenté comme une triste flaque
L'œil rouge des matins de beuverie en plus
Sur le haut des vaguelettes et résidus
Finira son épopée dans l'horizon flasque
La mer s'endort alors sous son phare allumé
Des oiseaux en retard se pressent de rentrer
Tout est paisible ce soir, tout est régulier
Et l'on entend simplement la mer respirer
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Sous ses yeux, la paix mortelle, belle, éternelle
Les bras en croix exsangues sur un corps d'ivoire
Voguent les bougies de suif sur plis de flanelle
Et les fumées de vœux aux pieds des encensoirs
Le son gras de l'orgue jouant De profundis
S'élève vers le ciel envoûtant de l'église
Se pose sur ses pâles joues comme une bise
Comme le ferait la Sainte femme à son fils
Le bois de chaire pour des sermons sur la chair
Vice et cupidité sont déjà dans la place
L'homme devient bon quand il n'est pas à sa place
L'avidité dans sa quête de vouloir plaire
Quand les démons de l'âme exhortent la faiblesse
Certains changent le chemin de croix en caresses
Et franchissent les barrières que l'âge impose
Pour déposer leurs mains entre des cuisses roses
La pénitence par procuration papale
Couvert par la foi et la prière du soir
Du bonnet de curé à la mitre orientale
Le fil de laine ou d'or dans le noir reste noir
Vierges infécondes au petit corps naissant
À la faible chevelure, au crâne luisant
Qui peut bien croire aux idées vagabondes
Que votre cœur tournoie dans l'air comme une fronde
Ô Dieu tout puissant dans ton infini pardon
Que l'on prie l'âme chrétienne ou mahométane
Du désert du Soudan aux dalles vaticanes
On ressent la douleur au nom des religions
Il semble que l'enfer soit bienvenue sur terre
La peur de l'au-delà, une sauce douce amère
Et que rien n'y fasse, même les punitions
Ne trouvent une raison dans la flagellation
(
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Je t'admire autant que le dôme de la nuit
Mon amphore des ténèbres, ma beauté brune
Je t'adore à genoux dans mes rêves bannis
Enivré de pensées tristes et taciturnes
Ta froideur orne mon cœur de la gravité
Qu'ont dans le ciel âcre les astres sans lumières
Je suis comme un cheval fourbu sur sa litière
Qui aura tant couru et si peu embrassé
Je connais dans tes yeux ce beau soleil couchant
Qui enlise les cœurs et cache les abîmes
Je veux renoncer avant que le temps m'abîme
M'évader de tes mots, vivre confusément
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Quand je pense vouloir sans jamais désirer
Je sens en moi cette coulure, cette pente
De ce bas plafond, je ne vois que la charpente
Au lieu d'y percevoir un ciel illuminé
Quand je pense à ce corps que les autres comtemplent
Comme un instrument de désir, un feu sacré
J'y vois de la cruauté, l'entrée de son temple
Par la fente velue prête à me sacrifier
Alors, je suspends le temps de son vil cortège
La vue de tout regard dessine son portrait
De ma prison d'amour dorée de sortilèges
Mon cœur se sent blessé quand l'aurore apparaît
Votre funeste parfum caché sous la peau
Ne peut exister que dans la douleur de l'autre
S'échappant mièvrement de ce front pâle et chaud
Vient endormir mes yeux à jamais dans les vôtres
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Jeunes pousses, frais pétales, forêts, ruisseaux
Maison de la nature où règne le chaos
Vous ! Abeilles ! Demeurez toujours des amies
Accusant les fleurs de nos années d'infamie
De nos esprits salis par la beauté du gris
À se noyer dans le plus étrange des songes
Qui voudrait que la nature aime le mensonge ?
Et quand le bourreau coupe; Entends-tu quelques cris ?
Jusqu'au vermisseau que l'hiver épargne en vain
Que la charrue bouscule à la rosée des heures
Éventré par des becs, arrosé de venin
Meurt à la semence ou quand la graine effleure
Tempêtes et ouragans aux tambours démembrés
Aux orages perdus dans des ciels orangés
Punissent les sols de leurs fouets de lumière
La lande profonde se moque des prières
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Aucun regret
Le parfum de la vie
Le parfum de l'amour
Le parfum de la mort
Aucun regret
Le parfum de la facilité
Le parfum de la docilité
Le parfum de l'éternité
Aucun regret
Le parfum des fleurs
Le parfum du vent
Le parfum de la poussière
Et tous les regrets
Le parfum de l'oubli
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En restant au soleil l'amour s'évapore
En restant sous la neige le caractère se durcit
En restant sous le vent les idéaux s'envolent
En restant dans ton cœur j'habille mon passé
En restant dans ma prison de verre, je brûle
En restant assis j'admire des étoiles mortes
En restant près du feu j'enflamme les glaciers
En partant de ta vie je parjure mes serments
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Lieu privilégié où paissent les corneilles
Accrochés aux ombres des lampions volants
Solidaire du vent dans des cheveux de treille
Pour un vermeil éclat en tout soleil couchant
Lieu privilégié où naissent les corbeilles
Au fond des nids de fleurs s'étale le pétale
Éperdues sous le plomb de tout soleil létal
Naissent les blessures et leur éclat vermeil
Lieu privilégié où crèche la paresse
Au fond du lit de fer s'étale le cheveu
Pareil au ruisseau roux que la lune déverse
Sur le corps enbrassé par tous les amoureux
Lieu privilégié où sèche la jeunesse
Accrochée aux lampions éteints et crevés
Que le vent balade sans aucune noblesse
Sous un soleil couchant qui ressemble à l'été
Lieu privilégié où prêche la caresse
Jetant son dévolu sur l'épine d'un sein
La main moite trône sous le poids de la fesse
Pour ne connaître de la vie que le satin
Lieu privilégié où brille le silence
Entends la corneille fleurir le réveil
De discours volants en reflets vermeils
Quand sous la tombe repose la décadence
Lieu privilégié où blesse le remords
Le cœur solitaire sous la terre promise
Protéger du ciel, de ses ondées, de la bise
Les âmes perdues se couchent sur du bois mort
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Sur le nuage vert s'est posé le ciel vide
Comme une cariatide aux milliers de bras
La forêt se voûte portant le poids du drap
Qui se gonfle encore dans un souffle livide
En soi s'est installée la peur de l'orphelin
Comme punition à vivre la solitude
Cette retraite profonde sans lendemain
Qui finit par nous faire aimer la servitude
Ce qui semblait lointain est à portée de tir
Et ce nuage vert serait bientôt fumée ?
Le chant de l'oiseau ne serait que souvenir ?
La guerre menace quand tremblent les armées
Ainsi je sens le froid glacial de l'oural
Passer en mon être comme autant de murmures
Des mots dont je ne peux connaître la nature
Des mots pour soulager le cœur d'un animal
Dans son terrier cossu bien à l'abri des bombes
"Allez mourir pour que je glorifie vos tombes !"
Chante le mercenaire oligarque roublard
Qui brille dans les marchés financiers de l'art
Que le ciel semble pâle, ton visage aussi
Le sourire grave des grâces bizantines
La lèvre mouillée se referme sur la nuit
Russie ! Au nom des guerres sans gloire tzarines
Ne donne pas de vies au nouveau Raspoutine !
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Rayon de lune
Transperce moi le corps jusqu'au cœur
Et fais moi croire que c'est le seul chemin du bonheur
Je ne veux plus entendre la respiration de la peur
Elle couvre le chant des oiseaux
Tu n'es pas un rayon de lune
Et pourtant tu m'a transpercé le corps
... Jusqu'au coeur
Et fait peur aux oiseaux !
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