Cinq mois s’étaient écoulés depuis que j’étais partie de chez mes parents pour vivre chez Antonin. J’étais justement en train de rentrer. Lorsque le bus s’arrêta à l’arrêt devant l’école d’archi, je vis Martin, Emma et Hugo, son copain qui était là pour la semaine, monter dans le bus.

Nous étions vendredi et comme tous les vendredis soir, Martin venait aux terrains voir Alexis et il n’était pas rare qu’il reste dormir chez ce dernier pendant tout le weekend. J’étais contente de voir mon ami si heureux, ça lui allait bien.

Il arrivait à Emma de l’accompagner lorsqu’une soirée était organisée mais ce soir elle était là pour présenter à Hugo ses nouveaux amis.

— Dis donc, tu as l’air de très bonne humeur, remarqua Martin en venant s’asseoir à côté de moi alors que les deux autres s’installaient juste devant nous.

— Et j’ai de quoi l’être ! répondis-je un peu fort ne pouvant cacher mon excitation.

Tous me regardèrent, attendant que je continue de parler.

— Et ben ? Raconte-nous, lâcha Emma.

— Non, non ! J’attends d’être arrivée, je veux l’annoncer aux autres en même temps.

Même si j’étais surtout très proche d’Antonin et Alexis, j’avais tissé des liens solides avec pas mal de jeunes du quartier. Je savais qu’ils suivaient tous mes avancées à Edison et j’étais heureuse de pouvoir en parler et d’avoir du monde qui m’écoutait.

J’étais bien loin de l’ambiance qu’il y avait chez mes parents. J’avais remis les pieds à la maison, il y avait deux mois environ. J’étais passée rapidement pour donner de mes nouvelles. J’étais partie sans me retourner pour autant je ne voulais pas qu’ils s’inquiètent pour moi alors je leur envoyais un message à l’occasion et puis cette fois-là on était descendu au Marzza avec Antonin, Alexis, Martin et Emma alors j’en avais profité pour faire un petit détour.

Je n’étais pas restée longtemps surtout vu la façon qu’il m’avait accueilli mais au moins j’avais l’esprit tranquille d’être passée, même si ce n’était qu’en coup de vent.

J’étais pressée d’arriver aux terrains alors quand le bus s’arrêta, je tirai Martin à ma suite tandis qu’Emma et Hugo traînaient un peu plus derrière nous. Je nous emmena à grandes enjambées vers notre destination. J’avais de la chance nos deux copains étaient en train de jouer à l’extérieur. Ils tiraient des paniers chacun leur tour. On s’approcha à pas de loup pour les regarder encore un peu. Ce n’est que lorsque nos deux amis à la traîne nous rejoignirent que les basketteurs se rendirent compte de notre présence. Antonin arriva aussitôt vers moi en sautant par-dessus le muret pour me rejoindre, tandis que Martin faisait le tour pour rejoindre Alexis. Ils étaient bien plus calmes et posés que nous, cela me faisait beaucoup rire.

— Ta journée s’est bien passé ? me demanda-t-il après m’avoir embrassée.

— Ho que oui, me mis-je à sautiller de joie.

Martin et Alexis nous rejoignirent intrigués par mes élans de bonheur. Je fis encore un peu durer le suspens avant de me lancer.

— J’ai été sélectionnée avec d’autres étudiants pour faire une exposition en ville ! Je vais pouvoir présenter mes œuvres pendant toute une soirée organisée par l’école !

J’eu à peine terminé ma phrase qu’Antonin m’attrapa par les hanches et me fit tournoyer en l’air. Je me mis à rire. J’avais l’impression d’être une princesse Disney. Il finit par me reposer au sol et j’eus le droit à des félicitations de mes amis qui me prirent dans leur bras chacun leur tour.

— Et ce n’est pas tout, enchainais-je. J’ai aussi appris une nouvelle chose aujourd’hui. Simon a été exclu d’Edison.

— Quoi ? ne put s’empêcher de lâcher Alexis.

— Plusieurs élèves se sont plaints de lui à l’administration pour harcèlement. Certains auraient même menacé de porter plainte. Crois-moi qu’il n’a pas fallu longtemps à la direction pour prendre sa décision. Ils l’ont mis à la porte comme s’il était personne et avec “renvoyé d’Edison” sur son dossier ça m’étonnerait qu’il parvienne à jouer en pro à l’avenir.

— Je t’avais dit que le karma s’occuperait de lui, remarqua Martin en s’adressant à Alexis tout en le prenant par les épaules pour l’emmener contre lui. Il n’a eu que ce qu’il méritait.

Nous étions tous bien d’accord avec ça. Simon était sans nul doute la pire personne dans son genre, j’étais heureuse de savoir que je ne le croiserai jamais dans les couloirs de l’école.

— Tant qu’on en est aux bonnes nouvelles, commença Antonin. J’en ai déjà parlé avec Mélanie mais j’ai eu ma réponse ce matin. J’ai été pris en CDI comme animateur à l’école primaire du quartier.

Alexis ne put s’empêcher de pousser un cri. Je l’aurai sûrement fait également, s’il ne m’avait sorti les mots de la bouche. J’étais tellement heureuse pour lui. Lui qui avait enchaîné les petits boulots en intérim en attendant de trouver sa voie, il parvenait finalement à trouver quelque chose qui lui plaisait vraiment.

Je ne pouvais pas rêver mieux pour nous tous. Nous étions enfin tous comblés.

FIN