Ch 8 (1/2)
Lorsque Udiir quitta la caverne, l’après─ midi était bien avancé. Le jeune forgeron réalisa que les troupes royales seraient là dans peu de temps. Ses sœurs et Mathias n’avaient pas bougé. En voyant leur frère approcher, Arya et Kiara se levèrent suivies par le jeune Marteau-Stellaire.
─ Udiir, dit Kiara, on redescend au village. Il vaut mieux que tu restes ici, si la situation dégénère, les soldats ne pourront pas t’atteindre.
─ Tu veux m’écarter du combat ? Demanda le chaman sur la défensive.
─ On veut éviter que tu ne sois blessé. Répondit Arya, on parle des troupes royales et de la reine en personne.
─ Quoi que tu me dises, je descends avec vous. Répliqua─ t─ il. Si tu veux, je ne me montrerai pas aux soldats, mais je ne resterai pas caché alors que le clan joue son existence, même pour me protéger.
Les trois jeunes gens auraient voulu le dissuader, mais ils savaient que c’était peine perdue, Udiir les suivrait dans tous les cas. Le chaman rentra dans sa forge, pour en ressortir vêtu d’une nouvelle armure composée d’une côte de mailles, d’un pourpoint et de jambières en cuir, sans oublier sa fameuse peau d’ours.
─ Autant être préparé, dit Udiir sur un ton qui se voulait drôle.
Les quatre camarades en arme se mirent en route. En dépit des protestations d’Arya, Udiir les fit tous monter sur le dos d’Alka. La force de l’ours lui permit de supporter sans problème le poids du quatuor. Une minute, plus tard, la troupe dévalait le sentier de la montagne.
Lorsque l’ours atteignit le bas du pic, le soleil commençait à se coucher. Arya sauta au sol, ravie de quitter le dos de l’ursidé, les trois autres l’imitèrent. Roy et Alyssia vinrent à leur rencontre. Réalisant la présence de Udiir, ils jetèrent un regard réprobateur à leurs filles qui répondirent par un simple haussement d’épaules. La sorcière et le chef comprirent le message, ils connaissaient le caractère de leur fils.
Toutefois il fut convenu que Udiir reste dissimulé le plus possible, ce qu’il accepta. Rabattant sa peau d’ours sur sa tête, le chaman se plaça sur le toit d’une des tours de guet à l’arrière du village afin d’avoir une vue sur l’ensemble de la zone, tout en restant hors de vue des possibles intrus. De grands feux et des torches s’allumaient un peu partout dans le village et au-delà de ses palissades. La nuit commençait à poindre et en cette fin d’automne le froid tombait très vite. Pour Udiir, cependant, il n’y avait guère de différence. Supportant très bien les températures extrêmes, ce froid ressemblait plus pour lui à une douce fraicheur. Il s’assit donc en tailleur sur le plancher de la tour de guet et commença à méditer.
Laissant son esprit se fondre dans la terre, il perçut peu à peu la présence et la magie de chaque être vivant aux alentours. Il y avait des paladins, des mages et bien d’autre utilisateurs de magie diverses et variées. Il dénombrait près d’une centaine de baroudeurs campant aux abords du village. Le clan comptait plus de cent-cinquante guerriers et guerrières, plus une quarante d’enfants. Ces derniers et ceux qui ne pouvaient pas se battre, s’étaient enfermés dans les maisons les plus proches de la montagne. Udiir en fut rassuré, il y aurait ainsi moins de risque qu’il n’y ait des blessés. Tout à coup, le chaman perçut un mouvement dans le campement. De nouveaux arrivants entraient dans le périmètre : une centaine de soldats et parmi eux une aura d’une force colossale. La reine Artha et sa garde personnelle de la capitale Najyuna étaient arrivés.
Udiir se tendit. Il sentait l’hostilité des soldats royaux, mais il n’arrivait pas à savoir s’il devait s’inquiéter pour la reine.
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