7. La moisson
A Kronk, la reine travaillait dur tous les jours de l’année en aidant les maçons, les charpentiers dans la ville et aussi les paysans dans les champs. Elle était un peu partout à la fois courant aussi vite que le vent pour travailler là où il y avait un besoin. Les gens la voyaient à peine passer et ne comprenaient pas où une femme d’apparence aussi fragile pouvait trouver toute cette énergie. Mais tant de travail commençait sérieusement à l’épuiser.
Quant vint le temps des moissons, c’est elle qui coupa et ramassa à elle seule plus de la moitié de la récolte. Son fils ne l’aida pas invoquant le prétexte habituel qu’il ne pouvait pas ramasser le blé avec une seule main.
- Peux-tu au moins m’aider à moudre le blé puisque le meunier a disparu, demanda-t-elle au prince.
- Je ne peux pas, commença le prince...
- Justement si, dit la reine en lui coupant la parole, pour tourner la meule, il suffit d’une seule main et de bonnes jambes. Toi qui es un prince courageux, tu pourrais sans problème obtenir la farine pour ton peuple. Je te montrerai et t’aiderai dans un premier temps. Ensuite tu pourras pousser ou tirer la meule comme il te semble pendant que je prendrai un repos bien mérité.
Le prince ne sut que répondre aux arguments de sa mère qui visiblement était de plus en plus fatiguée. Il était bien obligé de travailler pour la première fois de sa vie.
Il commença alors à tourner la meule. Et il fut tout de suite surpris de voir qu’il en était capable. Jour après jour, il poussait la meule avec de plus en plus d’enthousiasme. Il comprenait qu’il pouvait être indépendant malgré son handicap. Il devenait fier de pouvoir aider les autres, et sa mère en particulier. Il pensait qu’il ferait un bon prince s’il passait davantage de temps à travailler pour Kronk, comme l’avaient fait ses parents. Il comprit petit à petit tous leurs efforts.
- Ma reine, demanda-t-il poliment pour la première fois, d’où peuvent venir toute la force et tout le courage que vous montrez tous les jours ?
- Mon bien cher fils, soupira-t-elle, ma force je la tire de l’amour des autres et de toi en particulier. Quant à mon courage, je le tire de la certitude de faire le bien autour de moi. Mais cette énergie ne peut durer éternellement. Je suis maintenant trop fatiguée pour continuer.
- Mère, je vais essayer d’être digne de toi et de la couronne de Kronk. Tu vas pouvoir enfin te reposer.
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