Errance et rencontre
Une période confuse s'ensuivit. Des visions de cauchemar, les cavalcades et les combat s'ensuivirent dans le chaos le plus total si bien que lorsque je parvins a reprendre pied dans cette réalité onirique, j'étais seul dans un couloir sombre. Épuisé, ruisselant de sueur et grelottant de froid, je me demandais si je passerais la nuit. Il y eut un cri lointain, puis ce fut à nouveau le silence. Un silence si lourd, si total que la panique me submergea de nouveau l'espace d'un instant.
Calmant sa respiration, Liam parvint a regagner son calme, m'y aidant par la même occasion. Nous errâmes durant une éternité dans les couloirs, sans croiser âme qui vive, mais non sans tomber sur certaines des créatures du maître des lieux. Chaque fois que j'abattais mon arme sur ces choses pour les détruire et défaire les maléfices qui leur permettait de se mouvoir, me revenait un moment de ma fuite. Car oui, j'avais fui, poussé encore et toujours par ces choses difformes et meurtrières. Contre mon gré, mais tout de même. J'avais aperçut Monty aux côtés d'Ange, se démenant pour protéger notre conjurateur blessé alors que j'étais contraint de reculer, encore et encore.
D'abord, quelques hommes et moi avions été repoussés dans le grand escalier. Puis dans les couloirs où nous avions lentement été séparé les uns des autres jusqu'à ce que je me retrouve seul. Dans la confusion, je m'étais battu sans avoir le temps ni la force de m'orienter si bien que j'étais à présent perdu. Je savais que je devais descendre, mais au bord de l'épuisement, j'évitais le contact avec les serviteurs du Nécromancien qui erraient ça et là dans les couloirs, si bien que je me retrouvais à prendre plusieurs escaliers vers les étages supérieurs, dans l'espoir de trouver un endroit tranquille où dormir un peu. Mais les pièces auparavant désertes abritaient à présent squelettes et cadavres déambulant, m'interdisant toute halte.
Mes errements me menèrent devant un passage libre. Un escalier en colimaçon, assez étroit, qui menait à un étage supérieur. Je l'empruntai prudemment, l'épée brandie mais les bras si fatigué que je tremblais. Après une trentaine de degrés, une simple porte en bois barrait le passage. J'actionnai la poignée et ouvrai doucement, en silence. Ce que je vis à l'intérieur me stupéfia.
Je venais de déboucher dans un vaste appartement circulaire. Par les fenêtres, je voyais un paysage ensoleillé : une vaste prairie saupoudrée de bosquets et de hallier. Un tableau idyllique, en somme. D'autres petites portes semblables à celle que je venais d'emprunter gardaient des passages vers le reste de la tour. Un rapide coup d’œil m'appris plusieurs choses. Premièrement, nul cadavre ambulant, ni squelette ni créature difforme en ces lieux. Deuxièmement, j'aurais aimé avoir un tel appartement.
S'il ne s'était pas trouvé au milieu d'une tour immense pleine de cadavres, dont certains se déplaçaient plus ou moins librement. Des meubles modernes occupaient une juste place, des peintures agréables à l’œil ornaient les murs et une délicieuse odeur emplissait mes narines. Et si je ne peux livrer ici plus de détails, c'est que mon regard était tout entier focalisé sur un élément particulier.
Un homme.
Lui.
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