Poème
Adieu
Je dois te dire adieu.
Tu prétends m’aimer encore,
Tu dis vouloir rester mon ami,
Mais tu m’as déjà effacée.
Je le vois dans tes yeux,
Dans tes gestes,
Dans ce regard, lointain, fuyant.
Alors je dois partir.
Loin.
Très loin.
T’oublier ?
Je ne pourrai pas.
Mais t’effacer un peu,
Rendre ton image floue,
Moins vive, moins brûlante…
Non, nous ne pouvons être amis.
Vingt ans à être tout l’un pour l’autre,
Et maintenant, te voir offrir mon rôle à une autre ?
Sentir son empreinte remplacer la mienne ?
Non.
Je sais déjà trop.
J’ai déjà trop vu.
Dès les premiers mots,
Le poignard s’est enfoncé.
Je t’ai regardé avec douceur,
Je t’ai parlé, espérant encore.
Au premier rendez-vous,
Le vide s’est creusé en moi.
Je t’ai supplié : Ne pars pas.
Mais tu étais déjà ailleurs.
Après ton premier week-end à ses côtés,
La douleur m’a broyée,
J’ai pleuré devant toi,
J’ai tenté de t’aimer assez
Pour te ramener vers moi.
Mais en face, il n’y avait plus rien.
Seulement un vide,
Un silence rempli d’elle.
Tu ne voulais pas me perdre, disais-tu.
Tu voulais que je reste,
Que je sois ton amie.
Mais tu t’es permis de me dire l’indicible,
De me raconter l’intime,
De me transpercer une dernière fois.
Alors, j’ai compris.
J’ai lancé une dernière bouée,
Un dernier appel,
Mais tu l’as laissé dériver.
Alors adieu.
À jamais.
Je vais disparaître.
Tu ne sauras plus rien de moi,
Je ne saurai plus rien de toi.
Adieu.
Mes affaires ne sont plus là.
Adieu.
Nos chemins ne se croisent déjà plus.
Adieu.
Je suis partie.
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