Corbeaux des mots
Vois-tu, il y a parfois des mots qui ne veulent pas s'étirer,
s'étaler,
se coucher sur le papier. Tu comprends cela, n'est-ce pas ? Ces mots qui ne répondent pas présents et qui offrent à la feuille une solitude d'un soir d'hiver, ils ne peuvent pas décrire toute l'affliction que je ressens. Je pourrais raconter le peu de choses vécues ensemble, mais aujourd'hui, est-ce nécessaire ? Toi, tu trouves cela utile ?
Ô ! Le ciel devient ton sépulcre et ton tombeau !
Et vous, infâmes oiseaux, infâmes corbeaux,
Errant tantôt dans un cimetière aérien,
Tantôt dans un cimetière boueux où survient
Le mortel spectacle qu'est celui de la vie
Fuyez ! Partez ! Oiseaux tristes ! Oiseaux maudits !
Ô ! N'expire pas ! Cesse cette absurdité !
Vois-tu, je ne peux continuer de remplir toutes ces pages à ton égard sans quoi j'exprimerais ta mort. Je te tue en pensant à toi, je te tue en écrivant sur toi, je te tue continuellement,
perpétuellement,
constamment.
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