Esclave libre
Il fait la pluie et le beau temps
Et il décide à chaque moment
L’humeur que tu dois apprêter.
Ô toi ! Vie de volupté
Ne cesse jamais ! Continue
Ton chemin à ses côtés
Et si tu deviens affligée
Repense à cette corolle de fleurs
Offerte par un beau cœur
Qui pensait à une vie ouatée
Avec toi comme épouse.
Quelquefois un peu jalouse
Tu avoues lui tourner le dos
Mais tu t’avoues vaincue sitôt
Qu’il prononce dans ton oreille :
« Douce reine, ne pleure plus !
« Qu’as-tu regardé, vu ou lu
« Qui fasse de moi un perfide ?
« Ô vous, histoires sordides !
« Vous plongez mon épouse dans
« La plus violente des peines !
« Histoires dupeuses et vilaines !
« Abandonne tes livres et
« Tu cesseras de sangloter ! »
Tu deviens un bateau et lui
Devient un capitaine infâme.
Tu deviens poupée et non femme.
Il brûle tes livres, il te brûle.
Tu titubes, tu déambules.
Regarde-toi pantin en bois !
Tu pleures ta solitude puis
Pensant à cet homme maudit
Tu ouvres la fenêtre et
Tu vas chercher ta liberté.
Tu deviens femme et non esclave.
Lorsqu’on lui annonça ta mort,
Il donna un coup à ton corps,
Il t’injuria et s’exclama :
« Ô que t’ai-je fait ? Te voilà
Inerte au sol, pâle et heureuse ! ».
Annotations
Versions