Jour 13
J'ai mal dormi cette nuit. Mes enfants me manquent. Savoir que tant de personnes sont malades et meurent m'angoisse énormément. Je voudrais faire quelque chose mais je suis si impuissante. Quand mes filles sont avec moi, j'ai un but dans ma journée: veiller sur elles, les occuper, les faire travailler, les divertir,... Quand elles ne sont pas là, une partie de moi est vide. Encore plus en cette période de confinement... Je m'occupe de la maison de mon amoureux, je cuisine, je sors dans le jardin, j'écris, je lis. Le temps passe malgré tout. Je me dis que ne pas sortir contribue à l'éradication de cette perverse maladie même si je voudrais être capable d'en faire beaucoup plus. J'admire le personnel soignant qui fait preuve d'un dévouement extrême, les routiers, les caissiers, les aides à domicile, toutes ces personnes qui oeuvrent pour que la vie continue... J'en ai les larmes aux yeux. J'ai la chance de vivre un confinement privilégié dans ce merveilleux endroit où je vis maintenant avec la personne qui me correspond parfaitement. Je pense aussi à toutes ces personnes qui sont confinées sans extérieur, avec des êtres qui peut-être leur font du mal... à tous ces gens qui sont malades. Je ne peux pas porter toute la misère du monde sur mes épaules, et Dieu sait si il y en a en ce moment... Mais je ne vis que pour le bien-être des autres et ne sais pas vivre juste pour moi. Mon confort me dérange presque sachant tout le malheur présent dans notre monde en ce moment... De temps en temps, je fais le vide dans ma tête. Je vais bien, mes proches vont bien et ça doit être le plus important. Pleurer sur le triste sort du monde ne changera malheureusement pas la situation. Alors je reste chez moi et fais en sorte de me sentir utile...
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