Chapitre 31

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Une fois de retour à l’hôtel, les enfants s’installèrent dans leur chambre tandis que sur notre bureau, j’étudiais, avec Océane, les différentes activités à faire au sein de la Capital.


— Un parc d’acrobranche, une balade en canoé, une balade à vélo, visite de musée. On a de quoi faire, commenta ma femme.

— Très sportif tout ça. N’oublie pas que tu essaies d’être enceinte, chérie.

— Il y a un lac en sortie de la ville. On pourrait y passer une journée au calme.

— Ça, c’est une bonne idée. Je préfèrerais ça pour un premier jour.

— On aura qu’à faire ça demain. Laissons les enfants libres pour leur fin d’après-midi.

— Une petite séance au spa de l’hôtel, rien que toutes les deux, ça te tente ?

— Évidemment, mon amour.

— Prépare-toi alors, je vais prévenir les enfants qu’on s’en va.


Je fis un rapide tour par la salle de bain pour enfiler mon maillot de bain et attacher mes cheveux en chignon, beaucoup plus pratique. Océane me rejoignis quelques minutes plus tard. À l’entrée du spa, on nous expliqua tous les équipements mis à disposition. On commença par le jacuzzi, pour se détendre en douceur. Nous étions seules, l’une en face de l’autre avec une musique apaisante en fond sonore, accompagné par le clapotis de l’eau. Nous étions silencieuses, profitant du calme qui nous était offert. Ce silence que nous ne connaissions pas, au sein d’un château en perpétuel mouvement. Une véritable fourmilière qui grouillait de vie, de jour comme de nuit.


— Ça fait du bien, chuchota ma femme, les yeux fermés.


Je lui répondis par un léger soupir et fermais les yeux à mon tour. Je me laisser porter par cette douce musique. Océane fini par me rejoindre, un petit sourire en coin. Je l’invitais à s’asseoir entre mes jambes et entourais sa taille de mes bras, posant mes mains sur son ventre et mon menton sur son épaule. On resta ainsi pendant plusieurs longues minutes.


— Mon amour ? murmura Océane, m’interpellant.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Tu préfèrerais avoir un garçon ou une fille ?

— Une fille, je pense. Pourquoi cette question ?

— Juste comme ça. Je ne sais pas encore ce que j’aimerais le plus alors je voulais savoir.


Plus on avançait dans cette zone de calme et de paix intérieure, plus je me sentais apaisée. Comme si tous les malheurs du monde, tout ce qui s’était abattu sur moi depuis des dizaines d’années avait enfin disparut. Comme si j’étais enfin entouré d’un bouclier qui me permettait d’accéder au bonheur que j’avais toujours espéré. Celui-ci arrivait enfin et j’avais ma femme dans les bras, seule dans un royaume où personne ne nous connaissait et sans enfants. Enfin, il y en avait peut-être un dans le ventre de ma femme mais c’était encore bien trop tôt pour le savoir.

Pour ces vacances, nous avions décidé de prendre deux semaines. Pour bien prendre le temps de se reposer avant de devoir retourner à notre dure réalité. Tandis qu’on s’était promené dans la Capitale ou même dans les campagnes alentour, Ben et Elise avaient préféré le club des ados de l’hôtel. Une après-midi sur deux, ils venaient avec nous visite, faire une activité sportive ou simplement une promenade. Le matin, tout le monde dormait. Les enfants restaient au lit jusqu’à onze heures. Réveillée dès dix heures, on faisait de même avec Océane, dans les bras de l’autre. Aujourd’hui, après une semaine de vacances, Océane avait proposé aux enfants de dicter notre journée. La veille, ils avaient eu accès à tout ce dont ils avaient besoin pour la programmer. Après avoir profité d’une bonne nuit de sommeil et d’un réveil câlin, on partit manger dans un restaurant de burger maison. La journée continua par la journée de l’eau de ville. Activité que nous avions remarqué dès notre arrivée. Nous n’avions pas choisi cette date par hasard. Sans grande surprise, Ben et Élise souhaitaient y participer. Sur la place principale, plusieurs attractions et jeux autour de l’eau avaient été installés. Que ce soit des stands sur l’histoire de l’eau, sur sa composition plus scientifique ou tout simplement pour jouer avec, il y en avait pour tous les goûts. L’animation ayant commencé depuis ce matin, il n’y avait pas beaucoup de monde. On pouvait facilement circuler entre les différents stands, pour le plus grand plaisir des enfants.


— Vos vacances se passent bien ?


Concentrée sur le sourire d’Élise, je n’avais pas vu la jeune femme qui m’avait rejoint. La Princesse Katerina était de retour et elle m’avait tout de suite reconnu.


— Votre Altesse, la saluais-je d’une révérence. Je vous remercie pour votre sollicitude, tout ce passe à merveille.

— Vous m’en voyez ravie.

— Je vous proposerais bien, à nouveau de vous inviter au palais mais mon petit doigt me dit que je vais encore essuyer un refus.

— Vous savez, Votre Altesse, aujourd’hui, ce sont mes enfants qui décident tout. Si vous souhaitez nous inviter, c’est à eux qui vous devraient demander. Je suis certaine qu’Elise acceptera.

— Que de bonnes nouvelles. Je m’en vais lui demander. Profiter bien de cette fête.

— Merci.


Avec un grand sourire, elle s’approcha d’Elise. Au même moment, c’est Océane qui revint, deux pots de glace à la main, et m’en tendit un.


— Que voulait la Princesse ?

— Je sens que ce soir, nous serons invités à diner au palais.

— Tu es sur, mon amour ? N’est-ce pas encore un peu trop tôt ?

— C’est aux enfants de décider. Mais connaissant Elise, elle acceptera.

— Si tu sens, prête, d’accord. Mais, même si on y va, officiellement, essayons de ne pas parler politique.

— Ne t’inquiète pas que je ferais tout pour l’éviter, lui répondis-je en rigolant.


Après avoir fini ma glace, je rejoignis le stand scientifique avec Océane. C’était très intéressant d’apprendre la composition d’une eau minérale, ou même de celle du robinet qu’on boit pourtant tous les jours. La Princesse Katerina nous rejoignit alors qu’on s’apprêtait à en rejoindre un autre.


— Mesdames, cette fois-ci, mon invitation pour dîner au palais, ce soir est officiel. Elise et votre fils… Ben, je crois, ont été ravis d’accepter.

— Nous serons là, dans ce cas.

— Super ! Je vous attends pour dix-neuf heures.

— C’est noté. Par contre, nous avons quelque chose à vous révéler, sur notre identité. Mais pas ici.

— Oh ! Et bien que direz-vous d’entrée dans ce bar ? Le gérant est le meilleur ami de mon futur époux.

— Avec grand plaisir, Votre Altesse. Océ, font venir les enfants aussi.


Tandis qu’Océane récupérait Ben et Élise, je suivis la Princesse Katerina jusqu’au bar. Elle m’invita à m’asseoir à l’une des tables et demanda au barman de nous quelques rafraichissements. Quand le reste de ma famille nous rejoignit, je ne fus pas étonnée de voir Elise s’asseoir à côté de la Princesse.


— Je vous écoute, commença-t-elle.

— Nous ne sommes pas une famille ordinaire, enchaîna Océane. Si nous sommes venus en vacances ici, c’est justement parce que votre famille ne nous connait pas.

— Suis-je censé vous connaitre ?

— Nous venons de l’Empire d’Eryenne. Du palais impérial, pour être exact.

— Je ne comprends pas, Madame.

— Elena et moi sommes les Impératrices d’Eryenne, Votre Altesse.

— Vous… je ne peux y croire.

— Je peux vous montrer nos cartes d’identité, si vous le souhaitez. Ma femme voulait vous en informer pour venir officiellement au palais. Nous sommes accompagnés d’une dizaine de soldats armée, habillés en civil. Si vous avez eu vent de ce qu’il s’est récemment passé chez nous, vous devriez comprendre pourquoi.

— Je vois.


Elle resta silencieuse quelque temps, observant tour à tour chaque membre de ma famille.


— Alors tu es toi aussi une Princesse ? questionna-t-elle Elise.

— Oui, Votre Altesse.

— Très bien. Dans ce cas, j’informerais mes parents de votre venue officielle pour dîner ce soir. Je préviendrais pour vos soldats, pour qu’il n’y ait aucun malentendu.

— Merci, Votre Altesse.


On continue de discuter un moment avec la Princesse avant de rentrer à l’hôtel pour se préparer. Katerina était une princesse pleine de vie. Parfois un peu à l’ouest, préfèrent s’amuser que de subir ses responsabilités, dont son mariage qui approchait à grands pas.

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