À 7 ans, un ami de la famille m’a pincé les fesses. À 11 ans, des jeunes dans la rue m’ont demandé si je suçais. À 12 ans, mon prof de sport aimait mettre ses mains sur mon derrière pour m’aider à rouler. À 13 ans, je n’osais plus aller au centre commercial parce que je me faisais siffler. À 14 ans, un homme m’a arrêtée pendant que je faisais du vélo pour me demander de lui faire un bisou sur la joue et de monter chez lui. À 15 ans, une bande de garçons nous a harcelé, ma petite sœur de 4 ans et moi, pour qu’on monte dans leur voiture. À 16 ans, un prétendu ami m’a coincée dans une pièce pour me dire que j’avais des fesses magnifiques. À 17 ans, j’ai couché avec des garçons qui ne m’attiraient pas pour répondre à la pression sociale. À 18 ans, mon voisin marié m’a prise à part pour me dire que j’étais « trop » belle. À 20 ans, trois hommes m’ont barré la route quand je sortais de chez moi et m’ont encerclée pour "rire". À 21 ans, un conducteur de camion m’a regardée en mettant ses deux doigts autour de sa langue. À 22 ans, un homme dans le métro m’a traitée de salope parce que je ne répondais pas à ses tentatives de drague. À 23 ans, quand je sors ou que j’entre dans un train, je vérifie toujours que je ne suis pas la seule femme. Quand quelqu’un marche près de moi, mon cœur s’arrête de battre. Quand je vois un groupe de mecs, je deviens parano et pense instantanément qu’ils me veulent du mal. Quand un homme se tient derrière moi dans le métro, je fais une crise de panique. Quand je suis seule dans la rue, je repère tous les endroits autour où je peux me réfugier. Dehors, j’évite de sourire, je regrette d’avoir choisi de porter une jupe, je me fais discrète, je ne regarde personne dans les yeux. Je sais que je ne devrais pas, et pourtant, je le fais quand même.