Meilleure manière d'honorer la vénusté du plus bel elfe
La tente de Freyrn était tout aussi spacieuse que celle de Celebrían. Une petite particularité en plus : une couchette qui s’apparentait plus un lit pouvant accueillir plus de deux personnes. Tandis que l’Elfe contemplait la tente de son amant, une paire de fauves yeux curieux s’égarèrent sur ses formes généreuses. Un suave parfum vint titiller les narines délicates de l’Elfe qui sentit deux bras puissants s’enrouler avec tendresse autour de son torse musclé. Herumor sentit le poids du corps de Freyrn sur le sien. Son doux Loup vint blottir ses babines contre son oreille.
- Mon beau Herumor, susurra-t-il avec miel, et si on échangeait de place ?
L’Elfe Noir comprit immédiatement à quoi son animal amant faisait allusion. L’échange corporel. Bien que l’envie de donner son corps pendant ces quelques minutes d’extase paradisiaque lui était fascinante, il devait avouer qu’il se sentait quelque peu gêné. Il avait réussi à brider son « humanité » afin de continuer à travailler dans la maison close mais, lorsqu’il travaillait, il revêtait son apparence d’amant de la nuit. Il ne portait pas sa véritable apparence elfique. Savoir que son amant, qui restait brutal et sauvage et ce même si le côté charmant et mielleux de son grand-père Loki revenait assez souvent, allait le posséder dans sa véritable apparence le rendit craintif.
- Herumor ? questionna Freyrn, soucieux. Que t’arrives-t-il mon doux ?
Un mince et tendre sourire s’esquissa sur le ravissant visage de l’Elfe Noir qui, avec douceur, se retourna vers son amant, ses pupilles dorées et azurées croisèrent celles ambrées de son Loup.
- Freyrn, il m’est impossible d’échanger de corps avec toi. Reviens ce soir quand je travaillerais, lui dit-il, affectueux.
- As-tu peur de ce que je pourrais faire avec ton enveloppe charnelle ? Je pensais que tu n’y prêtais plus attention ?
- Lorsque je travaille, que je porte mon autre apparence, j’y arrive mais là… Quand je suis ainsi, quand je suis « moi » je n’aime pas les échanges de corps… soupira-t-il.
Avec douceur, le bel Elfe Noir se sépara des bras puissants de son amant et lui fit dos. Ses bras musclés se croisèrent sur son torse saillant, la tristesse s’empara avec délicatesse de son ravissant visage. Alors que la peine s’empara de ses cellules, il sentit deux tendres mains, humaines, se poser avec affection sur ses frêles épaules, les pressant avec amour. Freyrn venait juste de prendre forme humaine. Dans une grande prudence, l’Elfe Noir se tourna avec grâce et fit face au Loup devenu humain.
Freyrn, qui d’habitude était plus grand que lui, semblait faire sa taille. Sa gueule avait laissé place à un visage pur, aux superbes traits candides. Le teint de sa peau était d’un savant mélange entre le cuivre et l’ivoire. Ses yeux félins s’étirèrent avec soin, prenant une douce forme d’amande. Ses babines se transformèrent en une mince et délicate bouche. Ses cheveux blancs s’assombrirent et s’allongèrent. Deux mèches encadrèrent son angélique visage d’une beauté neuve tandis que d’autres avaient été nouées en une haute queue de cheval. Ses oreilles de loup étaient l’unique vestige de son animalité. Enfin, c’était ce qu’avait pensé Herumor la première fois qu’ils se sont rencontrés. Les délicates lèvres fines de Freyrn s’étirèrent en un doux sourire malicieux, ses longues mains fines se posèrent avec brutalité sur la taille fine de l’Elfe, l’attirant sur lui.
- Je te conviens à présent, Herumor ?
- Tu me conviendras toujours, mon Loup, soupira avec amour l’Elfe.
Le sourire malicieux de Freyrn s’agrandit un peu plus, dévoilant ainsi ses canines nacrées. Herumor, bien que résigné à ce qu’on se serve de ses célestes et divins charmes elfiques contre lui, se décida enfin à réciter la formule d’échange de corps qui se prononçait dans l’ancien langage.
Ni, edhel Herumor, annon nîn hammad ho, draug Freyrn
Ni, draug Freyrn, anon nîn hammad ho, edhel Herumor
Aussitôt la formule prononcée, les séduisants et sensuels corps des deux amants se raidirent. Leurs yeux s’obscurcirent. Leurs âmes respectives, une sorte de fumée de couleur dorée pour l’Elfe et noire pour le Loup, sortirent de leur enveloppe et allèrent s’installer dans celle de l’autre.
Ainsi, Freyrn, à présent dans le corps de Herumor, tituba quelque peu, reprenant contenance. Il rouvrit les yeux et vit ses nouvelles mains. Fines et délicates. Longues et minces. Un doux sourire malicieux s’esquissa dans une lente minutie de ses exquises lèvres lorsqu’il reporta son sombre et séduisant regard sur son nouveau corps. D’un mouvement suave et prudent, il prit les pans des différentes couches d’habits, que portait son bel aimé, du bout de ses délicats doigts et les tira en avant, dévoilant ainsi son buste puissant. Ses doux yeux azurés et mordorés s’abaissèrent sur son divin torse sculpté dans une grande minutie, s’y abandonnant avec plaisir. Ses délicieuses lèvres se fendirent avec douceur, un grand sentiment de bestiale avidité le prit au corps. Ses magnifiques yeux de biches pétillèrent d’un animal désir. Littéralement.
- Je ne me lasserais jamais de cette vue… soupira le loup, la voix de Herumor ne se faisant que plus suave et malicieuse encore.
Le véritable Herumor leva les yeux au ciel, un mince et tendre sourire exaspéré s’esquissa sur le visage candide de son aimé qu’il possédait. Freyrn quitta, dans un profond regret, le torse divin de son amant et laissa ses mains fines s’abandonner dans un sauvage appétit sur ses nouvelles formes sensuelles qu’il prit un malin plaisir à palper, tripoter. Comme son fessier bombé, et extrêmement bien moulé dans ses habits qu’il agrippa d’une manière des plus sauvages. Pris d’une violente pulsion d’extase, Freyrn pressa avec envie et tendresse son magnifique et royal postérieur. Un doux frisson d’ivresse passionnée parcourut sa nouvelle et séduisante enveloppe charnelle. Devenu enivré, presque grisé par cette sensation ensorcelante de posséder le corps de son aimé, ses exquises lèvres se pincèrent de plaisir. Son ravissant visage se peignit d’une suave et insatiable voracité pour ses sensuelles formes nouvelles. Même si ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait dans le corps d’Herumor ! C’est juste que, pour une raison étrange, il préférait lorsque son amant revêtait son apparence originelle avec sa longue chevelure de jais et ses habits sombres qui voilaient ses formes, tout en les moulant dans une douce minutie.
Herumor, qui avait laissé ses bras se croiser sur le torse puissant de son amant, finit par se sentir exaspéré de l’émerveillement de ce dernier pour une enveloppe charnelle qui restait sienne. Bien sûr, Herumor comprenait l’admiration qu’éprouvait son amant pour son corps. L’Elfe connaissait bien ses sensuels et irrésistibles charmes et en jouait souvent avec Freyrn. Il savait que son amant raffolait de sa belle paire de fesses bombées, de son torse sculpté et de son ravissant et céleste visage d’ange elfique, de ses exquises lèvres et de ses doux yeux de biches. Herumor connaissait les goûts de son amant. C’est pourquoi, il ne lui en voulait de vouloir le posséder à tout prix, et dans tous les sens du terme.
- Freyrn, commença Herumor, malicieux, à présent que tu as le corps que tu désirais, si on se mettait au travail ?
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