23.
La douleur est atroce. Il sent ses cellules brûler, gonfler et exploser pour ensuite être immédiatement remplacer par de nouvelles, qui elles aussi subissent la même torture. Il sombre dans un état second où tout n’est que souffrance. La dernière chose qu’il voit, ce sont deux loups aux yeux noisettes qui le regardent à travers les barreaux de leur cage.
***
Nikita découvrit le labo et les souvenirs le heurtèrent de plein fouet. Il tomba à terre et se transforma aussitôt, la bave luisant sur ses crocs acérés. Au fond de la pièce, un autre loup gît prisonnier de sa cage d'argent. Luciole passa sa main dans la fourrure du jeune loup qui grogna, prit par surprise, puis elle s'approcha des barreaux. Elle posa ses mains sur le cadenas qui finit par tomber mollement, complètement fondu.
« Ca reste entre nous, hein, mais l'argent n'a jamais résisté à mes flammes... », dit-elle dans un clin d'oeil. Luciole hissa le loup blond sur ses épaules et se dirigea vers la sortie.
« Aller, le gosse, on se tire. »
Gabriel arriva en sprintant vers la porte du fond, craignant qu'elle ne soit verrouillée. Il constata la serrure rouge, l'acier en fusion dégouliant paresseusement vers le sol. D'un coup d'épaule, il entra en trombe dans le labo, manquant de peu de renverser Luciole. Il s'arrêta net à la vue de son frère sous sa forme loup.
« Bah alors, t'as le diable aux trousses, petit ?
- Nikita ! Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Et toi, pourquoi t'es pas dans une cage comme les autres, hein ? Réponds ! »
Gabriel était paniqué par l'iminence de l'arrivé de leur parrain mais aussi par le stress apparant de son frère. Même ses pouvoirs d'oméga n'arrivaient pas à le calmer... Il essaya encore une fois le contact télépathique et se heurta à un mur infranchissable. Il eut beau foncer dessus, frapper des poings, crier mentalement, il lui fut impossible d'atteindre la conscience de son frère. Luciole était déjà dans l'autre pièce et s'affairait à ouvrir les cages, les barreaux de la sienne déjà solidifiés en un énorme trou béant de métal fondu.
« Luciole, il arrive, c'est pour ça que je suis là ! Il faut faire vite, ça se trouve il est déjà dans le hangar... Luciole... Je comprends rien, mais tout ce que je sais, c'est que cet homme n'est pas mon parrain... Bordel ! C'est impossible que ce soit lui ! Et puis, c'est quoi cet endroit, hein ? Un putain de laboratoire de torture ? C'est ça ? Il s'amuse à séquestrer des loups ? Mais pourquoi ? On est bien des loups, Niki et moi...»
Son visage ruisselait de larmes. Nikita, les poils hérissés vint se frotter à lui et lui lécha affectueusement la paume, avant de se placer en position défensive, plaçant de manière protective son frère derrière lui. Luciole aidait l'homme à la peau d'ébène à sortir de sa cage. Il était affaibli et à peine conscient. Une autre cellule contenait un imposant loup ailé que Luciole libéra de la même façon.
« Ceux-ci sont morts... »
Luciole ferma les paupières des trois hommes décharnés, s'attardant sur l'impact de balle cerclant leur front de sang séché et de cendre. L'odeur lui indiqua que la cervelle des victimes souillait le fond de la cellule, mélangée aux éclats de leur crânes brisés. Un gémissement attira son attention vers une cellule pourtant vide. Elle s'approcha, chauffant à blanc ses mains. Sous ses yeux étonnés, un petit loup d'un vert sale apparut dans un grésillement.
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