Mon histoire d'amour
Nous étions assis sur le banc qui surplombe la vallée, celui dont on peut voir le soleil couchant devenir un demi-cercle rouge sang à l'horizon. J'avais ma main dans la sienne, et je profitais de cet instant qui est de ceux qu'on aimerait immortaliser dans les boules de Noël qu'on secoue quand on est enfant. Le ciel se parait de ses plus belles couleurs, probablement pour nous souhaiter la bienvenue dans ce nouveau monde que nous allions découvrir ensemble, pas-à-pas.
Il se tourna vers moi, fixant ses yeux dans les miens. Je les aurais observés pendant des heures, tant je les trouvais magnifiques, des étincelles dorées y dansaient, et ils changeaient de couleur en fonction ses émotions. C'était la première chose qui m'avait attirée au premier abord, cette façon qu'il avait de vous regarder honnêtement, puis de sourire doucement. J'aurais littéralement fondu si j'avais pu.
Il glissa une mèche derrière mon oreille sans me lâcher des yeux. Moi, qui m'étais toujours trouvée laide, je me voyais spéciale dans le miroir de son regard. J'y sentais la droiture et l'amour.
- Puis-je t'embrasser ?
Sa voix venait de me tirer de ma contemplation. J'avais des papillons dans le ventre. Ce n'est pas que je ne voulais pas, au contraire. Son regard se fit interrogateur.
- Tu n'es pas obligée, tu sais.
Je faillis sourire devant son air inquiet, mais me retins. Il était si sérieux.
- Ce n'est pas cela, non . C'est mon premier baiser, alors, ...
- Tu es nerveuse ?
- Pour tout dire, oui, un peu.
- Je vois.
Il posa son front contre le mien et sa main dans ma nuque pour me rassurer. Sa respiration était chaude et son haleine sentait la menthe. Je fermais les yeux, respirant profondément. Ma tension se dissipa. Je lui faisais confiance.
Il entrelaça ses doigts aux miens et se rapprocha lentement de moi. Il allait doucement parce qu'il prenait soin de moi. Il savait que ce moment était important.
Mais je me sentais prête. Je posais mes lèvres contre les siennes, étonnée de l'univers de sensations que je découvrais. Elles étaient douces, et je le sentis sourire tandis que je reculais pour le regarder.
- Alors ?
Il penchait la tête, des étincelles dans le regard, amusé. Ma mine, déconfite devant sa réaction, eut pour tout effet de le faire rire. Je le regardais de travers, boudeuse.
- Quoi ?
- Arrête de te moquer de moi comme ça !
- Je ne me moque pas. Seulement tu es trop mignonne.
Je rougis. Décidément, je n'y étais pas accoutumée. Je n'eus pas le temps de penser plus. Il prit mon visage en coupe, et m'embrassa à me couper le souffle.
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