• Arrête !
• Arrêter quoi ? Je ne te vois plus depuis que tu es en couple !
• Ce n'est pas vrai ! Je t'appelle toutes les semaines, je te raconte mes rendez-vous ! Tu devrais être heureuse pour moi ! Mais tu es jalouse, possessive et toxique ! Tu détruis tout ce qu'il y avait entre nous !
• Non. Arrête de sortir avec lui. Je ne l'aime pas. Tu ne prends plus de temps pour moi.

La colère brillait dans ses yeux et une haine pure transparaissait dans ses mots.

• NON. Je l'aime et tu n'es pas le centre de ma vie. C'est hors de question que je le quitte pour te faire plaisir.
• Quitte le !
• NON !!! Toi, pars. Il n'y a plus rien entre nous deux. Tu viens de tout piétiner avec ton égoisme.
• Mais, non, je ...
• Sors de chez moi, je ne veux plus te voir.

Elle quitta la pièce en claquant la porte. Effondrée, je me laissais tomber sur mon lit, en pleurs. En quelques minutes, ma meilleure amie venait de me briser le coeur et de détruire 5 ans de complicité, de joie et de fou-rires. La barrière était brisée : mes larmes coulaient sans s'arrêter.

On frappa à la porte.

• Je peux entrer ?
• Snif, oui.
• Alors, qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Mon ami s'assit par terre pour m'écouter parler.

• Elle est venue.
• Je sais bien. Elle est partie très en colère visiblement.
• Oui, snif. Elle veut que je quitte mon petit ami.
• Et tu lui as dit non.
• Oui, snif. Mais ça fait mal. J'ai l'impression qu'on m'a déchirée.
• C'est normal. Partir, c'est mourir un peu. Elle est partie et elle emporte un morceau de toi avec elle. Tu as l'impression de mourir, n'est-ce pas ?
• Oui, snif.
• C'est normal, tu sais. Mais il y a quelque chose de génial, c'est que notre coeur, aussi profondément blessé qu'il soit, a la capacité de se régénerer à l'infini. Évidemment, il faut du temps et de bonnes conditions pour cicatriser, mais il y a de l'espoir. Et puis, tu n'est pas seule d'accord ? On est tous là pour toi : ta famille, tes amis, ton copain, d'accord ? Alors, courage. Appelle-le et puis sortez ensemble ce soir, hein ? Je suis sûr que ça te fera du bien de lui parler.
• Tu as sans doute raison.

Il se leva pour sortir.

• Attends !
• Oui ?
• Merci.
• Je t'en prie. Allez, appelle-le.

Je souriais de sa gentillesse, l'orage passé, et attrapait mon téléphone.

• Allô ?
• On peut se voir ?
• Quand tu veux.
• Ce soir, 18 heure, devant chez moi.
• OK.

Je soupirais, soulagée. Il n'avait pas posé de question. S'il fallait choisir, j'aimais tout particulièrement cette facette de sa personnalité. Il me faisais confiance en toutes circonstances. Je ne l'en aimais que plus. Je passais l'après-midi à me perdre dans le travail, pour ne pas trop penser.