Je m'endors seule ce soir. Il est retenu par une réunion d'élèves et ne peux pas me rejoindre tôt, aussi il m'a dit de me coucher sans l'attendre.

J'ai du mal à plonger dans les bras de Morphée. Son absence, la seule idée qu'il allait rentrer dans la nuit suffit à m'inquiéter. J'ai la boule au ventre.

Je m'éveille en sentant un mouvement à côté de moi, comme si quelqu'un se redressait. J'entends une respiration rapide. J'allume l'écran de mon téléphone : 3 h 06.

Je me retourne en clignant des yeux, mal réveillée. Il m'a rejointe. Le visage tourmenté, le corps humide de sueur, il vient de faire un cauchemar.

Je caresse doucement son visage pour le rassurer et ouvre les bras. Il se serre contre moi comme un naufragé s'accroche à une bouée.

Pour l'aider à s'endormir, je caresse doucement son dos nu. Enfin rassurée moi-même, je m'endors facilement, sans le lâcher.

Un doux murmure passe les barrières de mon rêve et me ramène à la réalité. Penché au-dessus de moi, il me sourit doucement en caressant mes cheveux.

• Bonjour.

Je baille et m'étire. Son sourire me ravit après sa nuit agitée. Je me blottis contre sa poitrine, ma tête dans le creux de son épaule.

• Ca va mieux ?
• Grâce à toi, oui. Merci.

Son regard ardent m'observe comme s'il voulait me graver toute entière dans sa mémoire. L'air mutin, je lui tends les lèvres. Il rit.

Je feins de bouder et croise les bras en me détournant de lui. D'un doigt, il me caresse le bras comme pour s'excuser. Je refuse d'accepter aussi facilement.

• Tu dois accepter ma punition si tu veux que je te pardonne.

Un sourire taquin étire ses lèvres.

• Qu'est-ce que tu veux ?
• Embrasse-moi.
• Ce n'est pas une punition.
• Je suis l'intéressée, c'est moi qui décide.

Il retient à grand-peine un fou-rire mais je reste de marbre, maintenant un visage de reine offensée. Je redresse le menton avec défi.

Il rapproche son visage et frotte son nez contre le mien puis fait pleuvoir une pluie de mes baisers sur mes lèvres. Je ris à mon-tour et me débats.

Il m'embrasse encore. Je passe les bras autour de son cou, vaincue par sa douceur et la force de son amour. Je m'accroche à lui, heureuse.