Le temps

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Très longtemps, ça me suffirait, il faudrait juste qu'on fixe la deadline.

On inscrit la date, on dit tel jour, puis on y va et c'est réglé !

Parce qu'éternel, c'est long, et c'est pas long, c'est tout une vie dans un bocal sans couvercle,

Alors le seul repère, peut-être, c'est la fatigue, l'épuisement, l'impossible,

Oui certainement, quand on ne peut plus, là on est fixé, voilà, c'est fini… jusqu'à ce que je récupère.

Mais je récupère, dans une autre éternité déjà, celle là est finie.

Le pénible, c'est d'être dans la zone un peu avant, pas encore fini, pas loin, mais quand ? L'éternité s'allonge, comment fait-elle la garce !

Salope d'éternité, toi qui m'étais si belle au commencement, si charmante dans nos premiers émois, sans faire tout le film, la fin c'est quand ?

“Ben, quand tu ne pourras plus, là ça changera”, ok, et si je me mutile ?

“Chaud…”

Là, c'est un monde cauchemardesque qui s'ouvre, pourquoi pas mais enfin, plutôt pas que pourquoi.

Donc on s'épuise, correctement, pieusement en fait, parce que sinon, ça cauchemarde sévère.

Et puis aussi, c'est nul sinon, on passe des éternités, on en est pas moins homme, on a une dignité, enfin, une estime, ou quelque chose...

On a vécu, on a vu, on veut !

C'est un jeu.

On mise ce qu'on veut, on risque ce qu'on peut perdre, et ça ne sert plus à rien de provoquer la mort, qui est tout le temps là.

On pense au destin, aux autres, pas tellement à soi, on se fatigue c'est pour ça, on s'est trop vu, à force notre image ne nous dit plus rien, sinon ce qu'on sait déjà, quel intérêt ?

Si on meurt chaque jour, aussi chaque jour on se renouvelle, et on ne guide plus rien, les notions perdent pied, avaient-elles des pieds ? oui, elles les ont toujours, mais leurs terres s'envolent loin de nos yeux...

C'est à nous de regarder le monde désormais, d'essayer de le comprendre, d'y respirer, et puis de s'en aller aussi, mais ça c'est pour chacun pareil, il faudrait savoir quand - je boucle non ?

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