Chapitre 4 : La nouvelle reine
Saeran, 2e point période 49
Emilya s’était rendue dans l’un des jardins autour du château. Toutes les personnes qu’elle croisait qui avaient eu vent de la mort de son frère la regardait comme s’il était évident que parce qu’elle était la sœur du roi, elle prenne la relève. Emilya ne supportait pas ces principes sur lesquels une personne soit qualifiée en fonction de sa famille et non en fonction de ses compétences. Elle trouvait cela injuste. Des milliers de personnes rêvaient de pouvoir gouverner Dalorde alors pourquoi elle ? « Emilya !
Elle se retourna et vit Eliana et Andreas venir à elle. Emilya poussa un gros soupir
— Je vous l’ai déjà dit. Je ne veux pas être reine, dit-elle d’un ton sec
— Je suis désolée que les choses se soient passées comme ça, fit Eliana d’un air triste.
— Je ne comprends pas pourquoi vous voulez absolument que ce soit moi qui gouverne. Regarde-moi Eliana ! Je n’ai rien d’une reine.
— Souhaites-tu que nous prenions quelqu’un d’autre ? Le pays sombrerait dans le chaos.
— Oui et si c’est moi qui suis reine, dès la première erreur que je fais, une révolution serait lancée et le peuple réclamerait ma tête, réagit-elle d’un ton ferme.
— Eliana ! Laissez-moi m’entretenir avec elle en privé ! Laissez-moi lui faire voir les choses sous un autre angle ! proposa Andreas.
Eliana les laissa en seul à seul et Andreas et Emilya commencèrent à marcher entre les haies du jardin.
— J’étais le ministre de votre frère. Je gérais tout ce qu’il ne pouvait gérer lui-même.
— Oui ! Je me souviens. Vous étiez avec lui en permanence.
— Il tenait à m’accompagner tout le temps, mais vous ne seriez pas obligée de faire pareil.
Ils s’arrêtèrent de marcher.
— Emilya ! Laissez le peuple vous couronner ! Après cela, laissez-moi m’occuper de tout ce qui vous sera demandé ! Vous pourrez faire ce que vous voulez de votre temps.
— Je pourrai continuer à dormir comme je le faisais avant ?
— Bien sûr ! lui assura-t-il d’un sourire. Je passerai quand même vous voir pour vous faire signer quelques documents. Ça ne sera qu’une formalité.
Emilya lança un soupir.
— Très bien ! Du moment qu’on me laisse dormir en paix, ça me va.
— Parfait ! Je vais organiser les préparatifs. »
Andreas quitta Emiliya, la laissant seule. Il traversa le reste du jardin en passant entre ces haies jusqu’à se retrouver dans les rues de Saeran. Il emprunta une petite ruelle dans laquelle personne. Aucune fenêtre n’était présente sur ces murs sombres. Andreas entra par l’une des portes de ce bâtiment. Cinq minutes plus tard, il en sorti habillé différemment : il portait désormais un toge noire. Il regarda autour de lui pour s’assurer que personne ne le voyait et enfila sa capuche pour masquer son visage et partit. Il emprunta une autre ruelle et s’arrêta devant l’une des plaques d’égout. Il vérifia à nouveau que personne ne le vit et souleva la plaque pour se rendre sous terre.
Une fois sous terre, il prit soin de remettre la plaque telle qu’elle était et descendit l’échelle qui le rendit aux souterrains de Saeran. Il avança prudemment sur ce sol de terre. L’eau des égouts coulait au milieu du sol. À chaque carrefour, Andreas vérifiait que personne n’était présent. Il continuait à avancer entre ces murs de pierres jusqu’à atteindre une échelle qu’il monta. En haut se trouvait une trappe qu’il ouvrit. Une fois la trappe franchie, il se retrouva en pleine forêt. D’autres personnes y étaient présentes : tout comme lui ils portaient une toge noire. Leur tête était également dissimulée sous leur capuche. Jake et Zaccheus étaient également présents. Ils étaient les seuls à ne pas porter de toge, bien que portant également des vêtements sombres. « Bien ! Il semblerait que nous soyons au complet dit d’une des femmes en toges. Une partie de ses longs cheveux noirs dépassait de sa capuche.
— En effet Astrid ! répondit Andreas. J’étais en train de broder la nouvelle reine pour qu’elle me laisse les pleins pouvoirs.
L’un des hommes en toge s’avança. Il était plus grand que la plupart d’entre eux. Seule sa longue barbe blanche n’était pas dissimulée par sa capuche. Il était possible d’y voir à travers lui. Andreas compris alors qu’il n’était pas physiquement présent. C’était juste un hologramme lancé par sa magie qui lui permettait de participer à cette réunion.
— Cela était du bon travail pour Sillas, dit-il. Mais cela ne va pas suffire. Il nous reste les dirigeants respectifs de Chatrance et de Sarveil : Reynald Marlzeyg et Lara San Blaisverg. Ils vont certainement chercher nous poser problème. Jake et Zaccheus ! Vous vous chargerez de les tuer.
— Soit ! fit Jake à contrecœur. Par qui voulez-vous que nous commencions ?
— Il faudra les tuer en même temps qu’aucun des deux n’aie le temps d’être prévenu, expliqua l’homme à la barbe. Zaccheus ! Vous vous chargerez de Reynald et vous Jakes, de Lara
Jakes et Zaccheus affichèrent un air contrarié.
— Sillas faisait exécuter les condamnés par le dragon que nous avons mis au cachot, dit Andreas. Peut-être serait-il temps de le rallier à notre cause.
— Cela nous serait très avantageux, répondit l’homme à la barbe. Il vous faudrait aussi faire augmenter une hausse d’impôts sur Dalorde. Si Dalorde est en pleine révolution, alors il n’y aura plus de renforts possibles.
— Je préparerai un document que je ferai signer à la reine. Cela ne devrait pas être trop dur.
— Parfait ! De votre côté Astrid, continuez à encourager votre roi à capturer des habitants de Dalorde et d’Eglea pour en faire des esclaves. Cela devrait permettre de faire entrer les royaumes en guerre. »
⁂
« Emilya ! Je vous proclame la nouvelle reine de Dalorde, lui dit un vieil évêque en lui posant la couronne sur la tête.
Emilya était à genoux devant lui. Une fois la couronne sur la tête, une foule d’applaudissement se fit entendre. Elle se redressa et fit fasse au peuple devant le château. Tout le peuple était présent devant elle dans le jardin qui faisait face à l’entrée du château. Les escaliers devant Emilya la surélevaient devant son peuple. La nouvelle reine tourna la tête et fit signe à l’évêque qui s’approcha d’elle.
— J’ai… Je… Je ne sais pas quoi dire, fit-elle.
— Encouragez le peuple !
Emilya continuait à hésiter. Elle ne savait plus quoi faire ni quoi dire.
— Peuple… de Dalorde..., balbutia-t-elle. »
Eliana qui était au premier rang monta les marches pour se placer à côté d’elle. Elle prit l’épée du fourreau d’Emilya, pris sa main et la plaça sur le pommeau, pour la lui faire tendre vers le haut. Emilya continua à tendre l’épée en haut.
Le peuple l’acclama haut et fort et l’applaudit. « Longue vie à la reine ! » dirent-ils. La nouvelle dirigeante blasée poussa un gros soupir en regardant le sol. Au moment où Eliana remarqua son air contrarié, Emilya raviva son regard en direction de son peuple d’un sourire forcé et tendit à nouveau son épée en direction du ciel, ce qui encouragea le peuple à l’acclamer davantage.
⁂
Sarveil, 2e point période 49
Dans son bureau, Lara était en train de lire divers documents qui lui étaient parvenus. Elle afficha un air contrarié en se passant la main dans ses longs cheveux moitié blonds, moitié blancs. La dirigeante de Sarveil se lève de son siège et sort de son bureau. Sur le tapis qui courrait sur toute la longueur du corridor éclairé par les bougies fixées au mur et descend les escaliers du château jusqu’à arriver au hall. Le soleil en train de se coucher éclairait plus faiblement la pièce des fenêtres. Lara aperçut Leo et Félix, ses deux enfants.
Leo, plus jeune des deux aux cheveux blonds et courts l’aperçut en premier. Le voyant, son frère aux cheveux châtains et mi-long se tourna à son tour vers leur mère. « Leo ! Ton col est mal arrangé, lui dit-elle en se baissant pour lui arranger ses vêtements de noble.
— Mère ! Vous avez l’air préoccupée, lui signala Félix.
— J’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer : le roi est mort. Son corps a été retrouvé en plein forêt.
Ses enfants affichent tous les deux un air surpris.
— Qu’est-ce qui lui est arrivé ? demanda Leo.
— Il a été assassiné, lui répondit sa mère. Sa gorge était entaillée.
— C’est horrible réagit Félix. Sait-on qui a pu commettre ça ?
— L’emblème d’Aspon a été retrouvé sur son corps, mais je pense qu’autre chose se trame derrière.
— Comment ça ? demanda Felix.
— C’est un peu curieux que celui qui a commis le meurtre dévoile directement son identité ne trouvez-vous pas ?
— Maman ! Tu ne disais pas que Aspon enlevait les gens pour le tuer ? demanda le plus jeune.
— C’est vrai ! reconnu-t-elle. Je pense néanmoins que certaines personnes agissent dans l’ombre. Ah oui ! Autre chose : Emilya vient de se faire couronner reine. La connaissant, je doute qu’elle aie eu cette vivacité d’esprit. Felix ! Je vais avoir besoin de toi pour surveiller le château et prendre soin de ton frère.
— Que comptez-vous faire mère ?
— Nous sommes les derniers de la maison San Blaisverg depuis que votre père n’est plus là. Je vais devoir informer Emilya de mes soupçons. Je suis sûre que des gens autour d’elle cherchent à se servir d’elle et à la manipuler.
— Et s’il vous arrivait quelque chose en chemin ? lui demanda Felix.
— J’ai peur maman. J’ai peur.
Lara pris ses enfants dans leurs bras.
— Ne vous inquiétez pas ! Tout ira bien. Je serai vite de retour. »
Lara embrassa ses deux enfants, pris son cheval et partit au galop. Il faisait nuit sur ce chemin. La fraicheur du vent lui caressait le visage. Au loin se tenaient les maisons des villes voisines. Plusieurs arbres se tenaient le long de la route. Zynera affichait une pleine lune, tandis que Daelya affichait un premier croissant. En galopant en pleine vitesse, elle croisa un carrosse entièrement reversé. Elle fut obligée d’arrêter brusquement. Son cheval hennit à ce même moment en se cabrant. En descendant de sa monture, elle remarqua que seul le cheval du conducteur était encore debout. « Y-a-t-il quelqu’un ? » cria-t-elle. Derrière le carrosse, Lara aperçu un corps à terre. « Bonté divine ! » s’écria-t-elle en de dirigeant vers le corps. Elle s’agenouilla près du corps et en examinant le visage elle aperçut que cette personne n’était qu’un épouvantail. Au même moment, un homme aux longs cheveux noir passa derrière elle et lui passa une ficèle autour du cou qu’il serra de toute ses forces. Complètement étouffée, Lara tenta de crier, mais en vain. Sa peau devint rouge. Elle mit ses main pour tenter d’enlever la ficelle, mais celle-ci était entourée autour du cou. Elle lui plaça un violent coup de coude dans le ventre, ce qui força son agresseur à lâcher prise. La dirigeante de Sarveil repris son souffle, tellement exténuée qu’elle ne parvient plus à s’enfuir. Son agresseur récupérant à son tour l’attrapa en enroulant son bras autour du cou. De son autre main, il lui planta une dague dans la poitrine. Elle riposta d’un violent coup de coude dans visage, puis tomba à terre à plat ventre. Lara se mit en ramper pendant que son sang coulait sur le sol. Jake arriva jusqu’à elle, la retourna. Elle vit le visage de son agresseur en tendant sa main pour tenter de se défendre. L’assassin lui planta sa lame dans le cœur, puis dans la gorge. La main de Lara tomba à terre. Sa tête tournait sur le côté, les yeux grands ouverts tel un poisson hors de l’eau. Jake mis autour de son coup un collier disposant d’in tissu représentant l’emblème d’Aspon.
⁂
Saeran, 2e point période 49
Le lendemain, dans les jardins du château de Saeran, deux femmes nobles parlaient entre elles. Toutes les deux assez rondes, étaient en train de regarder leur nouvelle reine en train de dormir dans un hamac. « Voilà ce que nous promet l’avenir de Dalorde, fit remarquer l’une des deux.
— Espérons qu’aucun conflit n’éclate au grand jour. Il ne nous faudra pas compter sur elle dans ce cas, ajouta l’autre noble. »
Emilya ouvrit un œil, le vit toutes les deux, mais n’y prêta pas attention et se rendormi en plaçant sa tête sur le côté sous ce soleil qui brillait. « Ma reine, lui fit Andreas en la réveillant.
— Hmmmmoui ? Qu’y a-t-il ? demanda-t-elle en se réveillant.
— J’ai des documents à vous montrer, lui expliqua-t-il en lui montrant des parchemins qu’il tenait.
La reine de Dalorde se leva du hamac, éblouie par la lumière du soleil.
— Montrez-moi !
— J’aurais besoin de votre signature en bas de chaque page, expliqua-t-il en lui montrant les documents.
En lisant, Emilya s’aperçut que les parchemins était écrit en argusien.
La reine fronça les sourcils et regarda son ministre.
— Je ne comprends pas la langue dans laquelle c’est écrit. Comment voulez-vous que j’y donne mon accord ?
— C’est un traité de paix entre chaque pays, mentit Andreas. Votre signature maintiendra l’équilibre entre chaque nation.
— Et qu’est-ce qui me prouve que c’est vraiment un traité de paix ? Ils pourraient très bien nous la faire à l’envers. Je suis peut-être fainéante, mais je ne suis pas non plus une cruche. Allez leur demander de refaire leur contrat dans une langue que je comprends ou je ne signe rien !
— Bien ma reine ! »
Andreas s’inclina et partit, laissant Emilya seule. Elle remarqua que les personnes autour d’elle la regardaient bizarrement. Au moment où son regard croisait le leur, ils portèrent leurs yeux ailleurs. Au moment où la reine allait retourner dans son hamac, Elle entendit quelqu’un l’appeler. « Emilya !
Elle fut contrariée. Le fait de devenir reine l’empêchait de dormir comme elle le voulait. Il y avait toujours quelqu’un pour la déranger. Elle se tourna et vit Eliana courir vers elle.
— Qui-y-a-t-il ? demanda-t-elle après avoir lâché un soupir.
— Pardon de te déranger, s’excusa-t-elle en étant essoufflée. Je voulais te prévenir que je vais devoir partir pour Chatrance.
— Que se passe-t-il ? Ton frère a des problèmes ?
— Je viens de lire les journaux. Regarde ça ! lui dit-elle en lui tendant un journal.
Emilya jeta un oeil le journal.
— Lara San Blaisverg a été retrouvée morte. Elle était en train de se diriger vers la capitale. Quoi ?
— Ne trouves-tu pas cela bizarre ? lui demanda Eliana. D’abord Sillas et maintenant La dirigeante de Sarveil. À ton avis ? Qui vont-ils frapper ensuite ?
Emilya compris qu’elle était en train de parler de son frère.
— J’ai peur pour Reynald, Emilya.
— Viens avec moi ! Je vais te donner un cheval et quelques hommes avec toi. »
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