Départ
Je range tout dans le sac et regarde par la fenêtre il fait nuit la lune éclaire parfaitement la ville, je jette un coup d'œil à ma montre vingt heures. Je remarque des lumières vers l'intersection, j'ouvre la fenêtre discrètement et observe ce qui se passe. Une place de fortune a été mis avec un groupe de personnes dessus tous différents, humains et non-humains se côtoient, ils ont des instruments de musique avec eux. Ils jouent un morceau, Droposia s'approche de la fenêtre, Yugo qui s'est allongé dans un coin nous demande :
–Qu'est ce qui se passe ?
–On a le droit à un concert de rue.
Une voie féminine résonne :
–Au travers de la vitre de ma maison,
Je demande sans raison,
Au ciel pourquoi je vis ? ...
–Elle chante bien.
–Ouais vraiment bien, j'aimerais savoir chanter comme elle.
Je regarde Droposia et demande :
–C'est si catastrophique que ça quand tu chantes ?
–La dernière fois, j'ai brisé une vitre.
Je glousse :
–... Je ne fais qu'apprendre des lois,
Que je ne veux pas savoir, ...
Je regarde Yugo, il a l'air d'être apaisé par la musique :
–... Je dessine mes idéaux dans le coin de ma feuille,
Pour ne pas suivre les ordres des cercueils,
Et être libre comme l'oiseau qui vole !
Même si tu me montres un rêve,
Ils ne me donneront pas le pouvoir de le réaliser,
...
–Être libre comme l'oiseau qui vole, sympa comme allusion.
Droposia a l'air d'être plongée dans ses pensées :
–Ils ont juste remplacé la paix par la trêve,
Même la longueur de ma jupe a été décidée, ...
–C'est quand même dingue que les lois de Maskine décide de la taille des vêtements, non ?
Elle me regarde et je hausse les épaules :
–Je n'en avais aucune idée.
–Qui suis-je ?
Et cette voix dans mon cœur me dit,
"Je suis là regarde comme le ciel est si beau !"
Des applaudissements se font entendre le petit concert a attiré du monde, la musique a changé de rythme :
–Alors que la pluie continuait de tomber,
Tremblante qu'essayais-tu de me dire ?
–Oh je la connais celle-là !
S'exclame Droposia elle se racle la gorge et se met à chanter, elle chante assez mal, mais ne casse rien comparé à ce qu'elle disait :
–Ce pull froid et lourd est trempé,
Vois-tu cet oiseau laisser seul dans sa cage,
Comme lui je me sens impuissante, ... elle respire un grand coup ...
Ce rêve que j'étais sur le point de touché est maintenant recouvert d'épais nuages,
Seul une douleur se propage,
Comme un éclair dans ma poitrine,
Est-ce que cela se serait mieux passé si toi et moi nous ne nous étions jamais rencontrés ?
Hé ! Maintenant les étoiles ont disparu.
Hé ! Maintenant les larmes ne couleront plus.
La foule applaudit même moi :
–Alors c'était comment ? me demande Droposia.
Je souris :
–Horrible, mais au moins tu n'as pas cassé de vitre.
Elle me donne un petit coup sur l'épaule :
–Très drôle monsieur l'immortel.
–Demi-immortel.
–Peu importe ! Est-ce que tu sais chanter toi ?
–Pas vraiment, je me débrouille bien pour les chants de sort.
–Même pas une petite chanson ?
Je réfléchis :
–S'il y en a bien une.
–Alors qu'est-ce-que t'attend pour chanter ?
–La chanson est écrite en elfique, laisse-moi quelques secondes pour me rappeler des paroles.
Je chante le chant des anciens, à la fin de mon interprétation, Droposia applaudi :
–J'étais comment ?
–Pas terrible ! Mais c'était sûrement meilleur que mon chant de tout à l'heure, elle dit quoi dans notre langue ?
–Ça parle d'un sort dormant dans un livre qui sauverait l'humanité, en chassant les plaies et délivrant l'âme. L'histoire dit qu'on la chantait au mourant et pendant les enterrements. Comme la chanson de tout à l'heure, je ne comprends pas vraiment le message, mais ce sont des chansons plutôt tristes.
–Pour ta chanson, je sais pas, mais pour la mienne le message est plutôt simple je la résumerai par, il faut savoir saisir sa chance tant que cela soit possible.
–Nazo disait la même chose.
–Ah bon ?
–Ouais il disait que c'était n°001 qui disait ça tout le temps.
Je remarque des torches approchées de la place improvisé :
–Ça serait lui alors … songe Droposia.
–Tu disais ?
–Rien, je pensais à voix haute.
Les torches s'accompagnent de cris, on dirait la foule de tout à l'heure, elle commence à tout détruire, j'enjambe la fenêtre. Droposia me retiens :
–N'y va pas.
–Je dois les sauver.
–Tu ne leur dois rien, on doit se faire discret.
–C'est à cause de nous que la foule est devenue incontrôlable, je vais juste les éloigner ne tant fais pas.
–Vas-y ! Mais reviens vite tu es le seul à savoir où aller.
–T'inquiète ! Au pire tu me porteras et puis comme vous le dite si bien. Il faut savoir saisir sa chance tant que cela soit possible.
–À tout à l'heure !
Elle sourit et ferme la fenêtre, je pars à la rencontre de la foule en colère, ils ont encerclé le groupe de musiciens, je sors mon sceptre et je crée un mur de flamme qui protège le groupe :
–Hey ! Le fait que mon amie ait tué votre prêtre vous a pas suffi !
Ils se tournent tous vers moi :
–Bah quoi ? Vous avez peur de m'affronter ?
J'entends quelqu'un dire :
–Je le reconnais ! Il était bien dans son groupe à la non-humaine !
La foule court vers moi, parfait je cours à mon tour en disant :
–Et merde !
Je cours le plus vite possible et essaye de les semer, le seul problème étant, que je ne sais pas trop où je vais, je tourne au détour d'une ruelle, c'est à ce moment-là que je le vois, l'enseigne dont Ilios m'avait parlé, le magasin est encore ouvert, je m'engouffre dedans un nain surpris me jauge et demande :
–C'est donc toi le fameux Erdrick l'ami d'Ilios ?
–Hein ? Comment le savez-vous ? Euh ! C'est pas le plus important ! Vous pouvez me cacher ?
Il rigole :
–Par ici.
Il me montre une trappe sous un tonneau je me cache dedans, c'est une sorte de réserve pas bien grande, j'entends le bruit sourd de la foule :
–Où est-il passé ?
–Il est parti vers la grande place !
C'est la voix du nain :
–Ouf ...
J'entends les pas de la foule s'éloigner et disparaître, un long silence s’ensuit, la voix du nain vient rompre le silence :
–Tu peux sortir !
Je remonte l'échelle et sort de la petite réserve :
–Merci.
Je me mets devant lui le comptoir nous sépare :
–Ce n'est rien j'espère juste qu'ils ne reviendront pas par ici, je pensais que tu arriverais plus tôt.
–D'ailleurs ! Comment tu sais qui je suis ?
–Ilios m'a envoyé un message, vois-tu je suis son fournisseur officieusement, depuis le temps qu'on se côtoie nous avons réussi a inventé un système de messages à longue distance.
–Oh ! Ilios est un petit cachottier ?
–Il ne fait pas confiance à toutes les personnes de la cour, il a donc pris une roue de secours, je surveille leurs agissements quand il part.
–Et tu me dis toutes ses informations secrète sans te poser de question ?
–D'abord il y avait la foule en colère à cause de la mort du prêtre et puis un sceptre améliorer avec un morceau d'orichalque n'est pas franchement des plus communs.
–Les nouvelles vont vite dans cette ville.
–Sans vouloir me vanter je suis le meilleur informateur de cette ville, enfin bref ce n'est pas pour cela que tu venais non ?
–Oh c'est vrai ! Au départ je ne voulais plus venir ici.
–Ça s'est si mal passé pour que tu abandonnes ?
–Non ! C'est de ma faute, j'avais abandonné l'idée, parce que je me suis dit qu'un monstre comme moi ne le méritait pas et puis ils m'ont dit cette phrase "il faut savoir saisir sa chance tant que cela soit possible".
–Jolie tirade, donc on fait comme convenu ?
–Oui ! S'il vous plaît !
Droposia :
–Il rentre quand ?
Je me tourne vers Yugo lasse, le silence est brisé par un éclair la pluie commence à tomber, frappant la vitre et glissant le long, je lui dis :
–Je sais pas ! C'est la troisième fois que tu me le demandes, repose-toi !
–C'est que ça m'inquiète de le savoir parti avec une foule en colère à ses trousses.
–Moi aussi je suis inquiète ! Mais fais lui confiance, de toute façon il ne peut pas mourir.
–Oui c'est vrai, dis tu penses quoi du groupe qu'on forme ?
–On est une bande de marginaux.
–Ah ahah ! C'est bien vrai, alors tu penses quoi de Sutet ?
–Arrête de jouer ! Et repose-toi et puis de toute façon, on le connaît à peine tu veux dire quoi de lui ?
–Ouais c'est vrai, à Ilios.
–Repose-toi.
–Oh allez ! On est entre nous, moi je pense qu'il a réussi à plutôt bien s'intégrer malgré le fait que se soit un prince, c'est devenu un véritable ami.
–C'est vrai que vous vous entendez bien tous les deux, je l'aime bien, mais Gladio me fait un peu peur.
–Il est vraiment impressionnant pour un humain, au tour de Blair.
–Elle est très énigmatique, je me demande ce qui la lie à Solis.
–Je trouve qu'elle a un bon sens de l'humour pour une vieille, Solis lui aussi est énigmatique, il parle presque uniquement à Blair ou à Ed
–Il faut dire que Solis ne parle pas de lui, c'est dommage je suis sûr qu'il est quelqu'un d'intéressant.
–Sûrement, à Maeve maintenant.
–Je l'adore on dirait ma petite sœur, même si c'est une reine, elle a bon cœur j'espère qu'elle sera heureuse dans le futur.
–Je l'aime bien moi aussi, elle a le cœur sur la main.
–Tu pourrais la demander en mariage.
–Quoi ?
–Bah vous avez à peu près le même âge, vous formerez un beau couple je trouve.
–Arrête elle a déjà la grenouille et puis on en parle de toi et Ed, toujours collé ensemble.
Il a l'air en colère, comme pour confirmer un éclair frappa et la pluie redoubla :
–C'est je suppose à cause de notre passé à la garderie si nous ...
–Garderie ? J'ai déjà entendu parler de ce vieux bâtiment, mais personne ne voulait m'en dire plus.
–Tu connais la convention sur l'interdiction d'expérience ?
–Celle qui interdit à une race d'en étudier une autre ?
–Ouais des gens se sont dit "Hé mais ça ne concerne pas les hybrides".
–Tu n'es pas obligé d'en parler.
–Hier encore ! J'en ai fait un cauchemar, durant toutes ces années, ils m'ont fait subir de ces atrocités toujours en m'appelant par un numéro gravé au fer rouge sur mon bras "n°013"!
Je relève ma manche Yugo me regarde muet, je crois que je lui ai crié dessus, je me calme :
–Désolé fallait que ça sorte !
–Moi aussi je suis désolé ... merci de me faire confiance.
–J'ai juste arrêté de douter, j'ai décidé d'arrêter de me morfondre et de parler tout simplement.
–Je suis sûr que tu ne parlerais pas de ça à des inconnus.
–Bien sûr que non ! Je ne veux pas jouer la victime, mais à des amis par contre.
–Même des secrets inavouables ?
–J'en ai pas, la question est vite réglée et toi Yugo ? Tu en as plein non ?
–Plein, plein c'est un peu exagéré j'en ai juste trois.
–Vas-y raconte-moi tout.
–...
–Oh allez juste un, parle-moi "d'elle" tient.
–Je préférais que tu la vois avant de t'en parler.
–L'un des deux qui reste alors ?
–Ça dépend.
–Ça dépend quoi ?
–On finit par Ed.
Je dois finir son petit jeu pour qu'il me dise son secret, très bien ! Je souris :
–Je le décrirai comme quelqu'un de complètement irresponsable, il est énervant quand il s'y met, mais il fait tout pour que personne ne soit blessé et il s'inquiète pour nous, c'est quelqu'un de bien malgré son énorme carapace.
–Tu as l'air de bien le connaître, c'est pour ça que vous vous entendez si bien ?
–Oh tu sais, je l'ai déjà tué une fois.
–Quand ?
–C'est quand Solis créait son catalyseur, je l'ai broyé avec ma main.
Je lui montre ma main gauche :
–On peut dire que votre relation est des plus mortels.
Je souris :
–Et toi que penses-tu de Ed ?
Il respire un grand coup :
–Avant j'aimerais te compter une histoire ...
Je soupire et fait un moulinet avec ma main :
–Un jour quelqu'un né dans une grande famille, s'est retrouvé avec un mariage arrangé, bien qu'ils aimaient être ensemble, l'amour lui n'était pas au rendez-vous.
–Qu'est ce qui ne marchait pas dans ce couple ?
–L'un voulait quelque chose l'autre voulait le contraire, ils sont en froid depuis et cela fait longtemps qu'ils ne se sont pas vu, mais bientôt ils se reverront et ils devront se supporter pour la vie.
–Peuh ! Tu parles d'une misère.
–Ouais c'est pas la joie, le problème est que l'une des personnes avait un intérêt certain pour une autre personne depuis le départ et l'autre lui n'a eu d'intérêt que pour les mauvaises personnes, dramatique non ?
–Laisse-moi deviné, tu es la première personne ? Celle intéressé par quelqu'un d'autre depuis le début ?
Il rigole :
–Perdu ! Je suis attiré par les mauvaises personnes.
Je hoche la tête :
–C'est pour cela que tu es dans le groupe ?
Il se relève étonné, je lui fais signe de se rallonger et de se taire, j'entends des bruits de pas approché la faible lumière des torches les accompagnent puis disparaissent lentement, une fois les bruits de pas tus, je dis à Yugo :
–Il faut dire que nous ne sommes pas vraiment de bon samaritain.
–C'est vrai, mais vous êtes gentils.
Je souffle et repousse l'air de la main :
–Tu es mignon, mais le monde n'est pas juste bilatéral, ne confonds pas la gentillesse avec la pitié, je suis une Hie Exercituse ne l'oublie pas.
–Une Hie Exercituse avec un cœur en or, alors.
–Finalement tu lui ressembles bien ... alors tu m'as toujours pas dit ce que tu pensais de Ed.
Il respire un grand coup suivie d'un long silence, il finit par dire :
–Je l'aime beaucoup ... tout comme toi, j'ai l'impression qu'il fait attention à tout le monde, malgré le fait qu'il se considère comme un monstre.
–C'est vrai que cet abruti se rabaisse souvent lui-même, par contre quand il entraîne Solis, c'est une autre personne.
La fenêtre s'ouvre brutalement, je sursaute, un ennemi ? Non, il aurait juste défoncé la porte, je tourne la tête et une masse noir rentre dans la pièce en disant :
–Alors comme ça ? Ça parle de moi dans mon dos ?
Je reconnais sa voix et me détend tout de suite :
–C'est dommage, tu as loupé le moment où je décrivais comment je t'ai tué.
–Ahahah c'est vrai que tu m'as pas loupé ce jour-là.
–On est arrivé au moment où tu dis machinalement que tu es un monstre.
Il se tourne vers Yugo :
–Tu étais censé te reposer toi.
–On s'inquiétait, tu es parti longtemps tu sais.
Il prend sa montre et regarde l'heure :
–Effectivement vingt-trois heures, mais c'est parce que j'ai cherché la porte nord.
–Ah du coup on peut y aller maintenant !
Yugo se lève en disant cela :
–Tu es sûr ?
Je lui demande ça en m'étirant :
–Non vaut mieux attendre encore un peu, la foule nous cherche en plus, il connaisse mon visage maintenant.
Je me rassieds :
–Bon dans ce cas reposez-vous tous les deux, je vais monter la garde.
–Réveille-nous suffisamment longtemps avant.
Erdrick s'assoit à côté de moi :
–Désolé, mais je crains que pour moi il ne soit déjà trop tard ! Quelqu'un va devoir me porter demain.
Je baille :
–Je commence à fatiguer moi.
–Repose-toi, je vais monter la garde.
Je ferme les yeux, j'entends Erdrick me dire :
–Quand je disais repose-toi, je pensais que tu t'allongerais sur les matelas que tu as préparés.
–Ils n'étaient pas là pour moi.
–Hum ! Tu es la fille la plus bizarre que j'ai jamais rencontré et pourtant la barre était déjà bien haute.
–Juste parce que je dors assise ?
–... Non.
Le silence s'installe doucement, je suis bercé par le cliquetis de la pluie contre la vitre, glissant doucement dans le domaine des rêves.
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