L’omelette de docno (version moins dénudée).
(Ils habitaient depuis longtemps une ravissante maison bleue qui débordait de fleurs, sentait bon la lavande. Les enfants y venaient pour manger avec eux)…
Zibou, le hibou, qui comprenait tout, tomba dans un trou et atterrit au Pays imaginaire. Devant lui s’étendait une grande plaine (moins grande que les vastes plaines américaines) et au bout de ce terrain incultivé se dressait, toute minuscule, une maison… blanche ? beige ? rose ? vert clair ? ou peut-être… bleue ? La distance entre ce jouet et Z-hibou masquait sa vision de chouettement nyctalopique, forcément, les couleurs ne lui apparaissaient pas tout à fait claires. Il chaussa une paire de grandes lunettes ; la maison était bleue et elle l’est toujours. À l’orée de la plaine était planté un gros chêne où autour de celui-ci on l’avait ceinturé de tables. Des enfants couraient comme courraient les enfants. Il y en avait un, d’enfant, qui volait avec une fée.
Z-hibou s’envola vers la maison à la vitesse vertigineuse d’une tortue, il se percha sur la plus haute branche du chêne après trois jours de vol.
L’enfant qui voletait dans les airs l’aperçut et lui demanda :
– Tu es chouette !
– Non, je suis Zibou le hibou.
– Enchanté. Je suis Peter Pan sans la détonation. Elle, c’est Fée Clochette, la jalouse, et en bas ce sont les enfants perdus et joyeux à l’idée de manger une omelette à la docno, qu’on nomme plus communément, Capitaine Crochet.
D’ailleurs, ce dernier donna un coup de pied à la porte qui s’ouvrit avec violence et fracas. Tenant dans ses mains une gigantesqu’assiette où reposait une gigantesqu’omelette aux champignons, il lança à ses invités :
– À table, galopins !
Et les enfants du pays imaginaire arrêtèrent de galoper et chantèrent à tue-tête :
♫ Mangez-moi ! Mangez-moi ! Mangez-moi !
Mangez-moi ! Mangez-moi ! Mangez-moi
C'est le chant du psylo qui supplie
Qui joue avec les âmes
Et ouvre les volets de la per-cep-tion. ♫
Z-hibou, invité à prendre place autour du chêne, mangea lui aussi de l’omelette aux champignons. Il en résulta qu’après ce bon repas, il vit des mammouths bleus s’élever dans les airs comme des ballons gonflés à l’hélium et vêtus d’une salopette en jean.
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