large de corps et étroit d'esprit
Ce matin , Claire, la jeune et séduisante ministre de la santé devine qu'elle va avoir une journée de m..... ! .Le réveil n'a pas sonné, elle a renversé son café, sa voiture n'a pas démarré et elle est arrivée en retard lors de la réunion où sa présence était indispensable.
Tout le monde la regarde, avec ironie, et le silence se fait dans l'assemblée bruyante et agitée.
Livide, un conseiller prend la parole :
J'ai peur de ne pas avoir compris, Monsieur le président.
J'ai pourtant été très clair?
Certes...
J'ai bien été élu sur un programme de « vrai changement »?
C'était notre slogan de campagne.
J'ai bien promis « écologie et économie « ?
Je ne le nie pas, mais...
Alors, je ne comprends pas vos réticences.
Monsieur Pognon, le jeune président de la république toise ses conseillers.
Contre toute attente, l'ancien ministre des finances a été élu, triomphalement.
Ses opposants dénoncent les millions, les milliards généreusement donnés par les grands de la finance.
Sa réponse est simple « La finance est mon amie ».
Il a promis une mesure forte, radicale qui réglerait tous les problèmes.
Depuis le milieu de la nuit, tous ses conseillers réfléchissent à la mesure qui sera annoncée le lendemain matin au conseil des ministres.
Le président reprend :
Résumons : le premier défi c'est la dette du pays?
Tout à fait.
Le deuxième c'est l'écologie , la perte des repères ancestraux de l'humanité ?
C'est notre deuxième axe de campagne.
Ajoutons que le budget de la santé correspond à 10 ans de budget de l'État ?
C'est une catastrophe !
Et les résistances aux antibiotiques touchent...
90 % de la population!
Alors mon programme est cohérent : fermer les hôpitaux, supprimer toute forme d'intervention médicale, toutes les dépenses de santé.
Mais comment appeler cette réforme ?
Je dirai la vérité au peuple, je m'y suis engagé.
Je ne comprends pas Monsieur Pognon ?
Appelons un chat un chat : la réforme s'appellera « sélection naturelle ».
Au fait , Claire, je n'ai plus besoin de Ministre de la santé.
Claire ne fut guère surprise : elle savait, dès le départ, que le président était large de corps et étroit d'esprit.
Annotations
Versions