Ce matin je m’étais levé tôt. Un message était passé à la télévision pour nous dire à quelle heure commencerais le programme réservé à la Course. Huit heures moins dix. En dix minutes je fus assise devant la télé de Phyl, en train de chercher dans le menu déroulant de l’émission le nom de mon frère. Il y avait tellement de nom que je crue ne jamais le trouver à temps, mais heureusement le remarquais qu’ils étaient rangés par ordre alphabétique. Je sélectionnais donc la lettre M et trouvais mon frère facilement.

Durant les dernières minutes avant le début Phyl m’apporta un bol de céréale pour le petit déjeuné, mais j’étais tellement submergé par plein d’émotions que j’étais incapable de manger. Ça faisait au moins quatre jours que je ne l’avais pas vu. Est-ce qu’il allait bien ? Avait-il faim ? Parce que là tout de suite je lui aurais bien donné mon bol de céréale pour qui se remplisse l’estomac.

J’aurais tellement voulu pouvoir l’aider, plutôt que d’être un boulet accroché à son pied. Il risquait sa vie pour moi. Alors que je l’avais traité de menteur ! J’avais de la chance d’avoir un frère comme ça. Comme disait Phyl, j’avais un frère en or. Plus qu’une minute. Phyl s’assit à côté de moi et posa sa main sur mon épaule pour me rassurer.

-          Mange Clio, après elles ne seront plus bonne a force d’être resté trop longtemps dans le lait.

-          Mais…

-          Mais la télé ne s’envolera pas, tu peux manger tout en la regardant. Je ne pense pas que Luc apprécierait si je te laissais mourir de faim pendant que tu le regardes concourir.

A contre cœur, je pris ma première bouché pile au moment où l’écran affichait les premières images de la course. Ça y est, il était huit heures !

Il y avait toute une rangé de boite en verre aligné et créant une sorte de saigné dans le paysage plat et calme de la plaine. Le temps que mon cerveau comprenne ce que mes yeux voyaient que tout était de nouveau bouleversé.

Toutes les boites s’ouvrirent. Minute. Non pas toute ! La caméra avait fait un zoom sur mon frère puisque j’avais sélectionné son nom dans le menu, et alors que les autres coureurs commençaient la course, lui et quelques autres étaient toujours coincé dans leur boite. Et d’après son expression de surprise puis de désespoir, ce n’était pas prévu.

Ma lèvre inferieur commença à trembler et des larmes coulèrent de mes yeux. Pourquoi le sort s’acharnait-il ainsi sur nous ? Phyl tandis les bras vers moi et je me pendais à son coup pour pleurer. Je ne voulais pas en voir plus. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi !

-          Clio, regarde. Me dit Phyl.

Il tendait un doigt vers l’écran, alors je pivotais lentement, et ce que je vis m’horrifia autant que ça me soulagea. Il n’avait pas abandonné. Rien n’était perdu !