De Beaux Fruits Rouges
Le Sang des Innocentes Victimes a coulé tout ce Temps et Longtemps.
Ce Sang mélangé à ma Sève s'ancra dans mes Racines
Rejoignant la Terre, plutôt que le Ciel.
Le temps passa ainsi,
Puis un jour,
La Nature,
Cette Mystèrieuse Alchimiste se mit à l'Oeuvre.
Moi, l'Arbre Millénaire, le Dernier en ce Monde,
J'ai la connaissance de Mes Ancêtres,
Que rien ne Meurt mais tout se Transforme.
Ainsi la Nature , Grande Créatrice,
Orna mes Belles Branches de Magnifiques Fruits
Aussi Rouge que le Sang
Aux Feuilles aussi Verte que ma Sève.
L'Union avait été scellée du Sceau de l'Invisible
Qui Oeuvre à l'Insu de notre Gré.
Donnant du Sens à l'Insensé.
La Nature avait fait pousser sur mes Branches
Les Fruits Uniques,
Tous les autres fruits avaient disparus depuis fort longtemps,
Depuis que la Pollution avait fait de ce Monde,
Un Monde Errant sans But et sans Raison.
Certes,
Je suis un Grand et Dernier Arbre
Mais sans la Nature je ne suis rien,
Elle reste ma Mère et je sais qu'elle ne veut que mon Bien.
Alors
J'ai admiré et pris comme un très beau Cadeau
Ces Fruits Rouges qui me rendaient encore plus Beau.
Depuis longtemps les fruits n'existaient plus,
La nourriture devenue sommaire.
Les Argentés demeuraient les Seuls Privilégiés,
Ils se gavaient de viande et de pâtisseries grossières.
Lorsque la Confrérie des Argentés découvrit les fruits rouges sur mes branches,
Ils crièrent au miracle,
Satisfaits d'eux, leurs Prières Entendues,
Des Fruits leur avaient été rendus.
Pour eux, tout ça n'était pas mystérieux,
Mais pour Moi,
Grand Arbre et Descendant de l'Arbre de la Connaissance,
Le Premier qui Fut
Dans ce Jardin Ancien Nommé Eden,
Le Mystère rôdait autour de ces Fruits .
Car j'en connais certains, et notamment Un Fruit, qui fut Défendu.
Mais Rien n'était défendu dans la Confrérie des Argentés,
Ils n'avaient la transmission de Rien et surtout pas de leurs Anciens.
Mes Fruits Rouges les attiraient comme des Aimants
Incapables d'Amour,
Toute la Confrérie se goinfra de ce "don" de la Nature,
Ces Beaux Fruits Rouges et Mûrs.
Mère Nature ne laisse rien au hasard.
Elle s'arrange,
Cette Grande Alchimiste,
Pour que Ce Hasard fasse toujours bien les choses.
Ainsi, Cette Grande Dame, ma Mère, fut très Généreuse,
Assez ,
Pour que tous les Argentés puissent se Rassasier.
Et comme Ils n'en avaient jamais Assez...
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