Nuit étoilée
HAZEL : Tu commences à devenir plus romantique que moi.
ANNE : C’est un travail difficile, je ne te le cache pas.
HAZEL : Compliqué de l’être plus que moi. Mais m’emmener voir les étoiles, c’était très avenant de ta part.
ANNE : Tu m’as l’air de venir tout droit des étoiles, je me suis dit que c’était une bonne idée.
HAZEL : Moi, je viens des étoiles ?
ANNE : Oui. Tu es venue sur Terre pour briller, pour te distinguer, pour voir.
HAZEL : Je ne supportais pas d’être comme toutes les autres étoiles ?
ANNE : Tu ne supportais pas d’être un ciel contemplé sans ne jamais goûter à cette contemplation. Toi aussi, tu voulais voir les étoiles.
HAZEL : Et donc, je suis venue sur Terre pour admirer la nuit ?
ANNE : Oui, pour comprendre que tu ne t’es pas perdue, que tu existes, que tu n’es pas seule. Pour te faire prendre conscience qu’il y avait du beau dans ton univers.
HAZEL : Comment fais-tu pour tout deviner de mes doutes, de ma tristesse passée ?
ANNE : Don du ciel, ou de toi.
HAZEL : Je retournerai dans les étoiles, un jour ?
ANNE : Toi seule le sait. Le ciel t’ouvre ses bras, il ne te pousse pas dedans.
HAZEL : Tu viendrais avec moi ?
ANNE : Moi ? Je ne suis pas une étoile.
HAZEL : Si je m’ouvre à toi, c’est comme si je t’offrais un bout de mon univers. Et mon univers est ton ciel, tu es les yeux qui me contemplaient, il me les faut pour continuer de me consumer.
ANNE : Mais si tu te consumes, tu risques de disparaître ?
HAZEL : La dure réalité d’une étoile.
ANNE : Je ne veux pas te perdre.
HAZEL : Deviens une étoile.
ANNE : Je ne peux pas devenir une étoile.
HAZEL : Pourquoi ?
ANNE : Parce que je suis déjà un trou noir.
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