Il était une fois un petit nuage dans le ciel bleu azur de l’océan. Il voyageait, au-dessus des flots, accompagné de sa maman, un lourd nuage grand et large.

La vie était belle, le soleil lui réchauffait le dos et le vent le poussait doucement. Il observait avec attention le monde qui l’entourait. Dans l’eau de la mer, il pouvait voir passer des petits poissons se promenant en famille ainsi que de gigantesques baleines qui crachaient des trombes d’eau dans sa direction, comme pour jouer avec lui. Quelques fois, des oiseaux venaient lui chatouiller le ventre, le faisant glousser de plaisir.

Un jour, alors qu’il observait un bateau navigant paisiblement sur l’eau calme, un grand coup de vent le poussa brusquement en avant. Il prit peur et vint se blottir contre sa mère. Quelques minutes plus tard, le vent se mit à souffler de plus en plus fort. Il faisait tout son possible pour rester auprès de sa maman, mais les rafales étaient trop puissantes.

La tempête fit rage, les éclairs grondaient et il fut emporté loin d'elle qui n’avait pas réussi à le rattraper. Le vent le poussa loin, loin, loin puis il finit par s’apaiser et le calme revint.

Le petit nuage était seul. Il essaya d’appeler sa maman pour qu’elle vienne le chercher, mais personne ne lui répondait. Il arriva au-dessus de grandes étendues brunes, jaunes et vertes. Sa maman lui avait déjà parlé de la terre. C’était la première fois qu’il la voyait.

Il désespérait car il ne savait pas comment la retrouver. Il sentit une boule dans sa gorge et se mit à pleurer, pleurer, pleurer, car il était tellement triste de l'avoir perdue.

Il pleura si longtemps que des mares se formèrent sur la terre, les rivières et les fleuves se mirent à grossir et à dévaler les pentes des montagnes avec fureur. C’est alors qu’un grand oiseau vint à sa rencontre.

— Bonjour petit nuage, pourquoi pleures-tu tant ?

— J’ai perdu ma maman, répondit le petit nuage.

— Oh, mais c’est terrible ! dit le rapace. Je comprends que tu sois triste, mais regarde en bas…

Le petit nuage regarda la terre boueuse, les rivières s’écoulant à toute allure dans les vallées et les mares noyant les champs de blé.

— Tu vois ? Tes larmes font des dégâts ici sur la terre ferme. Mes petits oisillons ont peur du déluge que tu as provoqué. Sois courageux petit nuage, je vais t’aider à retrouver ta maman.

Le petit nuage essuya ses larmes et esquissa un sourire qui laissa passer les rayons du soleil faisant sécher la terre détrempée.

— Je suis désolé, je ne voulais pas créer de problèmes, avoua-t-il.

— Ne t’en fais pas, c’est normal d’avoir de la peine quand on a perdu sa maman, mais ce n’est pas en pleurant qu’on va résoudre son problème. Il faut avancer et se faire aider pour que les choses rentrent dans l’ordre.

Le petit nuage suivit l’oiseau qui l’accompagna jusqu’à la mer.

— Malheureusement, je ne peux pas aller plus loin. Mes petits ont besoin de moi et je ne peux pas voler longtemps au-dessus de l’océan. Demande de l’aide à l’albatros, il a de grandes ailes et sait faire de grands voyages sur les étendues d’eau salée.

Le petit nuage remercia l’oiseau et alla trouver l’albatros perché sur la falaise.

— Bonjour monsieur l’albatros, j’ai perdu ma maman dans une tempête au-dessus de l’océan, pourriez-vous m’aider à la retrouver ?

Le plus grand de tous les oiseaux, l’albatros étira ses grandes ailes et vint planer aux côtés du petit nuage.

— Oh oui bien sûr petit nuage, je peux planer longtemps au-dessus des flots, je peux t’accompagner jusqu’à la prochaine île, lui proposa le grand oiseau.

Ils partirent ensemble en direction des îles isolées au milieu de l’océan.

— Malheureusement, je ne peux pas t'emmener plus loin, mais je connais bien la baleine qui vit ici. Elle pourra te conduire dans l’immensité de l’océan, jusqu’à retrouver ta maman.

Le petit nuage le remercia et parti à la recherche de la baleine. Une grande baleine blanche jouait avec son petit le long des côtes de l’île déserte.

— Bonjour madame la baleine, j’ai perdu ma maman dans une tempête au-dessus de l’océan, pourriez-vous m’aider à la retrouver ?

— Oh mon pauvre petit, bien sûr que je vais t’aider à retrouver ta maman. Je suis maman moi aussi, et je suis sûre qu'elle est très inquiète et qu’elle te cherche aussi.

Rassuré, le petit nuage suivi la baleine et son bébé au-dessus des vagues calmes de la mer.

Quelques heures plus tard, le petit nuage reconnut au loin le bateau qu’il avait vu lorsque le vent l’avait séparé de sa mère. Il alla interroger les habitants de l’embarcation.

— Bien sûr petit nuage, nous savons où se trouve ta maman, elle te cherche depuis des heures. Suit nous !

Plein d'espoir, il suivit le bateau. Il vit alors un grand nuage au loin, il reconnut la silhouette familière de sa maman.

— Maman !!

Il était tellement heureux de l’avoir retrouvée. Il se blottit contre elle et bien qu’il fut rassuré par sa présence, il savait maintenant qu’il pourrait surmonter les épreuves de la vie même si maman n’était pas toujours avec lui.