Texte 4
Deux gallons, c'est beaucoup de vin, même pour deux paisanos. Moralement, voici comment on peut graduer les bonbonnes. Juste au-dessous de l'épaule de la première bouteille, conversation sérieuse et concentrée. Cinq centimètres plus bas, souvenirs doux et mélancoliques. Huit centimètres en dessous, amours anciennes et flatteuses. Deux centimètres de plus, amours anciennes et amères. Fond de la première bouteille, tristesse générale et sans raison. Epaule de la seconde bouteille, sombre abattement, impiété. Deux doigts plus bas, un chant de mort ou de désir. Encore un pouce, toutes les chansons qu'on connaît. La graduation s'arrête là, car les traces s'effacent alors et il n'y a plus de certitude : désormais n'importe quoi peut arriver.
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En été, quand les aiguilles d'une montre marquent sept heures, c'est un bon moment pour se lever; mais, en hiver, la même heure manque totalement d'intérêt. Le soleil fait les choses beaucoup mieux. Quand il dépasse le sommet des pins et vient sur le perron, hiver ou été, le moment est venu raisonnablement de se lever. C'est une heure où les mains ne tremblent pas, où le ventre ne se plaint pas d'être vide.
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Le sac d'argent était devenu le foyer symbolique de l'amitié, le point fixe de la confiance autour duquel la fraternité gravitait. Ils étaient fiers de cet argent, fiers de n'y avoir jamais touché. Grâce à la protection qu'ils assuraient au magot du Pirate, une armature de respectabilité, non dénuée de suffisance, s'était édifiée: il est beau d'inspirer la confiance.
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Les pêcheurs solitaires, qui se figurent que le poisson mord à marée haute, abandonnèrent leurs rochers et furent remplacés par d'autres pêcheurs convaincus que le poisson mord à marée basse.
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Ah ! Les prières des millions d'hommes qui s'élèvent en même temps vers le trône de notre Père, comme elles doivent se faire concurrence et s'annuler mutuellement !
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Rien ne déflore une histoire autant que de la raconter tout d'un trait.La bonne histoire consiste en choses à moitié dites qui demandent à être complétées par la propre expérience de l'auditeur.
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L’amour se mit à chanter dans sa tête, l’amour rugit à travers son corps comme un torrent en crue, l’amour le secoua comme une tempête tropicale secoue une forêt de palmiers. Il la garda tout contre lui un moment et la colère de la femme s’apaisa.
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