LA LETTRE DE DANNY ADRESSÉE À STEPHEN KING
Cher Monsieur King,
Vous avez sûrement reçu tant d’éloges et connu tant de succès partout dans le monde, ce qui rend cette note complètement inutile.
Néanmoins, quoiqu’elles valent, j’aimerais y ajouter les louanges et la gratitude du camarade écrivain que je suis pour la contribution brillante et extraordinaire qu’à travers vos écritures vous avez offerte au monde (je ne suis jamais allé dans le Maine et n’ai donc jamais eu le plaisir de vous y rencontrer). Votre vision de la vie m’a profondément ému, bien plus qu’aucun autre roman n’a pu le faire. Je pense que vous êtes le plus grand romancier vivant aujourd’hui.
Permettez-moi aussi de vous dire que vous n’avez pas d’égal quant à la création d’ambiances et d’atmosphères, la subtilité des performances, le déni des évidences, l’authenticité et la perfection des personnifications. Il faudrait également y inclure tous les éléments qui composent la réalisation d’un roman. Je crois que vous avez la chance d’être entouré de personnage merveilleux. Jack Torrance, Carrie et Dolores Claiborne vivent intensément dans ma mémoire, ainsi que de nombreux personnages, dont le nom m’échappe.
Je vous souhaite le meilleur que l’on puisse souhaiter, et j’attendrai avec impatience chacun de vos romans.
Bien Cordialement,
Danny B.
P.S : Stephen, comme tu l’as bien compris, à l’instar de toi je suis écrivain et sans vouloir être trop présomptueux je suis un putain de concentré de talents, un vrai petit génie ! D’ailleurs je me fais appeler « Danny le génie », et tu sais quoi, je veux vivre de ma plume car je l’ai décidé ainsi. Comme de bien entendu, la logique veut que j’aie un succès fou et comme le succès ça se paye, avec moi ça va se payer cash ! Et ouais mon gars, comme toi j’ai la ferme intention de toucher un max de pognon en écrivant des bouquins. Bientôt, je vais sortir un best-seller à pas piqué des hannetons. Mon livre s’intitule «THE PUZZLE », et celui-ci va faire de moi une célébrité. Après quoi je pourrai me pavaner dans ma future villa que j’achèterai aux États-Unis. Où me diras-tu ? Eh bin, pourquoi pas dans le Maine. On serait voisins ! Cela facilitera notre belle amitié à venir et qui sait peut-être travailler sur une collaboration d’un roman écrit à QUATRE MAINS ! Mais avant tout projet en commun, je souhaite t’avouer un truc essentiel sur moi : j’ai plus d’ambition que n’importe qui sur cette Terre. «THE PUZZLE » sera le tremplin d’une longue carrière à venir. Je vais carrément tout déchirer sur mon passage car en aucun cas je n’ai froid aux yeux. Je sais ce que tu penses : que je ne suis pas un garçon ordinaire. Pas faux, car c’est ce qu’on dit de moi et il est indubitable de croire le contraire, je suis réellement un être particulier, opportuniste et provocateur. Je ne le nie pas, c’est vrai, je suis un winner. Et pour ceux qui auraient un doute là-dessus, ceux-là vont au devant de graves déconvenues. Et même si je sais que mes propos peuvent heurter plus d’un, je n’ai pas peur d’attirer la foudre à mon encontre en menaçant les autres, je veux dire le peuple, la populace, les gens quoi ! Et tu sais pour quelle raison, Stephen ? Parce que je suis un génie. Un putain de génie de l’écriture. Edgar Alan Poe et H.P Lovecraft peuvent aller se rhabiller, car je leur taille un costard trois pièces façon Charlie ! Pourquoi faire face à mon inventive création littéraire quand on n’a pas mon talent ? J’vois qu’une seule réponse à cette édifiante évidence: me mettre au défi de tous vous faire niquer bien profond ! Mais déjà je devine ton trépignement à en savoir plus sur « THE PUZZLE » alors mets ta ceinture et accroche-toi à ce que tu peux car ça va te décoiffer d’un coup d’un seul :
« THE PUZZLE » est un thriller. Un thriller qui se passe dans une petite ville des Etats-Unis du nom de San Gorgès où les habitants se voient décimées par un serial killer qui, à chaque meurtre, laisse un morceau de puzzle sur ses victimes. Au fur et mesure que le puzzle se forme l’on découvre le visage de l’assassin se dessiner. Dès lors, dès que le dernier morceau de puzzle est posé et que le visage est décelé, une enquête est ouverte pour rechercher le meurtrier de San Gorgès».
Pas mal, non ? Quand je l’aurais fini, promis, tu seras le premier informé. Et tu sais pourquoi ? J’ai besoin d’un avis extérieur sur mon roman. Voir si un type de ton calibre serait intéressé de me faire de la pub. Alors d’aco-d’ac, Stephen ?
*LETTRE DE STANLEY KUBRICK
9 février 1960
Cher Monsieur Bergman
Vous avez sûrement reçu tant d’éloges et connu tant de succès partout dans le monde, ce qui rend cette note complètement inutile.
Néanmoins, quoiqu’elles valent, j’aimerais y ajouter les louanges et la gratitude du camarade cinéaste que je suis pour la contribution brillante et extraordinaire qu’à travers vos réalisations vous avez offerte au monde (je ne suis jamais allé en Suède et n’ai donc jamais eu le plaisir d’assister à l’une de vos pièces de théâtres). Votre vision de la vie m’a profondément ému, bien plus qu’aucun autre film n’a pu le faire. Je pense que vous être le plus grand réalisateur vivant aujourd’hui.
Permettez-moi aussi de vous dire que vous n’avez pas d’égal quant à la création d’ambiances et d’atmosphères, la subtilité des performances, le déni des évidences, l’authenticité et la perfection des personnifications. Il faudrait également y inclure tous les éléments qui composent la réalisation d’un film. Je crois que vous avez la chance d’être entouré d’acteurs merveilleux. Max von Sydow et Ingrind Thulin vivent intensément dans ma mémoire, ainsi que de nombreux membres de votre troupe d’acteurs, dont le nom n’échappe.
Je vous souhaite à tous, le meilleur que l’on puisse souhaiter, et j’attendrai avec impatience chacun de vos films.
Bien Cordialement,
Stanley Kubrick
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