12. Soirée karaoké - Liang
Je vais ouvrir tes yeux
Aux délices et aux merveilles
De ce voyage en plein ciel
Au pays du rêve bleu
Paolo Domingo et Karine Costa - Ce rêve bleu
Vendredi 14 mai 2021
— Tu crois que ça va marcher ? me demande ma grand-mère pour la troisième fois.
— Je termine les réglages et on fait les essais.
Elle me regarde d’un air suspicieux.
— Juste avec la tablette ? Ça ne fait pas très professionnel. Parce que Daniel, lui, il a tout un équipement très technique, comme les DJs !
— Nainai, on n’est pas des professionnels du karaoké, mais fais-moi confiance, c’est la meilleure application du marché.
— Je te fais confiance ! me répond-elle en me tapotant l’épaule.
— Voilà, on va pouvoir essayer. Tout est connecté. Il suffit de choisir la chanson avec la tablette, d’appuyer sur lecture et ça va apparaitre sur la télé.
Je lui tends le micro. Elle se recoiffe, puis prend la pose.
— Je suis prête, annonce-t-elle d’un air solennel.
— Qu’est-ce que tu veux chanter ?
— Ah… et bien, je ne sais… choisis pour moi pour le moment, c’est juste pour le test.
Avec un petit sourire aux lèvres, je sélectionne « Sapé comme jamais » de Maitre Gims, mais ma grand-mère ne se laisse absolument pas démonter et relève le défi avec brio.
Alors que la chanson se termine, Xin arrive en courant. Elle porte un pantalon déchiré, un bandeau sur la tête et elle s’est barbouillé le visage de noir.
— Je suis prête ! annonce-t-elle fièrement. On y va ?
— Où ça demandè-je.
— Ben… au carnaval ! pourquoi est-ce que vous avez pas mis vos costumes ?
— Mais quel carnaval ? insistè-je
— Qu’est-ce que j’en sais moi, je suis juste une enfant… C’est vous qu’avez dit ça, que ce soir c’est carnaval !
— Non, la reprend Nainai, ce soir c’est karaoké, pas carnaval. On va chanter !
Je lui montre le micro et l’écran, Xin affiche une mine déçue, avec son maquillage, le résultat est plutôt drôle, mais je me retiens de rire pour ne pas la vexer.
— Mais tu peux chanter déguisée si tu veux, ajoute Nainai.
Aussitôt, elle retrouve le sourire. À cet âge-là, les soucis sont si vite oubliés.
— Moi je veux chanter la chanson de Miraculous avec Valentin ! Il ressemble trop à Chat noir !
Elle se met à chantonner le générique de son dessin animé préféré.
— Je vais essayer de te trouver ça, lui dis-je.
— Super ! Je vais me changer !
— Tu peux garder ton déguisement si tu veux, lui dit Nainai.
— Ben non, tu vois bien que ça va pas du tout. Je vais pas chanter Miraculous habillée en pirate de carnaval ! Il me faut un autre déguisement.
— Mais oui, bien sûr, ricanè-je. C’est parfaitement logique !
Je sens que la soirée va être drôle. Ça m’occupera l’esprit et m’évitera de trop penser à la discussion avec Axel. Je ne comprends pas pourquoi j’ai réagi comme ça.
Comme prévu, la soirée est folklorique. Valentin, le petit ami de Mei, se prête docilement au jeu de Xin. Il se retrouve affublé d’un serre-tête oreilles de chat et de moustaches dessinées au crayon noir. Le pire c’est que ça lui va bien et qu’il ressemble effectivement au héros du dessin animé. Lucas est déguisé en nounours violet et Xin a finalement mis son costume de ninja rouge. Je ne cherche plus à comprendre.
Les chansons s’enchainent et ne se ressemblent pas. C’est un grand mélange de langues, d’époques et de styles. Beaucoup de fausses notes, mais surtout beaucoup de rires.
La palme du duo le plus mignon revient à Mei et Valentin, avec « Ce rêve bleu ». Ils sont toujours très discrets devant ma grand-mère, mais là, ils chantent en se dévorant des yeux. Ils sont vraiment chou. À les voir comme ça, on pourrait croire que tout est normal. Pourtant, je sais que Mei est très inquiète de ce qui pourrait arriver à son amoureux. Quoi que l’avenir lui réserve, je serai là.
Vient ensuite le clou de la soirée : Ciara et Nainai qui chantent en cœur : « tout tout tout, vous saurez tout sur le zizi ! ». Et bien entendu, elles miment les paroles. Xin hurle de rire et se roule par terre, littéralement. Tout le monde rigole, à l’exception de Mei qui les regarde, sidérée.
Ça fait du bien de rire, et ça me fait penser à Axel. Je l’imagine très bien dans cette soirée, il n’aurait pas dénoté. J’aime son côté totalement décomplexé.
Est-ce que Axel serait venu chanter avec moi si je lui avais proposé ? J’aime le penser. Mais encore une fois, j’ai joué le mec chiant. Il m’invite à une soirée, et moi je lui réponds que je dois me reposer. J’aurais tout simplement dû lui dire que j’étais déjà pris et lui proposer de venir chez moi. Bon, c’est vrai qu’il avait sa soirée, mais il aurait peut-être pu passer avant.
Je me torture l’esprit pour rien, c’est trop tard. Ce qui est fait est fait. Il a raison, je me complique trop la vie.
Il m’a envoyé un message et m’a proposé « de parler de ce qui s’était passé ». Il a compris qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Parler, oui, en théorie, c’est une bonne idée. Bien plus mature que ma réaction puérile de partir en faisant la tête. Mais, là, je ne sais pas quoi lui répondre. Je me suis comporté comme un idiot. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi ça m’a autant contrarié. Ce dont je suis certain, c’est que son amitié m’est précieuse et que je ne veux pas la perdre. Surtout pour une telle bêtise.
Ciara me sort de mes pensées en se laissant tomber à côté de moi dans le canapé.
— Ça va ? demande-t-elle.
— Oui, pourquoi ?
— Hum… je sais pas, ça fait bien dix minutes que tu regardes ton téléphone en faisant la tête.
— T’es pire que mes sœurs ! dis-je amusé. Je ne peux rien faire sans être surveillé et questionné !
— On ne surveille pas, on veille sur toi ! répond-elle en riant. Allez, raconte à tata Ciara ! Enfin… si tu as envie.
J’aime son petit accent et sa manière de marquer les « R », hérité de son Écosse natale. J’hésite un instant à lui répondre, mais j’ai confiance en Ciara et besoin de me libérer l’esprit. Je jette un coup d’œil autour de nous afin de vérifier qu’il n’y a pas d’oreilles indiscrètes. Ils ont tous disparu dans la cuisine.
— On m’a demandé si j’étais asexuel, je ne sais pas si tu connais le terme…
— Si quand même ! Et du coup… ça te questionne ?
— Non, je sais que je ne le suis pas. Mais je l’ai mal pris.
— Pourquoi ça ? Ce n’est pas une tare ni une insulte.
— Non je sais bien… La question était bien intentionnée, mais ça m’a vexé. Et je ne sais même pas pourquoi.
Ciara m’observe trop longuement avant de répondre.
— Ce « on », c’est une personne qui te plait ?
— Non, on est juste amis. C’est bizarre ta question, qu’est-ce que ça change ?
Elle me fixe.
— Je sais pas. Je me disais que tu étais peut-être vexé de ne pas être considéré comme un partenaire potentiel.
Je fronce les sourcils, songeur, alors qu’elle passe son bras autour de mon cou.
— Mon petit Liang, tu te prends trop la tête.
— Tu n’es pas la première à me le dire, donc ça doit être vrai…
Elle dépose un baiser sur ma joue. Je frémis un instant à son contact, mais tout va bien, c’est Ciara. Elle fait quasi partie de la famille. Je la serre dans mes bras quelques instants. Lorsqu’elle se détache, je découvre Lucas et Xin plantés devant nous.
— Pourquoi vous faites des trucs d’amoureux ? nous accuse Xin.
— Trop bien, piaille Lucas. On va devenir frères et sœurs !
Xin ouvre la bouche horrifiée alors que Ciara éclate de rire.
— Vous faites quoi ? demande de nouveau Xin. Arrêtez ça ! Je veux pas que Lucas devienne mon frère !
— Techniquement, ça serait plutôt ton neveu, intervient Mei.
— Quoi ?
— Liang est ton frère, donc si Ciara et Liang sont ensemble, tu seras la tata de Lucas !
— Mais non ! Je veux pas ça non plus !
Je me mords la lèvre pour ne pas éclater de rire, je reprends mon souffle avant de lui répondre.
— Alors… rassure-toi, ce n’est pas prévu. Et ce ne sont pas des trucs d’amoureux. Juste un calin entre amis !
— Ouf ! lâche Xin. Parce que je suis pas d’accord que vous soyez amoureux.
Ciara se marre. Les enfants s’éloignent, mais Xin continue de nous surveiller du coin de l’œil jusqu’à ce que Nainai l’appelle pour chanter.
— Tu laisses trop tes sœurs gouverner ta vie !
— Que veux-tu, la famille avant tout.
Quelques minutes plus tard, je reçois un nouveau message d’Axel. En rangeant le téléphone dans ma poche, je croise le regard amusé de Ciara et réalise que je dois être en train de sourire bêtement. Bien entendu, elle ne résiste pas à l’envie de venir me taquiner.
— Ça a l’air d’aller mieux avec ton amie, me lance-t-elle.
Je fais mine de l’ignorer, puis lui lance un regard en coin. Elle rit et pose sa tête sur mon épaule.
— Attention à ce que tu fais, lui dis-je. Tu risques de te faire gronder par Xin.
— Ouais, et toi, n’essaye pas de détourner le sujet ! Alors, comment est-ce qu’elle s’appelle cette juste-une-amie ?
— Il s’appelle Axel.
***
Je n’arrive pas à trouver le sommeil. Toute cette longue journée passe et repasse dans ma tête.
La découverte de Damasio, la présence surnaturelle, l’inquiétude d’Axel, puis sa confession sur son agression, ma colère contre ce mec abject qui le fait douter de lui. Puis l’après-midi en forêt, la discussion dans la voiture et enfin la question de Ciara.
Est-ce que Axel me plait ?
Je ne sais pas. Je crois que je préfère ignorer la question.
Axel, Axel, Axel…
Et me voilà, téléphone en main à vérifier, encore une fois, s’il n’y a pas un nouveau message de sa part. Mais non. J’hésite à lui écrire, il est minuit passé. Après tout, ça ne sera pas la première fois qu’on échange au milieu de la nuit. Rien de bizarre à ça…
Axel et Ciara ont raison. Je me prends trop la tête.
Liang : j’espère que tu passes une bonne soirée
Je m’apprête à lui souhaiter bonne nuit, lorsque je vois les trois points apparaitre.
Axel : bof, à part une aubergine géante, t’as rien loupé
Axel : je suis déjà rentré
Axel : attends, mais toi tu devrais pas être au lit ? Monsieur « sérieux » ?
Liang : je suis au lit !
Axel : ok, alors ça va
Liang : avec la drôle de journée qu’on a eue, j’avais oublié que j’avais un truc ce soir
Axel : c’est vrai que cette journée était particulière
Axel : je me répète, mais j’ai beaucoup aimé notre balade en foret
Axel : merci
Liang : moi aussi j’ai aimé
C’est ce moment que j’ai envie de garder en tête. On était bien juste tous les deux, allongés au milieu des bois. Et c’est ça le plus important.
Axel : cool, on y retournera chercher des écureuils !
Liang : et ramasser des glands !
Axel : carrement !
Axel : et toi alors ? c’était quoi ton truc secret ?
Liang : ^_^
Liang : je sais pas ce que tu vas imaginer, mais c’est pas du tout secret. J’avais juste zappé
Axel : ouais ouais. Et c’était bien ?
Liang : Oui !
Liang : soirée karaoké à la maison, en famille avec les voisins. C’était très sympa et aussi très drôle
Liang : je crois que ça t’aurait plu
Axel : mais ouais ! j’adore le karaoké !
Liang : je m’en doutais
Axel : Je suis trop jaloux !
Je ris, seul dans mon lit en imaginant sa moue faussement boudeuse.
Liang : ma grand-mère adore ça, je pense qu’il y en aura d’autres
Liang : la prochaine fois, je penserai à toi. Promis
Axel : cool !!
Axel : Je veux te voir chanter
Liang : oups, alors non
Axel : HAn
Axel : je suis sur que tu chantes très bien, tu as une belle voix
Axel : au fait, j’ai vu Damasio à la fête et je pense qu’il lui est vraiment arrivé quelque chose
Liang : il a dit quelque chose ?
Axel : non, j’ai pas pu lui parler, il m’a fui
Axel : j’ai pas insisté.
Axel : il s’est passé un truc, je le sens ! il a perdu une partie de sa lumière
Liang : s’il ne se souvient pas de ce qui s’est passé cette nuit, je comprends que ça soit flippant
Axel : on peut l’aider ? tu sais quelle créature fait ça ? c’est dangereux pour lui ?
Liang : j’ai quelques pistes, je vais me renseigner. Mei a créé une sorte de bestiaire assez complet
Axel : merci
Axel : sinon je voulais te dire…
Axel : je suis désolé pour tout à l’heure, j’aurais pas dû te souler comme ça… je parle toujours beaucoup trop de sexe
Liang : non, c’est moi qui suis désolé
Liang : et ne change rien, je t’aime bien comme tu es
Axel : tu veux dire intelligent ? beau gosse ? marrant ?
Liang : spontané !
Axel : c’est moi !
Axel : mais quand je deviens lourd, faut me le dire, ok ?
Liang : ok
Axel : allez, je te laisse dormir
Axel : bonne nuit lapinou
Liang : bonne nuit l’écureuil
Pourquoi est-ce que je me sens comme un ado, le cœur palpitant. C’est juste Axel.
Axel, Axel, Axel…
Je suis heureux de lui avoir parlé, mais mon sommeil s’est totalement envolé. Si je reste dans mon lit, ça va encore tourner en boucle. Je me relève, allume l’ordi et lance mon jeu.
À peine mon perso loggé que je reçois des messages sur le canal de guilde.
Hozan : Yo Indigo !
dark12 : tu tombes bien mec !
Penda : salut ! on allait faire un boss
Penda : ça te dit ?
Hozan : on a besoin de toi !
dark12 : ramène toi ! :p
Indigo : quel accueil !
Indigo : j’arrive ^_^
Voilà qui est parfait pour occuper mon esprit. Je me concentre sur le jeu. On a l’habitude de jouer ensemble, chacun sait ce qu’il a à faire dans l’équipe. La situation est tendue, mais on arrive à battre le boss. Ensuite on s’installe autour d’un feu de camp pour fêter ça.
Penda se rapproche de mon perso et me contacte en message privé.
Penda : ça faisait longtemps
Indigo : oui j’ai été bien occupé. Ca va toi ?
Penda : oui
Penda : contente de te voir :)
Penda : on s’éclipse ?
Penda : tous les deux ?
Je comprends tout de suite ce qu’elle a en tête. Dans la plupart des jeux auxquels je joue, on joue nos personnages, et j’aime faire du roleplay, me mettre dans la peau du personnage, parler et jouer comme si j’étais lui. Et ça m’arrive de faire du roleplay romantique, voire érotique. J’aime bien le sexe virtuel, surtout sous forme de jeu. C’est libérateur.
IRL, j’ai déjà eu des expériences plus ou moins amoureuses, ainsi que sexuelles. Jamais rien de vraiment sérieux, je ne peux pas me le permettre. Je ne veux pas imposer ce que je suis à quelqu’un d’autre. C’est beaucoup trop compliqué.
Du coup, les relations que je peux avoir dans les jeux sont un bon palliatif. Je n’ai pas besoin de faire attention à mon pouvoir, je n’ai pas non plus à avoir honte de mes jambes couvertes de cicatrices. Je peux même imaginer et vivre par procuration des positions que je ne pourrais jamais tenir IRL. Derrière l’écran, je suis comme les autres.
Mais là, ce n’est pas ce dont j’ai envie. Bien que le sexe virtuel soit fun, j’ai envie de contacts physiques, charnels, sensuels.
Axel, Axel, Axel…
Pourquoi est-ce que Ciara m’a posé cette fichue question.
Maintenant, j’ai son nom qui tourne en boucle dans ma tête.
Indigo : désolé pas cette fois, et ça n’a rien à voir avec toi
Indigo : c’est juste que je suis pas dans le truc…
Penda : ♥
Penda : pas de souci
Penda : et tant pis pour toi ^_^
Je coupe mon ordi et rejoins mon lit, un peu dépité. Une fois dans le noir, je tâtonne pour ouvrir le tiroir de ma table de nuit et en sors le foulard. Je fais glisser le tissu entre mon pouce et mon index. Mes yeux papillonnent, après quelques secondes, j’entends sa respiration. Sous mes doigts, le grain de sa peau a remplacé le tissu. Le visage de Damasio se dessine, de grands yeux pleins d’envie, une bouche délicieuse. Pas étonnant qu’il plaise à Axel, il est très beau. Ses mains sont relevées au-dessus de sa tête, maintenues attachées par le foulard. Je reconnais le canapé du local Arc-en-ciel. Un frisson me parcourt en l’entendant gémir. Lorsque sa bouche s’entrouvre, mon sexe se gonfle.
Axel, Axel, Axel…
Damasio est torse nu, sa peau dorée rougit par les frictions et le plaisir. Une main couleur de craie remonte le long de ses hanches, parcourt son ventre et s’empare d’un de ses tétons. Ce n’est pas Axel et pourtant, j’ai soudain terriblement envie d’être à la place de Damasio. La pâleur de la peau de l’inconnu contraste avec la sienne.
Un désagréable sentiment de jalousie s’empare de moi. Aussitôt suivi par une sensation de gêne à regarder ce plaisir qui n’est pas le mien. Pendant un instant, je songe à tout arrêter. Mais la fascination l’emporte sur tout le reste. Absorbé par la beauté de la scène, je ne veux pas décrocher. Ma respiration saccadée accompagne leurs peaux et leurs cris qui se mêlent. Le râle rauque de cet homme, dont je ne vois pas le visage, me fait frémir. Mais c’est le dernier gémissement de Damasio qui a raison de moi. Ce n’est plus un moment volé, mais un moment partagé. Un puissant orgasme me secoue.
Qu’est-ce qui me prend ?
J’attrape des mouchoirs pour me nettoyer. Puis, je fourre le foulard dans le tiroir et le referme précipitamment, comme s’il me brulait. Comme s’ils pouvaient sentir mon intrusion dans la profonde intimité de leurs souvenirs. J’ai peur qu’ils m’en veuillent. La panique me gagne, je n’assume pas ce que je viens de faire. Je passe la couette par-dessus ma tête pour me cacher. Je me répète que ça n’est pas si grave que je n’ai rien fait de mal et que personne n’en saura rien. Dans ma tête un rire, celui d’Axel qui se moque gentiment de moi.
Qui est cet inconnu ? Cette créature fascinante ? Je me sens comme une mouche dans une toile d’araignée. Sauf que contrairement à la mouche, je rêve de me faire dévorer.
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