15. Toi, mon ami - Axel
Toi mon amour, mon ami
Quand je rêve, c’est de toi
Mon amour, mon ami
Quand je chante c’est pour toi
Mon amour, mon ami
Je ne peux vivre sans toi
Mon amour, mon ami
Et je ne sais plus pourquoi
Marie Laforêt — Mon amour, mon ami
Vendredi 4 juin 2021
Amaury, c’est bien lui !
À sa manière de me dévisager, je sais qu’il m’a reconnu. Les émotions qui se succèdent sur son visage : la surprise, le plaisir, puis la gêne. Et tout ça avant même qu’on couche ensemble !
— Je suis heureux de te revoir, dit-il. La dernière fois, je n’ai pas eu le temps de te remercier. Je ne sais pas si tu te souviens de moi… tu m’avais aidé avec ma voiture en panne.
— Je sais ! dis-je avec un grand sourire. Amaury ! Je savais qu’on se reverrait.
Il remonte ses lunettes sur son nez. Il a de nouveau cet air perdu qui le rend vraiment craquant.
— Je t’offre un café ? propose-t-il. Ou autre chose ?
— Quel genre de chose ? ricanè-je.
— Un thé, un chocolat… bafouille-t-il.
— C’est gentil, mais là je suis avec un ami. Une autre fois, avec plaisir !
Je n’arrive pas à savoir s’il est déçu ou soulagé. On échange nos numéros, il me promet de m’appeler.
Lorsque je retourne à ma table, Liang n’est plus là. Il n’y a plus que ma veste sur ma chaise, mais Liang a disparu. Merde, mais qu’est-ce qui s’est passé ? Je suis parti à peine cinq minutes. Est-ce qu’il va bien ?
Je fais le tour de la cafétéria, mais il n’est nulle part. Je pique un sprint, traverse les halls, puis sors dans le parc. Notre banc est vide. Bien évidemment, il n’est pas dehors, vu qu’il pleut à torrent. Où est-ce qu’il peut être ?
Je retourne à l’intérieur et cours à l’autre bout du bâtiment, afin de rejoindre le parking où se trouvent les places handicapées.
Enfin, je l’aperçois ! Il est là ! Il marche vers la sortie. Je fonce sur lui et attrape sa main libre. Mon cœur bat à toute allure. Je me retiens de le serrer contre moi.
— Liang, dis-je, essoufflé. Tu vas bien ? Qu’est-ce qui s’est passé ?
— Rien. Je rentre chez moi, c’est tout.
Son visage est fermé. Je relâche sa main et essaye de comprendre ce qui se passe. Liang n’est pas du genre à agir comme ça sans raison.
— J’ai fait quelque chose ? demandè-je du bout des lèvres.
— Tout va bien, répond-il d’une voix fausse. Ne t’inquiète pas pour moi. Je vais juste rentrer. Retourne avec ton ami.
Mon ami ? Il parle d’Amaury ? Il n’est quand même pas jaloux ?
— Liang, mon ami, c’est toi ! Je vois bien que ça ne va pas. Je te laisse pas comme ça. Parle-moi !
Il secoue la tête et se remet à marcher vers la sortie. Après avoir passé la porte, il s’arrête sous l’auvent, il pleut toujours. Il prend une grande inspiration et fixe un point devant lui.
— Ton bel Amaury… C’est d’Acremont, mon conseiller pédagogique, celui qui s’occupe de mon dossier…
— Quoi ? Tu veux dire celui qui t’a fait chier y’a quelques mois ?
Liang acquiesce, toujours sans me regarder. Un rideau de pluie tombe devant nous.
— Je suis désolé ! Je n’en avais aucune idée. Viens, on va lui parler !
— Ça ne sert à rien…
— Sisi, il m’en doit une, il va m’écouter !
— J’ai aucune envie de voir sa tête de con ! crie-t-il en se tournant enfin vers moi.
— Si tu veux, je vais lui parler seul, proposè-je. Je pense que je peux arranger les choses.
Il fait la moue. Sa main se pose sur mon bras. Il se passe la langue sur les lèvres, cherche ses mots.
— En fait… je préfère que tu restes avec moi, dit-il tout bas.
Les tremblements dans sa voix me touchent en plein cœur. De nouveau, je lutte contre cette envie viscérale de le prendre dans mes bras.
— Bien sûr ! Avec plaisir ! Je suis désolé. Je n’avais aucune idée que c’était lui. Quel connard ! J’aurais dû le laisser en galère avec sa voiture…
D’un autre côté, sans Amaury, je ne serais pas si proche de Liang. Peut-être qu’au final, je devrais lui dire merci, mais je vais garder ça pour moi, au moins pour le moment.
— Pourquoi est-ce que tu es trempé ? me demande-t-il, intrigué.
— C’est rien, ça va sécher… On rentre ?
Il semble hésiter.
— Je crois qu’on n’a pas trop le choix, dit-il d’un ton triste. Notre pique-nique est tombé à l’eau.
Il a l’air particulièrement déçu.
— Attends, j’ai une idée ! Si ça te dérange pas de faire un peu de route, je connais un endroit…
Pendant le long trajet en voiture, mon ventre n’a pas arrêté de gargouiller. Liang m’a proposé plusieurs fois de commencer les sandwichs, mais j’ai tenu bon ! Maintenant qu’on est arrivé, il regarde tout autour de lui, émerveillé. Il a retrouvé son beau sourire et ça me rend heureux.
— J’étais jamais venu ici ! me dit-il. C’est incroyable ! On se croirait dans une forêt tropicale alors qu’on est en plein Paris.
Nous sommes dans la grande serre du jardin des plantes.
— Quand j’étais petit, mes parents m’emmenaient souvent ici, surtout en hiver lorsqu’on ne pouvait pas aller en forêt.
Il me jette un regard plein de tendresse.
— Quoi ? demandè-je.
— Rien, je trouve ça mignon. Et j’étais en train de t’imaginer petit à courir partout.
— Ah oui, c’est bien moi ! Demande aux arbres, peut-être qu’ils s’en souviennent !
Au passage, j’effleure les feuilles d’un bananier tout en faisant un clin d’œil à Liang.
Normalement, c’est interdit de manger dans la serre, mais après avoir négocié avec la dame de l’accueil, elle a accepté qu’on entre avec notre pique-nique. Elle nous a même très gentiment indiqué où nous installer pour ne pas nous faire remarquer.
— J’espère qu’elle n’aura pas de problème, me dit Liang. C’est fou qu’elle t’ait dit oui !
— Apparemment j’inspire confiance, ricanè-je.
Liang me jette un regard suspicieux.
— Qu’est-ce que tu as raconté ?
— Juste la vérité, que je venais ici petit avec mes parents et que je voulais te montrer l’endroit. Je lui ai dit que je t’avais promis un pique-nique sous les arbres. Et que je ne pouvais pas te laisser manger sous la pluie, le jour de ton anniversaire. Elle a trouvé ça romantique.
Il écarquille les yeux.
— Mon anniversaire ?
J’éclate de rire.
— Bah quoi, ça aurait pu !
— Hum, tu n’avais qu’une chance sur trois-cent-soixante-cinq ! me fait-il remarquer.
— Voilà pourquoi j’aime pas les maths, c’est déprimant !
— Et du coup… C’est quoi mon cadeau ? me demande-t-il.
— Oh merde… attends…
Je fouille dans mon sac à dos.
— Un vieux stylo pour ta collection ! Celui-là, je l’ai presque pas mâchouillé !
À ma grande surprise, il me le prend des mains en riant, puis le glisse dans son sac.
— Merci, dit-il.
À l’extérieur, la pluie redouble d’intensité, le son résonne sur la verrière au-dessus de nous, mais nous sommes à l’abri, dans notre petite jungle.
— Demain, y’a une fête chez Flavie, ça te dit de m’accompagner ? me propose Liang.
— Carrément !
***
Samedi 5 juin 2021
Je suis vautré dans le canapé du salon, le nez sur mon téléphone, avec la musique en fond. Ma mère me donne une légère tape sur les jambes afin que je lui fasse de la place. Elle s’assoit à côté de moi.
— Au fait, je mange pas là ce soir ! annoncè-je. Et je vais rentrer tard.
— Et c’est maintenant que tu préviens ?
Je me relève pour lui faire un gros bisou.
— Je sais… J’ai oublié de te le dire. Désolé ! Je peux prendre ta voiture ?
— Tu abuses, faut vraiment que tu apprennes à t’organiser. Comment tu feras quand tu habiteras seul.
Je ricane.
— Vous êtes pas près de vous débarrasser de moi ! Et donc pour la voiture ?
— Oui, tu peux, soupire-t-elle. T’as de la chance, j’en ai pas besoin avant lundi.
Je reprends mon téléphone.
Axel : Lapinou ! C’est moi qui passe te prendre !
Liang : en tout bien, tout honneur ?
Axel : honneur d’écureuil !
Liang : ^_^
J’éclate de rire.
— Passe le bonjour à Tristan, me taquine ma mère.
— C’est pas Tristan, c’est Liang !
— Quand est-ce que tu nous le présentes ?
— Maman, avant que tu te fasses tout un tas de films ! Liang c’est juste un ami !
Elle rit.
— Sans sexe ! précisè-je.
— Je ne demandais pas autant de détails ! J’ai juste envie de le rencontrer. À part Tristan, tu n’invites jamais personne à la maison. On sait pourtant se tenir !
— Ok, je lui propose de venir diner samedi prochain ? Ou dimanche midi ?
— Euh… attends, fait ma mère. On ne sera pas là…
— Vous partez encore en week-end ? râlè-je. Sympa la crise de la quarantaine ! Parents indignes !
— T’es assez grand pour te débrouiller, non ? intervient mon père depuis le couloir.
Son ton est sec, ce qui ne lui ressemble pas.
— Oh… je déconne ! Vous aussi vous avez le droit de vous amuser. Ça vous rappellera votre jeunesse ! Évitez juste de faire un petit frère !
Étrangement, ça ne les fait pas rire. Ils sont bizarres en ce moment.
***
En fin d’après-midi, je me gare devant chez Liang. Je suis heureux qu’il ait envie de sortir, et encore plus qu’il me propose de l’accompagner. Même si on a continué de se parler en ligne, sa présence m’avait manqué. Liang est vraiment quelqu’un de génial. Plus je le découvre, plus je l’adore.
En entrant dans le jardin, j’entends des petites voix cachées par la végétation abondante.
— Fais attention de pas tomber !
— Bah oui je fais attention ! Tu m’as prise pour un cornichon ?
— Non… même si… tu piques aussi.
En contournant les bambous géants, je découvre deux gamins : une brune accrochée au tronc du cerisier tel un bébé koala, et un blond, sous elle, qui la pousse de ses deux mains pour l’aider à grimper.
— Salut, vous avez besoin d’aide ?
La fille se laisse glisser au sol, elle me fixe de la même manière que Mei lorsque je viens de dire une connerie, ce qui arrive souvent. Ils échangent ensuite un regard.
— On doit pas parler aux adultes qu’on connait pas, dit le blondinet.
— Je suis pas sure que c’est un adulte ! fait remarquer la mini-Mei.
Pertinente la gamine ! Je l’aime déjà !
— Hum… effectivement, pas tout à fait, dis-je amusé. Même si légalement…
— Un adolescent ! s’exclame-t-elle. C’est les pires !
J’éclate franchement de rire.
— Xin ! je suis ravi de te rencontrer.
Elle fronce les sourcils et me fixe.
— Comment tu connais mon nom ?
— Parce que j’ai beaucoup entendu parler de toi, et que tu ressembles à Mei en plus petite.
Elle s’avance de deux pas vers moi, et se tient bien droite, les poings sur les hanches.
— Je suis pas petite !
— Non, c’est vrai. D’ailleurs, tu es bien plus grande que Mei quand elle était petite !
Elle m’écoute en se frottant le bout du nez, puis un éclair passe dans ses yeux et un grand sourire satisfait apparait sur son visage.
— Et moi ? Comment je m’appelle ? demande timidement le garçon.
J’ai du mal à ne pas éclater de rire en voyant sa bouille barbouillée de rouge.
— …Personne n’a parlé de moi, dit-il tout déçu.
— J’ai pas dit ça ! protestè-je. Attends. Laisse-moi réfléchir.
Je me remémore mes discussions avec Liang.
— Tu dois être le voisin, l’ami de Xin…
Il hoche joyeusement la tête. Alors que sa copine me surveille, toujours un peu suspicieuse.
— C’est quoi la première lettre de ton prénom ? demandè-je au garçon.
— L !
— Lucas !
— OUI ! T’es trop fort ! s’exclame-t-il joyeusement.
J’ai surtout une bonne mémoire !
— T’es un genre d’espion ? me demande Xin.
— Non, pas du tout, je suis juste Axel.
— Le copain de mon frère ? demande-t-elle.
J’acquiesce, tout sourire, à mon tour flatté qu’il ait parlé de moi.
— Et du coup, vous avez besoin d’un coup de main ? proposè-je.
Ils se rapprochent l’un de l’autre, puis échangent à voix basse. En attendant leur décision, j’observe le cerisier. Les branches les plus basses ont été totalement dépouillées de leurs fruits, mais il en reste de nombreux en hauteur.
— D’accord, dit Lucas, mais on partage le butin en trois !
— Hum, ça me parait équitable ! Deal !
Je recule de quelques pas et je m’élance. Je prends appui sur le tronc, attrape une des grosses branches et me hisse dans l’arbre.
— Wouahou ! font les deux petits. T’es trop fort !
Je m’installe à califourchon sur la branche qui me parait la plus solide. Puis je détache des grappes de cerises que je laisse tomber afin qu’ils les attrapent. Ils poussent des cris d’encouragement. Lorsque je descends de l’arbre, ils ont fait trois tas, même si je me doute qu’ils en ont mangé quelques-unes au passage.
— Xin, je parie ma part de cerises que t’es pas cap de te lécher le coude !
— Si j’y arrive, tu me donnes toute ta part ?
— Oui.
Elle tire la langue et commence à se contorsionner.
— Attends, intervient Lucas. Il se passe quoi si elle rate ? Elle doit te donner ses cerises ?
— Non ! s’indigne Xin.
— Ben si, c’est le jeu, dis-je.
— T’as pas honte ? demande une voix derrière moi.
Je me retourne et découvre Liang, qui secoue la tête, amusé.
— Xin, ne l’écoute pas, dit-il. C’est tout simplement impossible de se lécher le coude.
— Mais si ! Je vais y arriver, insiste-t-elle. J’y suis presque.
Elle continue de se tordre dans tous les sens, langue tendue, sous les encouragements de Lucas.
Je m’approche pour saluer Liang et dès qu’il ouvre la bouche, je lui fourre une cerise entre les lèvres. Puis je me penche à son oreille.
— Alors, chuchotè-je. C’est mieux qu’un gland ? C’est sucré, juteux et la forme est…
Il recrache le noyau en riant, puis pose son doigt sur mes lèvres.
— Axel… Y’a des enfants !
Je dépose un baiser sur son doigt en le provoquant, puis croque une cerise sans le quitter des yeux.
— Tu parles de moi ? demandè-je innocemment.
Il secoue la tête, ses yeux pétillent délicieusement. Il est tellement canon.
— J’étais sûr que tu t’entendrais bien avec Xin, me dit-il.
— Forcément, elle est géniale !
***
— T’es sur que c’est là ? demandè-je.
— Oui, me répond Liang, confiant. Flavie a dit qu’il fallait traverser le jardin avant d’arriver à la maison.
— Là c’est plus un jardin, c’est un parc ! Ça va aller ?
— Oui, oui, le chemin est stable. Tant que c’est pas des graviers, et qu’on avance tranquillement, ça va !
— Sinon, je te porte sur mon dos !
Il me regarde en coin et sourit.
— Quoi ? protestè-je. Je serai sage !
— Je suis pas sûr que ça soit ta plus grande qualité !
On éclate de rire.
— Ce jardin est quand même hallucinant, dit-il.
Une grande pelouse parfaitement tondue à perte de vue et une allée entourée de buissons taillés qui mène à une grande maison.
— Hum bof. Je préfère chez toi.
— C’est sûr qu’entre ici et le jardin de ma grand-mère, c’est le jour et la nuit !
— Regarde ce buisson, y’a rien qui dépasse, je trouve ça flippant. Le jardin de ta grand-mère est bien plus coloré et chaleureux ! Les plantes y sont libres !
— Ouais, d’ailleurs tous les matins, elles chantent…
On échange un regard complice puis on entonne en chœur : « Libérée ! Délivrée ! »
L’allée mène à une maison en pierre. J’y connais rien, mais elle a l’air ancienne et dégage un certain charme. On contourne le bâtiment. De l’autre côté, l’ambiance est plus cosy. Un magnifique rosier blanc grimpe sur la façade. Un groupe est installé sur une terrasse en bois, autour d’une grande table. Je reconnais les copains de fac de Liang, ainsi qu’une fille que j’ai déjà croisée à l’asso. Mais ce qui attire le plus mon regard, c’est l’eau bleue derrière eux.
— Wouah la piscine ! m’exclamè-je, tu crois qu’on pourra se baigner ?
— Oh merde, dit Liang. Flavie en avait parlé, j’ai totalement oublié de te dire que tu pouvais prendre ton maillot !
— Tant pis, je me baignerai à poils !
Il rit.
— C’est vrai, pourquoi s’embêter…
— Toi t’as pris ton maillot ?
— Non, je comptais pas me baigner, pour ça que j’ai oublié de t’en parler.
— Pourquoi ? T’aimes pas l’eau ?
— Si mais…
Il grimace et désigne sa jambe invalide.
— Je te porterai ! proposè-je.
— C’est pas le souci, une fois dans l’eau, je me déplace facilement…
— Bah alors ?
— Je suis couvert de cicatrices… Surtout là, dit-il en désignant sa jambe gauche. Et personne n’a envie de voir ça.
J’ai mille arguments à lui répondre, mais nous sommes interrompus par Flavie qui vient à notre rencontre.
— Coucou, nous dit-elle en nous faisant la bise, vous avez pas eu trop de mal à trouver ?
— Non aucun souci, dit Liang. Tu avais tout bien expliqué !
— Elle est superbe cette maison ! Tu vis ici ? demandè-je.
— Non, plus maintenant, j’ai une chambre sur le campus. Mais je reviens dès que je peux. Cette semaine, mes parents sont en voyage, donc on peut en profiter !
— Merci pour l’invitation, dit Liang.
Elle pointe le sac de provisions que je porte.
— Vous aviez peur que je ne vous nourrisse pas ? s’exclame-t-elle.
— Désolé, c’est une tradition familiale, explique Liang. Si je vais chez quelqu’un les mains vides, je risque de me faire renier par ma grand-mère !
— Je comprends ! dit-elle en riant. Venez, on est en train de lancer le barbecue.
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