Chap. 1 : PQ et verrou

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Face à nous, la porte est fermée. On ne peut qu’entendre quelques sons provenant de derrière elle :


*bruits de ceinture, de braguette, puis de pantalon qui se baisse*

*… puis bruits d’écoulement d’eau, suivis de « ploufs »*


Petit silence. Désormais nous n’entendons plus que la voix de la jeune femme, en bas, toujours au téléphone.


  • Marine ?

Rien ne se passe. Marine n’a pas entendu.


  • MARINE !

Marine demande à sa copine au bout du fil d’attendre deux secondes. On l’entend rejoindre le salon, puis monter les trois premières marches de l’escalier.


  • Tu peux pas descendre, si t’as un truc à me dire ?!

  • Non, là je peux pas ! Y a plus de PQ là-haut !

Marine rit jaune.


  • Ha ! Bah ça tombe bien, tiens ! Tu sais quoi ? T’as qu’à te DÉMERDER, pour une fois dans ta vie. Moi, je vais voir Romane.

  • Quoi ? Mais attends, chérie, tu pourrais au moins prendre quelques secondes avant de partir pour…

La jeune femme redescend les marches, et va ouvrir la porte d’entrée en lançant ces derniers mots :


  • Je pense que je vais passer la nuit chez elle. Tu me diras comment tu t’en es sorti ! À plus, Anthony.

Là-dessus, elle claque la porte.


  • MARINE ! Putain mais elle se barre vraiment en plus !

*soupir*


Cut. On retrouve notre Anthony de l’autre côté de la porte. Toujours assis sur le trône, Il regarde le sol, le dos courbé, sa tête maintenue par ses deux mains dont les coudes reposent sur ses genoux. Il a le rouleau de PQ vide entre l’index et le majeur.

Soudain, il relève la tête, et de sa main libre tente d’atteindre la poignée.

Il la chope, mais :


*CLAC !*


Anthony tire la poignée à lui, mais il n’y a plus de porte au bout. Un peu décontenancé, il commence par observer ce qu’il tient dans sa main, puis la porte toujours bien debout face à lui.

Il essaye alors de replacer la poignée à sa juste place, tourne le verrou, mais pas moyen. Complètement cassé.

Notre Anthony regarde alors d’un air suspicieux autour de lui, comme s’il cherchait des yeux le scénariste pour lui demander si c’est vraiment possible, ça.


Après avoir essayé de trafiquer quelque chose à l’aide de ses doigts, mais sans succès, notre gars se redresse sur le siège en soufflant, la tête renversée en arrière.

Puis, après quelques instants de flottement, et faute d’idées plus lumineuses, il se décide à faire mentalement l’inventaire de tout ce qui l’entoure :


- Entre le mur de gauche et la butée de porte, un magazine people et un autre de jeux style sudoku, etc.

- Pas loin à côté, le rouleau de PQ vide.

- À droite, le balais-brosse et la petite poubelle - qui ne doit lui servir qu’à balancer exclusivement des rouleaux vides, comme celui précédemment cité. Il hésite d’ailleurs à le jeter, mais puisqu’il est déjà en mode survie, ne le fait pas.

- Sur la réserve d’eau, derrière lui, se trouve un désodorisant « Fraîcheur des sommets ». À défaut d’en atteindre aujourd’hui, il en aura au moins le parfum.

- Et puis à ses pieds, un petit tapis WC dont il n’a jamais vraiment compris l’utilité, hormis essuyer quelques dernières gouttes qui n’auront pas été pour le pantalon.


Et c’est là-dessus que notre cher Anthony débute une sacrée journée.


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