- 1, 2, 3, 4, 5. 5 ! Ricky ! Quelqu'un a vu Ricky ?!
Je me fige alors que je suis déjà à la moitié du tronc de l'arbre familial. Zut alors. Pourquoi a t'il fallut que maman nous compte maintenant. Elle et sa stupide manie de vouloir nous garder dans le nid jusqu'à nos 12 semaines.
- Ricky nom d'une noisette ! Qui a vu mon petit Ricky ? Il n'a que 11 semaines et 5 jours le pauvre ! Ce n'est qu'un bébé !
Mes oreilles se redressent. NON ! je ne suis plus un bébé. Je suis un grand écureuil. Ma queue est presque aussi grande que celle de maman. Deux jours de plus, deux jours de moins, qu'est ce que ça change au fond ?
Décidé, je continue ma descente en veillant à faire le moins de bruit possible. Ce serait trop con de se faire prendre maintenant.
Quand je suis certain d'être assez loin, je me redresse sur mes pattes arrières et renifle l'air autour de moi. Je trouverai l'arbre géant dont maman nous a parlé et tout le monde devra reconnaître que je ne suis plus un bébé.
J'aurais pu sauter d'arbre en arbre jusqu'à trouver le plus grand mais je serais alors à découvert. Je dois donc me limiter à aller de tronc en tronc, en levant la tête pour évaluer la hauteur à vue d'oeil.
Pas celui là. Non plus. Toujours pas.
Tout d'un coup, il n'y a plus d'arbre. Devant moi s'étend une bande de terre à l'aspect particulier. Grise, dure. Ça me revient ! Il doit s'agir de ce que maman appelle l'autoroute. La tête des autres quand ils sauront que le petit dernier l'a vu en premier.
Soudain, je l'apperçois de l'autre côté de l'autoroute. Grand, très grand, géant. Il n'y a pas de doute possible, c'est bien l'arbre géant.
Ma queue s'agite alors que l'excitation me gagne. J'ai trouvé le grand arbre. J'ai réussi ! Ha ha ! Qui c'est le petit ?
Sans plus attendre, je m'élance sur l'autoroute pour rejoindre mon but. Un bruit sur ma droite attire mon attention. Qu'est ce que c'est que cette chose ?
Je crois que la chose ne m'a pas vu car elle est passée sur moi. Finalement, je dois être très petit alors.
Ça fait mal. Très mal. Mais ce qui me fait le plus mal, c'est que je n'atteindrai jamais l'arbre géant.
J'aurais du écouter maman.