Partie 2

7 minutes de lecture

La première partie de l'entretien s'est relativement bien passée, malgré l'attitude cassante de la chanteuse blonde. Bryan se dit que sa journée va être longue.

Il se compose une expression joviale.

- La pause est terminée ! Reprenons, voulez-vous ?

Syriana se réinstalle dans un mouvement grâcieux et remue une cuillère dans sa tasse de thé.

Kate prend place sur le fauteuil, boit une gorgée de son cocktail, puis pose le verre sur la table basse. Elle se redresse, fixe le journaliste, attentive à ses questions.

Éva soupire et prie l'Univers de lui accorder une infinie patience. - Non, je n'en ai pas du tout envie.

Bryan reprend son carnet de notes.

- Quel est votre plat préféré, mesdames ?

ÉVA : Les tartes à la fraise

KATE : Le premier plat que m'a préparé mon mari : les spaghetti !

SYRIANA : Je ne sais pas. Mais je serais bien curieuse de découvrir ceux qui ont été mentionnés.

- La qualité la plus importante, selon vous ?

KATE : Être à l'écoute de l'autre, savoir apporter du réconfort, et rester calme pour établir une relation soudée.

SYRIANA : rester fidèle à ses valeurs, peu importe l'adversité. Ne jamais laisser personne vous dire le contraire.

ÉVA : Je suis d'accord avec Syriana et Kate. Je dirais, puisqu'il vous faut apparemment une réponse, la fidélité et la loyauté.

- Et le pire défaut ?

SYRIANA : Se sentir supérieur aux autres, au point de les considérer comme des objets.

ÉVA : J'exècre au plus haut point les menteurs, manipulateurs et la complaisance.

KATE : Dénigrer les autres, sans savoir ce qu'ils peuvent traverser.

- Abordons un autre sujet. À quoi ressemblaient vos familles ?

Les yeux d'éva s'embuent. - Je ne tiens pas à en parler.

KATE : Ma mère et mon père sont irlandais. Comme moi, ils ont les cheveux blonds et des tâches de rousseur sur la peau. Je suis fille unique. Nous sommes très proches. Ma mère a une particularité, elle a les yeux vairons.

SYRIANA : Sommes toute banale. Une famille noble et aimante tout ce qu'il y a de plus classique. Jusqu'au jour où Eryon s'est laissé séduire par des personnes horribles...

- Votre fruit préféré ?

KATE : Les fraises.

Syriana étire un sourire enjôleur.

- Le fruit défendu. Dans tous les sens du terme.

L'éclat de rire cristallin d'Éva s'envole dans la pièce. - Excellente réponse, Syriana. Je suis tout à fait d'accord, et Je pense que mon chevalier de Paris ne dira pas le contraire.

Syriana lui envoie un clin d'oeil.

- Évidemment.

- Votre animal préféré ?

SYRIANA : Vous avez déjà posé la question tout à l'heure. Je les aime pratiquement tous.

ÉVA : - J'aime tous les animaux. Mais Pompon est particulièrement adorable.

KATE : Syriana a raison, vous avez déjà posé la question. Il faut être plus attentif, monsieur.

Bryan note les réponses et redoute la réaction de la chanteuse blonde.

- Parlons du plus intéressant. Décrivez-nous votre grand amour !

ÉVA : - Pensez-vous que je pourrais décrire mon grand amour en quelques mots? Voulez-vous aussi que je vous raconte nos ébats dans la salle de bain, à l'hôtel, pendant qu'on y est?

Les yeux verts de Kate scintillent.

- Il est grand, ténébreux, son regard de braise me fait fondre et ce, dès le jour où il a posé les yeux sur moi pour la première fois. Il a les cheveux ébènes, mi-longs. J'adore ses mèches de cheveux qui tombent nonchalamment devant son visage. Il est toujours élégant dans son costume. Il dégage une certaine prestance. Il est aussi bien mystérieux... Sa peau douce et dorée me fait craquer. Nous sommes le jour et la nuit, la lumière et l'ombre. Je vous l'ai dit, on se complète. Avec moi, il est toujours protecteur et attentionné.

Syriana, les yeux verts brillants d'amour : - Un fascinant demi-Dragon. Porteur de la mort, et moi, porteuse de la vie. Une dualité à la manière de mademoiselle Kate.

- Revenons sur vous, à présent. Qu'est-ce qui ne colle pas avec votre apparence ou à votre rôle ?

Kate hoche la tête de côté, se tapote le menton. Ensuite, elle croise les bras.

- Je dirais que les autres ne s'imaginent pas qu'une immigrée irlandaise puisse avoir réussi l'examen du barreau. N'oublions pas que je vis dans les années 1930.

Syriana affiche une légère moue déçue.

- Déjà ? J'aurais trouvé amusant de prolonger pour les malmener un peu. Enfin... j'ignore comment répondre à cette question. Je suis un peu trop authentique.

ÉVA : - La prochaine fois que vous insinuez que quelque chose cloche avec moi, je vous balance mon verre d'eau à la figure.

Bryan déglutit.

- Une info amusante sur vous ?

SYRIANA : Un jour, j'ai éconduit un prétendant en le conduisant dans les bras d'une autre femme.

ÉVA : - J'ai réussi à maquiller le meurtre d'un salaud dans un théâtre bondé de personnes.

KATE : On ne dirait pas comme ça, mais j'ai giflé mon mari. Une fois. Parce qu'il s'était absenté pendant trois jours. Je n'aurais jamais imaginé pouvoir faire ça. Aujourd'hui, cette anecdote m'amuse.

- À quelle époque de notre monde auriez-vous voulu vivre ?

ÉVA : - Dans les années 2000 pour pouvoir vivre librement

KATE : Je suis bien où je suis.

Syriana offre une expression navrée.

- Pardon, mais j'ignore la réponse à cette question.

- Des talents cachés ?

KATE : Et bien...

Kate baisse la tête, se plaque une main devant la bouche et pouffe.

- Je ne peux pas vous le dire, c'est trop intime.

SYRIANA : Ma détermination, je dirai. Je sais aussi être habile de mes mains. Que cela soit pour fabriquer des objets ou...

Elle lance un regard espiègle envers Kate.

- ...dans l'intimité.

ÉVA : - S'ils sont cachés, ce n'est pas pour rien

- Le cadeau d'anniversaire idéal ?

Syriana soupire de dépit.

- Encore faudrait-il que mon cher et tendre comprenne le concept d'anniversaires, et ça sera déjà pas mal, je suppose...

ÉVA : - La fin de la guerre

KATE : - C'est compliqué, il n'aime pas fêter son anniversaire. Ça lui rappelle des mauvais souvenirs. Ce qui lui ferait plaisir, c'est certainement d'être accepté par les citoyens américains et qu'ils ne le traitent pas de rital dès qu'ils le voient. Et pour moi, peu importe, tant que nous sommes ensemble. Il m'offre des fleurs ou des bijoux. Mais les fleurs, il m'en apporte à n'importe quel moment de l'année.

- Quelle est la personne que vous aimez le plus (d'amour, famille ou amitié) ?

ÉVA : - Augustin, mon petit frère et Hans. Je ne choisirai pas

KATE : Quelle question ! Mon mari !

SYRIANA : Mon ombre, mon opposé, mon âme soeur, mon amour.

- Celle que vous détestez plus que tout ?

Kate fronce les sourcils. Un voile sombre passe devant ses yeux.

- Giulia.

Les doigts fins de Syriana se crispent sur les accoudoirs. Une ombre défile sur son visage et elle montre l'intérieur de son avant-bras, désignant une large zone de cicatrices brûlées, comme si elle avait souhaité effacer une marque à même la chair. Une marque au fer.

- L'homme qui m'a imposée ça.

Éva se tourne vers Syriana. - Qui a osé vous faire ça ? Savez vous que j'ai toujours un revolver dans mon sac à main ? Je peux vous le prêter si vous souhaitez vous venger.

Syriana lui sourit.

- J'ignore ce qu'est un revolver, mais j'imagine que ça doit être plus efficace que l'explosif de poche que je lui ai jeté à la figure. Je ne suis pas pour la violence, mais je dois admettre que je ferais une exception sur lui.

Éva reporte son attention vers l'imbécile de journaliste.

- Difficile de choisir entre Gering, mon géniteur et Justin

Bryan note et bredouille :

- Bon, changeons de sujet et revenons à quelque chose de moins difficile. Quel serait votre métier dans notre monde ? (pour les OCs du monde réel, quel métier aurait.il pu faire ?

SYRIANA : Je crois que vous appelez ça "psychologue", chez vous.

ÉVA : - Médecin, probablement. Pour sauver la vie des gens

KATE : Avocate spécialisée en œuvre d'art. Ce sont les études que j'ai exercé. Je souhaitais devenir experte en authentification et restitution d'œuvres.

- Votre passion ?

ÉVA : - La musique, la peinture et la littérature

Syriana offre un petit sourire espiègle.

- Malmener gentiment mon ame soeur et jouer sur ses lacunes de communication.

KATE : Agacer mon mari avec mes crises de jalousie. Non, je plaisante, effacez ça. Je voulais juste rebondir sur la réponse de Syriana. Ma passion, l'art.

- Très bien, dernières questions ! Que diriez-vous en...

 ...triomphant de votre ennemi juré ?

KATE : Stop acting the maggot, eejit ! C'est une expression irlandaise. De l'argot si vous préférez.

SYRIANA : Sombre en enfer.

ÉVA : - Rien. Je n'ai rien à dire aux ordures.

...réussissant quelque chose dont vous seriez fières ?

SYRIANA : Bâtir une famille hors des conventions sociales. Mais je suis déjà fière de faire sourire mon homme.

ÉVA : J'esquisserais sûrement l'un de ces sourires satisfaits qu'Augustin aime tant.

KATE : Deux choses : Avoir obtenu mon diplôme et avoir épousé l'homme que j'aime.

...échouant lamentablement ?

ÉVA : - Je dirais bien sûr que c'est la faute d'Augustin. Il ne cesse de me dire que je suis de mauvais foi, je ne comprends pas pourquoi.

Kate soupire et garde le silence.

SYRIANA : Je me relèverai.

Bryan range ses notes.

- Merci pour votre participation, mesdames. Nous allons pouvoir nous quitter !

KATE : Je vous en prie.

Kate se lève, salue Éva et Syriana.

- J'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir.

SYRIANA : - Avec grand plaisir, Kate ! J'en serais ravie ! Vous me ferez découvrir les plats de votre mari, ils ont vraiment l'air délicieux !

Syriana se lève et offre une autre révérence.

- Merci de nous avoir reçues.

ÉVA : - Enfin. Il était temps!

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Eylun ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0