Famille
Le rêve. La réalité. Le rêve. La réalité. J’ai souvent eu des difficultés à faire la part des choses entre ces deux concepts. J’ai toujours eu beaucoup d’imaginations. Ce qui m’a permis étant enfant de vivre des aventures extraordinaires. Mais depuis quelques années, j’ai de plus en plus de mal à me souvenirs de mes rêves. J’essaye pourtant de m’y accrocher à mon réveil… mais sans succès.
Mais il existe parfois des exceptions qui resteront gravées à jamais dans ma mémoire. C’est l’un d’eux que je m’apprête à vous dévoiler. Il s’agit d’une histoire que je n’ai jamais racontée. Vous en aurez toute la primeur. Alors asseyez-vous confortablement, mettez-vous à l’aise et partageons ce doux moment ensemble.
Le souvenir est très clair même si je ne me rappelle plus de la date de ce jour mémorable. C’était en fin d’année 2019.
Il faut savoir que j’ai toujours été attiré par la culture asiatique et encore plus celle provenant du Japon. J’ai eu l’occasion de m’y rendre à deux reprises et je suis tombé amoureux de ce pays. Des paysages, de la nourriture, des gens et du coté zen que l’on ressent lorsqu’on se trouve las bas. Je me suis toujours dis qu’un jour, j’épouserai une japonaise et que nous aurions des beaux enfants métisses. Mais, c’est une chose d’avoir des désirs, la réalité est parfois tout autre.
Je me rappelle juste que nous approchions du milieu de la nuit, lorsque le rêve prend vie dans mon esprit.
Lorsque j’ouvre les yeux, je ne suis plus dans ma chambre douillette mais sur une plage magnifique dans je ne sais quel pays. Même si je parierai sur une plage japonaise. Je lève les yeux et je découvre des nuages et un ciel bleu magnifique. Je sens que je suis la même personne mais avec quelques années de plus. C’est comme s’il s’agissait d’une vision d’un futur possible.
J’étais tranquillement allongé sur une large serviette à une dizaine de mètres du rivage. Je profite de ce panorama paradisiaque, lorsqu’un rire d’enfant sur ma gauche attire mon attention. Mon cœur fait un raté dans ma poitrine et je déglutie avec peine en découvrant une scène de toute beauté. Il s’agit de trois personnes : une femme et deux enfants. En portant un regard dans leur direction, je sais tout de suite qu’il s’agit de ma femme et de mes deux filles. Je me redresse sur mes coudes, un large sourire sur les lèvres et reste en extase devant un tel spectacle. J’aimerai avoir un appareil photo pour immortaliser ce bonheur parfait.
Elles sont debout au niveau du rivage, les pieds dans l’eau et semble apprécier ce moment en famille.
De ma position, je ne peux pas voir le visage de ma femme. Elle est de dos, le regard tourné vers l’horizon, tenant une des filles par la main. Elle est brune, les cheveux courts, mince, portant une robe bleue. Je peux deviner d’après sa silhouette qu’elle est asiatique et d’après le visage des enfants, je dirai même japonaise.
Je ne peux pas la voir, mais je ressens une belle aura l’habiter. Je me fie toujours à mon instinct et il me dit qu’il s’agit d’une femme aimante et bienveillante. Tout ce dont j’avais besoin de savoir. Je sens de la fierté émanée de mon cœur en observant cette femme. C’est un amour véritable.
Les deux filles, brunes également, semble avoir environ 5 et 8 ans. Elles sont habillées de la même manière, une robe rouge et un haut blanc. La plus jeune parait être la plus téméraire. Elle se moque d’être mouillée et éclabousse sa grande sœur. Cette dernière ne semble pas trouver cela très amusant et pousse des cris avant d’aller se réfugier derrière sa mère. La plus jeune est trempée jusqu’au haut de sa robe mais cela lui est égale. Elle a toujours ce sourire espiègle sur le visage, amusée par sa bêtise. Elle continue à s’amuser en balançant de l’eau un peu partout.
Je souris à mon tour, le rire de ma fille est communicatif. Je me retrouve dans sa fantaisie et cela me donne envie de jouer avec elle. Je ferme les yeux quelques instants et lorsque je les ouvre à nouveau. Une nouvelle image se présente à mon regard. Je vois ma femme avec la plus petite dans ses bras, tandis que la plus grande est serrée contre elle. Elles regardent toutes en direction de l’horizon. Je donnerai tout pour pouvoir voir leurs visages mais cela n’arrive pas. Je ne sais pas pourquoi je ne me suis pas levé pour aller les rejoindre. Je crois que je ne voulais surtout pas perdre une seule miette de ce magnifique tableau.
Je me souviens avoir été traversé par une série d’émotions tout en les observant. Tout d’abord une grande fierté d’avoir réussi à fonder une si belle famille. Il ne manque plus que le chien pour que tout soit parfait. Je ressentais également une paix incroyable en moi.
J’ai toujours eu beaucoup de peurs tapies en moi et ce n’est pas toujours facile de me sentir totalement relaxé. Mais pourtant devant un tel paysage, je me sentais enfin moi-même. Entier et bien dans ma peau, ce qui est plutôt rare pour le noter. Un sentiment grisant incroyable m’envahi. J’avais enfin réalisé le rêve de toute ma vie. Celui de fonder une belle et heureuse famille. Je ne pouvais pas me sentir en plus parfaite harmonie avec moi-même. J’avais enfin ma place et j’avais enfin le droit au bonheur.
C’est fou comment on se sent plus léger. C’est un sentiment que j’espère que tout le monde connaitra un jour. Cela en vaut vraiment la peine. On sent une énergie nouvelle en nous. Elle nous donne envie de crier au monde entier notre amour ou d’aller décrocher la lune pour sa promise. Je ressentais tout l’amour qui se dégageait de ma famille et je n’avais qu’une envie : ne faire qu’un avec elle.
Je me décide à les rejoindre, je ferme les yeux et lorsque je les ouvre à nouveau. La scène idyllique a disparu, laissant la place à l’obscurité de ma chambre. Je me réveille avec effroi, comprenant en quelques secondes que tout cela n’a était qu’un rêve. Je prends en pleine face la froideur de la réalité. Je tente par tous les moyens de me rendormir. Je n’avais aucunement l’intention de sortir de ce paradis. Je veux y retourner, je dois y retourner. J’ai ma place là-bas. Là-bas, je suis quelqu’un, je suis heureux.
Au bout d’un moment, je me rends compte que c’est sans espoir. Le rêve a disparu pour toujours, effacé tel un nuage de poussière.
C’est comme si un poids lourd venait de s’abattre sur moi. Je me recroqueville sous la couverture et j’écoute les battements rapides de mon cœur. Cela a été un sacré voyage et j’ai besoin de quelques instants pour me remettre. Je retiens avec difficultés les larmes qui menacent de m’envahir. Alors que j’étais l’homme le plus heureux quelques secondes plus tôt, je suis maintenant le plus déprimé et le plus seul.
Je donnerai tout pour pouvoir revivre ce magnifique moment. Parfois la réalité est si douloureuse qu’il ne reste que le monde des rêves pour s’y réfugier. C’est dur de passer de père de famille à … juste moi. S’il pouvait durer éternellement, je ne dirai pas non, non plus.
Ce n’est pas pour rien qu’une de mes phrases fétiches est : « j’aimerai que ma vie soit un rêve dans lequel je ne me réveille jamais ». Malheureusement ce n’est pas moi qui décide de ce genre d’expérience. Je n’ai pas mon mot à dire, c’est mon subconscient qui décide de ce que je dois rêver. J’aimerai bien pouvoir lui en toucher deux mots d’ailleurs. Mais encore une fois, c’est hors de mes compétences.
Soudain, une image s’insinue dans mon esprit. Une idée qui redistribue totalement les cartes. Peut-être que ce rêve est un message. La réponse que j’ai longtemps attendue. De nos jours, le cerveau humain est encore un mystère pour les scientifiques. Si nous savions utiliser 100% de notre cerveau, qui sait de quoi nous serions capables. Nous serions de véritables dieux sur terre. Certaines personnes pensent que notre cerveau est capable de nous révéler une partie de notre futur. J’ai toujours trouvé cela complètement loufoque. Mais ce soir, pas tant que ça.
Et si ce rêve était un cadeau qui m’a été fait. Il m’a montré ce que je souhaite le plus au monde. Je n’ai jamais voulu quelque chose de plus fort. Mon rêve est peut-être là pour me faire comprendre que je ne dois pas lâcher et que ce spectacle pourrait devenir réalité.
Depuis toujours, je me suis accroché à l’espoir. J’ai toujours espéré beaucoup de choses dans la vie. Mais avec les années, j’ai appris que l’espoir pouvait être douloureux. Parfois les rêves ne restent que des rêves, malgré toute la force que l’on peut mettre dans nos prières. J’avais fini par croire que ce dessein n’était pas pour moi. Qu’il fallait que j’arrête de courir après des chimères, qu’il fallait que je me contente de ce que je pouvais. Et que je ne demande rien de plus à la vie.
Mais ce rêve vient de me redonner espoir. La vie, ce n’est pas juste vivre mais c’est exister véritablement. Je ne dois pas abandonner. Peu importe les embûches et retards qui se dresseront sur mon chemin. Je dois continuer à croire en mes rêves. A croire en moi !
Parfois, avant de me coucher, il m’arrive d’espérer que mes rêves me ramènent sur cette plage. Mais malheureusement cela n’a jamais été le cas.
Si je veux un jour pouvoir avoir cette famille à mes côtés, je dois continuer à le vouloir. Ce n’est pas pour rien, qu’on dit que le monde appartient aux rêveurs.
Et je compte bien donner raison à cette citation. Je veux découvrir cette plage. Je veux connaitre le vrai bonheur.
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