La guérison
Il est 16h00 et Céleste n'est toujours pas sortie de son lit. La nuit sera tombée quand elle aura trouvé la force de soulever la couverture. Le MacDonald sera fermé quand elle aura réussi à poser un pied sur le sol poussiéreux de son appartement. Le frigo est aussi vide que son estomac. Elle passera la nuit dans son bain en regardant son désespoir flotter à la surface de l'eau. Puis il y a le miroir, toujours sombre, toujours vide, et la télévision, aveuglante et pleine.
Il est 23h30 lorsque son téléphone sonne. C'est sa mère qui a déjà essayé de la joindre quatre fois depuis la fin de l'après-midi. Cette fois-ci Céleste décroche et déverse des banalités rassurantes durant une dizaine de minutes. Si cela n'efface pas les inquiétudes de sa mère, cela suffit à étouffer ses émois.
Il est 01h24 et Céleste est dans son bain. Son corps est difforme et lui paraît distant à travers le prisme de l'eau. Elle veut lever ses bras mais ils ont fondu. Elle veut bouger ses orteilles mais ses jambes ne lui appartiennent plus.
Il est 03h15 quand Céleste se réveille. Elle sort alors du bain et retourne se coucher dans son lit.
Il est 03h19 quand Céleste se dit qu'elle a bien fait d'acheter un lit deux places.
Il est --h-- et quelqu'un frappe à la porte. Céleste, sans bouger de sous sa couette, demande qui est là. Une voix douce lui répond à travers la porte : "Ouvre et viens. Je te le répète encore et encore : nous sommes immortels et nous connaissons le vrai goût du miel."
Céleste hésite.
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