Chapitre 5: Lien
Il n’en croyait tout simplement pas ces yeux. Elle était là, devant lui. Son cœur battait à un rythme effréné, frôlant presque l’arrêt cardiaque.
La dernière fois qu’il l’avait vu, à côté de sa colocataire, il avait eu peine à y croire. Il avait dû se battre contre tous son corps pour ne pas céder à la luxurieuse tentation de l’embrasser. Il avait rongé son frein, car ça n’aurait pas été correct. Et puis, il doutait qu’elle veuille se faire embrasse par un parfait inconnu. Car c’était ce qu’il était. Et une part en lui s’en attristait.
Son observation du malheureusement prendre court au son d’un claquement de doigts. Sortant petit à petit de sa contemplation, la voix un brin criarde de Katia l’atteint, tout en restant un peu flou :
-Eh, oh ! Pascal, tu m’entends ? Je sais que tu es un peu lunatique sur les bords, mais ce n’est pas une raison pour nous snober !
Ayant totalement émergé, il put entendre la flopée de commentaires puériles qu’elle lui destinait. Comme quoi il les prendrait de haut –sérieusement ?
Malgré l’agacement que ces critiques enfantines et injustifiées lui inspiraient, il en fit abstraction et s’excusa humblement.
Satisfaite, Katia consentie donc enfin à faire les présentations.
Marie donc… C’était ainsi qu’elle se nommait. Inconsciemment, un fin et innocent sourire naquit sur ses lèvres.
-Pourquoi tu souris ? T’as l’air bête, tu sais ? interrogea la blonde en penchant un peu la tête sur le côté.
Presque immédiatement, un petit rire cristallin emplit la pièce de son doux écho.
-Excusez-moi ! C’est totalement nerveux, bégayant avec peine Marie, se remettant à rire de plus belle.
Il n’en fut guère vexé et souris plus franchement. Pour lui, ce son, cette voix… C’était les plus doux au monde ! Cela eu beau être la première fois qu’il les entendait, il en était déjà fou.
Pascale connaissait la raison de toutes ces réactions. Dans son monde à lui et aux autres être surnaturels, il s’agissait d’une évidence. Seulement, il ne s’attendait pas à ce que ça arrive là, maintenant.
D’un geste se voulant naturel, il se leva et tendit sa main vers la –sa- douce brune.
Elle répondit à son attention, mais au moment de la saisir, une chaleur l’envahi ! Ils venaient tous les deux de se brûler, comme ça ! Sans aucune raison !
D’un mouvement vif, ils la retirèrent tous deux dans un sursaut. Marie porta la sienne à son visage les yeux écarquillés. Aucun signe de brûlure n’était visible –s’ils étaient seulement présents- mais la douleur, elle, elle était bien là.
Blesser et effrayer la jeune femme était bien la dernière chose que souhaitait l’homme, et prise de remords, il recula d’un pas.
-Je suis vraiment désolé ! Je ne voulais pas…
Il n’eut pas le courage de poursuivre sa phrase. Il en a été dissuadé par le regard apeuré de la brune et le regard noir de la blonde –voyant juste qu’il avait blessé son amie…
*Flash*
-Tu as fait une grosse bêtise, petit ange…
-Non ! Je vous en prie, je suis désolé ! Ne fai… Argh !!!!
*Flash *
D’un geste à la fois lâche et paniqué, Pascal se rua vers la porte. Il ne jeta à Marie, se le point de sortir, qu’un dernier regard attristé et ne souffla qu’un seul mot :
-Désolé…
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