Chapitre 6. Héphaïstos

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Petit rappel avant de continuer la lecture : La Perle & l'Enclume est une romance mature (ou spicy si vous préférez). Ce chapitre n'est pas choquant, mais les chapitres vont être de plus en plus en plus explicites alors si vous n'êtes pas à l'aise avec les relations physiques, je vous invite à lire une autre romance (vous pouvez lire mon autre roman La Conteuse & le Renard doré qui est une romance soft). 

Sur ses sages paroles et ce petit instant pub, je vous souhaite une bonne lecture.

Prenez soin de vous.

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Il fut surpris en entendant Aphrodite rentrer. Un sourd ne serait pas passé à côté du boucan de la déesse. Folle de rage, elle hurlait à propos d'Héra, de Zeus, de Dionysos et même d’Héphaïstos. Bon, il allait rester dans son atelier encore un peu. Tout tremblant, les cyclopes se rassemblaient, apeurés, marteaux et pinces de forge à la main. Si la déesse continuait ainsi, elle déclencherait l’éruption du volcan.

La fête est déjà finie ? s’étonna Héphaïstos, que les violences de sa femme n’étonnaient guère. Pour une déesse de la passion, elle était passionnée dans sa colère. Et étonnamment, il trouvait cette explosion d’émotions assez attirante. À en croire le bruit, elle venait de casser toute une rangée de vases. Quel jour était-on ?

En général, il ne se posait pas la question, trop occupé à travailler. Mais depuis qu’Aphrodite avait emménagé chez lui, il gardait un œil sur le calendrier. Enfin, il essayait. Les trois dernières semaines étaient passées à une vitesse, et concentré sur le trône de Zeus, il avait perdu la notion du temps.

  • Pas commode la patronne, déclara un cyclope au centre du troupeau.
  • Pt’être, mais elle est sacrément jolie, déclara son voisin de droite. Pas vrai, Kostas ?

Kostas, qui se trouvait plus loin, grommela en levant son œil au ciel. Quand allait-on le lâcher avec cette histoire ?

  • Allez les gars, petite pause dans le trône, annonça Héphaïstos en tapant dans ses mains. On va faire une surprise à la dame !

Intrigués, les cyclopes se tournèrent vers leur chef, l'œil pétillant, prêts à faire des merveilles.

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Dans la soirée, Héphaïstos se rendit devant la porte d’Aphrodite. Le cadeau préparé par les cyclopes dans son dos. Avant de toquer, il reprit sa respiration. Ce n’était pas une bonne idée d’avoir mis la chambre de sa femme si haute, pas pour ses jambes trop faibles pour le porter. Il n’avait pas besoin de marcher autant, avant son arrivée. Il devrait penser à renforcer le mécanisme.

D’un revers de la main, il essuya la transpiration de son front, causée par la douleur et donna trois coups nets dans la porte. En attendant qu’elle lui ouvre, il resserra sa prise sur le cadeau. Si seulement ça pouvait lui plaire.

Comme pour la première fois, il fut subjugué devant son apparition. L’expression sur son visage angélique changea. Héphaïstos n’en était pas certain, c’était peut-être de la tristesse ou alors de la colère ? De l’inquiétude ? Non, de la gêne ? Trop de possibilités, alors avant de perdre totalement ses moyens, il lui tendit le présent.

  • C’est… Euh non, bonjour. Bonsoir. C’est un cadeau. Les gars et moi. Enfin, les cyclopes et moi, on a voulu te faire une surprise. C’est des fleurs. Enfin pas des vrais. Enfin si. Elles existent, mais c'est pas des de dehors. Tu avais l’air en colère alors, on s’est dit. Enfin, je me suis dit que ça pourrait te faire plaisir. Parce que… bah dehors y a des fleurs et puis y a le turquoise et toi, tu l’es aussi et… Mais qu’est-ce que je raconte, moi ? dit-il à bout de souffle.

Raté. Il s'était complètement emmêlé les marteaux. Face au regard interloqué d’Aphrodite, il baissa la tête, aussi rouge et brûlant que la braise de ses forges.

  • Bref, c’est pour toi !

La déesse prit machinalement le bouquet. Et alors qu’Héphaïstos pensait qu’elle allait de nouveau lui claquer la porte au nez, elle pouffa de rire, le visage lumineux.

  • Tu devrais voir ta tête, se moqua-t-elle gentiment. Respire, je ne mange pas les petits forgerons timides.

Pour une surprise, c’en était une. Le dieu ne s’attendait pas à une réaction si… amicale. Lorsqu’elle riait, son nez se retroussait. C’est mignon, pensa Héphaïstos.

Aphrodite tournait et retournait son cadeau pour comprendre quelle forme cela pouvait bien avoir. La déesse semblait être très réceptive aux offrandes. Même si elle n’avait pas l’air de comprendre ce que c’était.

Bon ben voilà. Il lui avait donné. Et maintenant ?

Appuyé sur sa canne, il tapotait son autre main sur sa jambe droite. Les vagues de douleurs continuaient de lui tirailler le bas du corps. Il avait pris l’habitude de faire ce mouvement pour tromper la douleur. Il se concentrait sur la pression rythmée par sa main. Même si, la plupart du temps, il continuait de souffrir.

  • Tu as mal ? demanda aimablement Aphrodite.

Il ne pensait pas que ça se voyait autant. Il eut soudain l’impression d’être encore plus faible.

  • C’est pas grand-chose, répondit-il simplement. Je vais y aller. Bonne nuit.
  • Attends ! Tu ne veux pas t’asseoir. J’aimerais te remercier convenablement, expliqua-t-elle en glissant sa main autour du bras d’Héphaïstos.

Ce dernier ne comprenait pas comment elle pouvait le remercier “convenablement” mais tétanisé par la proposition d'Aphrodite, il la suivit sans broncher. Sans ménagement, elle le poussa sur son lit et se colla contre son bras. Héphaïstos ferma instantanément les paupières. À quoi jouait-elle ? Il y a quelques semaines de cela, elle s'évanouissait à sa simple vue et maintenant, elle se frottait presque contre lui.

Il n’arrivait plus à réfléchir convenablement. La proximité avec d’autres êtres n’était déjà pas son fort, mais là, jamais il n’avait été aussi proche de quelqu’un d’autre. La tunique d’Aphrodite était si fine, qu’il sentait la poitrine de la déesse se soulever sous ses respirations, durcissant à chaque expiration ses tétons. Et elle en jouait, il en était certain, car elle s'appuyait encore plus contre lui. Son parfum de jasmin brouillait son esprit, enivrait ses sens. Ses longs cheveux ivoire se perdaient sur les épaules d'Héphaïstos, glissaient le long de son torse, laissant derrière leur passage une traînée de chair de poule.

Il était terrifié de l’effet qu’elle avait sur lui, pourtant il ne voulait pas qu’elle arrête. Le contact de la peau d’Aphrodite était doux et frais comme une brise marine. Il apaisait la peau sèche et brûlée du forgeron.

  • C’est encore douloureux ? demanda-t-elle du bout de ses lèvres humides, en glissant sa main sur la cuisse d’Héphaïstos.
  • Heu… Je …, furent les seuls mots qu’il était capable de prononcer.

Une nouvelle vague de chaleur inonda son corps, mais elle n’était pas due à la douleur pour une fois. À présent, la main d’Aphrodite remontait langoureusement vers l’entrejambe de son mari.

Dans un mouvement de défense, Héphaïstos se releva brusquement. Le mécanisme qui enserrait sa jambe droite s'enraya en un claquement sec et le fit tomber à terre.

Une ombre voila le visage d’Aphrodite. Des ronces noires s’enroulèrent dangereusement autour d’elle, pointes vers le dieu au sol.

  • Pourquoi tu ne me désires pas ? hurla-t-elle. N’importe qui se serait jeté sur cette occasion. Mais toi, tu fuis ! C’est quoi le problème ? Je ne t'attire pas ?

Héphaïstos ne savait pas quoi répondre. Évidemment qu’elle l’attirait, et plus encore maintenant que les ronces enlaçaient son corps. Mais avait-il seulement le droit de ressentir cette sensation pour femme si belle ? Lui, si laid.

Le temps d’un battement de cil, Héphaïstos eut l’impression que l’aura divine autour d’Aphrodite vacilla, comme la flamme d’une bougie. La déesse fit un pas en arrière, chancelante, mais se ressaisit immédiatement.

  • Tant pis, je voulais utiliser la manière douce, mais tu ne me laisses pas le choix, cher mari. Ne t'inquiète pas, ce sera plus agréable pour toi que pour moi.

Elle prit sur la commode, au-dessus d’Héphaïstos, une large ceinture représentant des végétaux en feuille d’or, incrustés de quartz rose et de pierre de lune. Lorsqu’elle la plaça autour de sa taille, l’éclat de sa beauté ne fit que croître. Un simple mortel en aurait certainement perdu la tête, rendu fou de désir.

D’un pas félin, elle se rapprocha. Les épines autour de son corps s'étaient dissipées, ne restaient que celles emmêlant ses cheveux. La puissance émanant de la déesse fit hérisser les poils d’Héphaïstos. Elle passa une jambe au-dessus de lui et vint s’installer au creux de son bassin. Il essayait tant bien que mal de garder le contrôle du bas de son anatomie, mais la tâche était rude. Et dure. Sans lui laisser le moindre répit, elle glissa ses doigts le long du torse jusqu’au cou de son mari et murmura à son oreille.

  • Embrasse-moi, ordonna-t-elle dans un souffle.

Une des ronces griffa la joue d’Héphaïstos, laissant perler deux gouttes d’Ichor, le sang des dieux. L'électrochoc qu’il ressentit le sorti de sa transe. Il agrippa ses épaules pour la stopper dans son mouvement.

  • Aphrodite arrête. Tu n’en as pas envie.

La respiration coupée, elle le dévisagea comme si elle faisait face à un fou.

  • Non ! Ça aurait dû marcher. Cette ceinture, c’est…
  • Je sais, la coupa-t-il. Je connais son pouvoir, c’est moi qui l’ai fabriqué.

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