Malgré tout ce qu'on pouvait me dire sur toi, tu m'as toujours surprise. Certains disaient que si je ne faisais pas ceci, tu n'arriverais pas à faire cela, mais tu t'es toujours débrouillé pour me montrer qu'ils avaient tort.

Je commençais à réaliser ta force. Tu me rassurais et permettais de voir l'avenir plus sereinement. Cependant, je croisais toujours les doigts pour ne pas te "refiler" ma phobie. J'avais peur que tu ne te poses des questions sur le comportement que je pouvais avoir dehors.

Bon, tu pouvais comprendre que je n'adresse pas la parole à certains voisins. Enfin si, mais juste pour leur dire bonjour et basta. Quand on sortait, je me contentais d'aller de la porte à la voiture ou vis versa en restant concentrée sur ton joli sourire qui semblait me dire que tout irait bien.

J'ai trop souvent tendance à regarder en arrière, à me retourner pour voir cet enfer derrière moi. J'ai toujours peur de revivre mon cauchemar. Cependant, certains voisins m'ont fait voir qu'elle pouvait empirer, alors que je pensais déjà être au fond.

Ce soir-là, ils s'acharnaient sur notre maison. Ils jetaient des projectiles et je ne pouvais rien faire. Je ne pouvais même pas me tourner vers la police, elle ne venait jamais. Ce n'était pas la première fois qu'ils nous embêtaient, mais c'était la pire pour moi. Je faisais tout ce que je pouvais pour retenir mes larmes et mes tremblements. Malheureusement, je n'y suis pas arrivé.

Tu t'es tourné vers moi et tu m'as regardé pendant quelques secondes avant de me prendre dans tes bras. Tu t'étais même mis à crier sur les voisins à travers la porte.

J'étais à la fois honteuse et soulagée. Mais ce moment avait été dur pour moi. J'en avais marre qu'ils s'en prennent à nous et j'ai eu de mauvaises pensées à cause de ça. J'avais déjà fait une dépression pendant mon adolescence, mais celle-ci avait été encore pire.

Je me sentais toute seule, comme au fond d'un puits très sombre. Abandonnée et vulnérable, mais tu te débrouillais toujours pour me tendre la main et m'éclairer avec tes baisers sur ma joue.

J'ignore ce que j'aurais fait sans toi. J'ignore même où je serais en ce moment si tu n'avais pas été là. Pendant mon adolescence, je pensais à ma filleule pour ne pas flancher. Cette fois-ci, encore plus affreuse, je pensais à toi pour ne pas mourir. Merci mon bébé. Merci de me sauver tous les jours, depuis que tu es arrivé dans ma vie.