Les réflexions de Valentine

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Dans le train vers Mons, Valentine prit le temps de réfléchir au planning de ses prochains jours ; ce soir ou demain matin, elle reviendrait à Bruxelles avec Sébastien, le weekend était déjà bien chargé avec la visite chez son frère. Sébastien l’avait prévenue que cela prendrait un temps certain ; il voulait que Grégory soit vraiment au fait de tout ce qu’il devrait changer ou transformer dans son appartement.

Elle pensa, c’est dingue comme tout semble si facilement couler de source avec Sébastien… Elle rêvassa puis soupira d’aise en reprenant ses réflexions, et en plus, je me sens bien dans la relation avec lui, je ne me sens pas rejetée, il me rassure. Il est si doux, si prévenant… Et finalement, je m’entends même avec Sandy ! La seule ombre au tableau, c’est « Madame Mère », que je n’ai pas encore eu l’occasion de rencontrer.

C’est plongée dans ses pensées qu’elle arriva sur le quai de la gare de Mons, elle remonta machinalement le chemin vers l’appartement de Sébastien lorsque Axel l’accosta.

— Hé Valentine, comment vas-tu ?

— Bien Axel.

Son sourire était retombé, elle se méfia et demanda

— Que me veux-tu Axel ?

— Mais, juste te dire bonjour Valentine… Tu deviens parano ou quoi ? C’est ton boulot en psychiatrie qui donne ça ou est-ce que c’est depuis que tu es avec mon cher cousin que tu es sur tes gardes ? J’te l’avais dit… Il n’est pas net !

Estomaquée, Valentine ne sut que répondre, elle hocha la tête négativement tout reprenant son chemin.

— Ah, et tu ne parles même plus maintenant ! Quelle belle influence, il a sur toi ma chérie.

Valentine s’arrêta, souffla puis lui dit,

— T’es vraiment qu’un gros lourd Axel, lourd et nombriliste !

— Hein ?

— Je ne te réponds pas parce que je n’ai pas envie de te répondre, je suis parano avec toi parce que je sais de quoi tu es capable, ça n’a rien à voir avec mon job ou avec Sébastien. Tu es continuellement à vouloir faire porter le chapeau à l’autre… C’est pénible !

— Ah ouais, t’es devenue chiante aussi, à ce que je vois ! T’avais déjà des moments comme ça quand on était à deux, mais là, ça a l’air bien constant !

— Eh bien lâche-moi alors ! Qu’est-ce que tu attends ? Va vivre ta vie et fous-moi la paix !

— Ah ben non, ce serait moins drôle ! Je n’ai pas fini de lui en faire baver à ce cher Sébastien !

— Et pourquoi donc Axel ? Il t’a fait quoi Sébastien pour que tu lui en veuilles à ce point ?

— Ça ne te regarde pas ça ! C’est une histoire de famille.

— Mais tu m’y mêles quand même… Je pense que j’ai le droit de savoir, non ?

Elle haussa le ton et le fusilla du regard. Axel regarda autour de lui puis lui lança à voix bien haute puis la quitta.

— T’as pas à savoir, tu ne fais pas partie de la famille et tu n’en feras jamais partie, j’y veillerai !

Elle était stupéfaite, la sérénité qu’elle avait connue dans le train n’était plus qu’un lointain souvenir, elle sentit un sanglot lui monter dans la gorge. Elle ferma les yeux puis se détourna du sens qu’avait pris Axel pour continuer son chemin.

En se retournant, elle tomba nez à nez avec une femme qui la regardait de haut en bas. Elle fit de même, tout en reniflant et en décidant de passer outre cette curieuse qui la dévisageait lorsque cette dernière lui demanda,

— Est-ce que ça va ? Vous avez été agressée par cet homme ?

— Je vais bien, merci, le souci est réglé.

— Faites attention, Axel Brigode est connu pour être un goujat.

Valentine l’observa un peu plus et lui demanda,

— Vous connaissez cet homme ?

— Oh, vous savez, Mons est une petite ville, tout le monde se connaît ici.

— Ah…

Valentine pensa purée, il a une sacrée réputation le gars !

— Et vous, vous n’êtes pas de Mons, je me trompe ?

En esquissant un sourire, elle lui répondit,

— Non, je ne suis pas de Mons, effectivement. Je vais me remettre en route, je suis attendue.

La dame insista,

— Faites attention avec cet homme, vraiment.

— J’y fais attention, ne vous inquiétez pas. Je vous souhaite une bonne fin de journée, Madame.

— Moi de même, bonne soirée à vous.

Valentine la dépassa et reprit son chemin.

La dame resta immobile à la regarder monter la rue. Elle eut, l’espace d’un instant l’ombre d’un sourire sur ses lèvres, puis, pour elle-même, elle murmura,

— Eh bien, j’attends de voir ce que cela donnera… Allez, au moins elle est polie et elle semble savoir se défendre avec l’autre abruti ! Enfin, elle masquait un sanglot, par rapport à lui ou à ce qu’il a dit ? À voir, à voir… Je sens que je vais bientôt rendre une petite visite à mon fils.

Marianne reprit, elle aussi, son chemin.

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