Les projets de Françoise et Grégory
Valentine et Sébastien étaient arrivés devant l’appartement de Grégory, Valentine sonna, Françoise ouvrit la porte avec un grand sourire, elle portait un tablier de cuisine et s’essuyait les mains.
— Ah, vous voilà ! Venez, entrez, le repas est presque prêt !
Valentine constata,
— Oh, et tu es aux fourneaux, je vois !
— Oui, nous vous avons mitonné un bon petit plat pour ce midi, suivez-moi !
Le couple suivit leur hôtesse, Grégory les accueillit en leur proposant de leur servir un apéritif dans le salon. Il avait déjà ramené les verres et quelques amuse-bouche.
Assis sur le divan, Sébastien glissa à Valentine,
— Ils ont vraiment l’air bien ensemble, tu ne trouves pas ? Je ne les connais pas beaucoup, mais rien qu’à les regarder, ils ont une énorme complicité, non ?
— Oui et malgré le handicap, ils se sont retrouvés. J’ai eu quelques craintes, mais… Elle l’aime, elle n’aime que lui.
Valentine soupira, Sébastien lui demanda,
— Est-ce que ça va ?
— Oui, je suis heureuse pour eux deux, j’ai l’impression que le bonheur est de nouveau présent dans le cœur de mon frère. Il a été si mal, après l’accident …
Il l’enlaça et caressa ses cheveux. Grégory arriva, tout sourire, avec une bouteille posée sur ses genoux.
— Je vous invite à tester ce délicieux vin blanc aromatisé naturellement aux fleurs de sureau, une trouvaille de Françoise, personnellement, j’adore !
Enjoué, Sébastien s’exclama,
— Oh oui, j’ai déjà goûté ce genre de chose, c’est souvent très bon.
Ils trinquèrent tous ensemble, Françoise alla régulièrement jeter un œil dans la cuisine, elle surveillait le gratin de courgettes. Sébastien Grégory et sa sœur discutèrent du réaménagement de l’appartement ; Sébastien avait déjà repéré certaines choses et lui en fit part,
— L’aménagement pourrait être assez rapide en fait, tu désires d’autres transformations ? Autant prévoir les choses et faire d’une pierre deux coups.
— En fait, oui, j’aimerais m’aménager un coin bureau… J’envisage de reprendre des études pour pouvoir me réorienter.
Etonnée, Valentine s’exclama,
— Ah, mais c’est génial !
Sébastien se renseigna,
— Tu faisais quoi, avant ?
— J’ai un master en éducation physique… J’étais prof de gym, mais bon, je ne pourrai jamais retrouver ma place !
Il montra le fauteuil dans lequel il était, en mimant une grimace triste. Sébastien rebondit,
— Ah, oui, effectivement ! Et tu comptes faire quoi ?
— Reprendre une spécialisation à finalité didactique afin de pouvoir enseigner… Sans qu’il me soit nécessaire de faire un triple salto arrière pour montrer comment faire, même si cela me manque.
— J’imagine, et le moral, ça va ?
— Oui …
Il se tut puis reprit, avec de la joie dans la voix,
— Depuis que Françoise est revenue vers moi, j’ai à nouveau un but dans la vie. C’est notamment pour cela que je voudrais retrouver du travail ; si je me spécialise, je pourrai être prof ou faire de la recherche. Je veux pouvoir lui offrir l’image d’un homme qui s’en sort… Et lui offrir des cadeaux aussi, et pour ça, il me faut retrouver un salaire décent.
— Ah, je comprends bien, ce sont des petites choses qui comptent, hein Valentine ?
— Quoi, tu comptes m’offrir un cadeau ?
Ils éclatèrent de rire, Valentine les laissa ensuite discuter entre hommes et rejoignit Françoise dans la cuisine, où elle comptait dresser les assiettes.
— Tu veux de l’aide ?
— Oh, non, ça va, il n’y a pas grand-chose à faire, j’attends juste que le gratin soit bien doré.
— Et toi, ça va ? En fait, vous vivez quasi ensemble si j’ai bien compris.
— Oui, c’est à peu près ça Val, je… Je crois que ces quinze derniers jours je n’ai passé qu’une seule nuit chez moi.
Françoise sourit en disant cela et fit de grands yeux à Valentine, elle rayonnait. Valentine la prit dans ses bras et lui dit,
— Fran, je suis si heureuse pour toi et pour Greg !
— Et toi, tu m’as l’air bien aussi, non ? Alors, c’est quand, que tu rencontres l’ex et Madame Mère ?
— Oh, mais c’est fait ! Depuis hier !
— Ah… Et cela s’est bien passé ? À voir ton sourire, j’imagine que oui.
— Oui, cela s’est finalement bien passé, Marianne, sa mère, ne m’a pas dévoré toute crue !
Elle rigola et lui expliqua la situation en quelques mots. De leur côté, les deux hommes discutèrent aussi de leurs couples ; le courant passa bien entre eux.
— Et Val, elle est rayonnante avec toi, je suis heureux de la voir comme ça… Elle a toujours estimé qu’elle ne trouverait personne, que personne ne l’aimerait, qu’elle n’était pas digne d’amour. Tu as réussi à la combler à ce niveau-là, je crois.
— Je m’y essaye en tout cas, je sais qu’avec sa mère cela n’a jamais été l’entente cordiale, elle m’en a déjà un peu parlé, mais je l’aime et j’espère réussir à la rendre heureuse. Et toi, avec Françoise, ça a l’air de bien se passer aussi, non ?
— Oh oui ! Pas qu’un peu !
Grégory hésita puis se lança, Sébastien avait l’air ouvert, il se jeta à l’eau et lui demanda,
— Dis, en fait, en tant que kiné, tu connais peut-être… Tu ne sais pas où je pourrais me procurer des installations… Tu sais… Une sorte de balancier sur lequel je pourrais me sangler pour euh …
— Ah, pour les galipettes !
— Oui… Il existe des balanciers avec sangles intégrées… Tu ne sais pas où je pourrais m’en procurer ?
— Euh, là, de prime abord, non… Mais je sais que ce genre de matériel existe, je peux demander à mes collègues, on ne sait jamais.
— Merci de te renseigner ! J’ai vraiment envie de lui faire cette surprise…
Françoise les interpella,
— Allez les hommes, venez à table, les assiettes vous attendent !
La journée se déroula dans une ambiance remplie d’humour et de douceur.
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