La proposition de Françoise

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De leur côté, Grégory et Françoise peinèrent devant tout ce qu’il restait à ranger ; ils étaient épuisés ; de la crémaillère en elle-même, mais aussi de l’esclandre de la mère de Greg.

— Stop, Fran, on fera le reste demain, tout ce qui doit être au frigo ou emballé est au bon endroit, là, il reste les meubles… Viens, j’ai envie de quitter cette pièce, je l’ai trop vue aujourd‘hui.

— Ok Greg, passe dans la salle de bain te préparer, je continuerai un peu pendant que tu y seras.

— Mais non, arrête Fran !

— Juste un peu et toi, file, sinon je serai obligée de t’attendre et je risque de m’endormir.

— Tu veux dormir, tu es fatiguée ?

En levant les yeux au ciel, elle bougonna

— Rhoo ! File !

Il fila, de fait, faire ses soins, mais avec un pincement au cœur de la laisser continuer à ranger.

Une fois prêt, il s’installa dans le lit, il ne savait pas très bien si elle avait envie de jouer ce soir, ou pas… Lui non plus. La journée avait été rude pour sa sœur, et pour lui, de voir sa mère dans un tel état.

Elle arriva, en ouvrant puis ôtant sa robe portefeuille, la laissant en sous-vêtements noirs en dentelle, avec porte-jarretelles assorti. Il la siffla.

— Mais, dis-moi, tu n’avais pas ça là-tantôt, je me trompe ?

— Non, effectivement, je ne portais pas ça, sinon, à force de me peloter comme tu le fais toujours, le pot aux roses aurait vite été dévoilé !

— Tu trouves que je te pelote trop Fran ?

Il eut un éclair d’inquiétude dans le regard.

— Non, j’aime quand tu me touches tout le temps mon cher partenaire et cohabitant officiel.

Elle l’embrassa puis s’assit à côté de lui.

— Tu n’as peut-être pas envie ce soir, tu es peut-être trop fatigué par tout ce qu’il s’est passé aujourd’hui.

— Je ne sais pas, te voir là me donne… Plein d’idées, mais c’est vrai que j’ai été secoué aujourd’hui. Tu veux toujours de moi et de ma famille après ça ?

Il la regarda, sachant bien qu’elle connaissait la situation familiale depuis quelques années via Valentine, mais là, c’est pour son couple qu’il lui posait la question, pour l’engagement qu’elle semblait prête à prendre avec lui, pour les années à venir.

Françoise se pencha vers lui et susurra,

— Ce n’est pas avec ta mère que j’aime coucher, je te signale, ce n’est pas elle qui me donne des frissons rien qu’en me regardant, ce n’est pas elle que j’aime prendre dans mes bras le soir, avant de m’endormir.

Il pouffa,

— Et ça heureusement… Sinon je te ferais enfermer direct dans un asile de fous !

Elle se colla à lui et lui proposa,

— Tu préfères qu’on reste juste l’un contre l’autre ?

— Dans un premier temps peut-être… Ou un petit massage ? J’aimerais pouvoir un jour te masser tout le corps Françoise, comme ce que tu me fais, c’est tellement bon comme sensation.

— Va pour un massage, ah, non, attends, je voulais essayer un truc, avec de la nourriture !

Elle fila puis lui montra deux bombonnes de crème fraiche, l’une nature et l’autre chocolat, il eut un sourire jusque derrière les oreilles.

— Mais je vais te masser un peu avant, pour te mettre en condition...

Leurs jeux commencèrent par un massage sensuel, Grégory se laissa aller, les mains de Françoise lui faisaient toujours découvrir de nouvelles sensations.

Il lui caressa les cheveux lorsqu’elle lui suçota les mamelons… Il adorait ça. Il soupira et lui sourit, elle remonta son torse et lui lécha le cou du bout de la langue, c’était exquis. Il l’enlaça.

— Pas envie de crème fraîche, Fran… C’est toi que je vais manger !

Il la dévora de baisers puis lui demanda de se positionner en 69 ; elle pourrait faire ce qu’elle voulait de son côté, mais lui, s’occuperait de l’emmener au septième ciel avec sa langue et ses doigts. Elle apprécia, grandement.

Elle lui fit à nouveau face et sortit, d’on ne sait où, un vibromasseur. Grégory la regarda incrédule et un peu inquiet,

Que veut-elle faire avec ça ? Pensa-t-il, elle doit trouver que je ne bande pas assez… C’est peut-être trop mou ?

Il se mordit la lèvre inférieure, il n’osa pas le lui demander. Finalement, il se jeta à l’eau…

Elle lui avait demandé d’être franc, non ?

— Je bande trop mou, c’est pour ça ?

Il suspendit sa respiration en attendant la réponse de Françoise.

— Mais non, tu bandes comme un taureau mon amour, t’inquiètes !

— Mais alors, c’est pourquoi ?

— Pour toi.

— Pour moi ?

— Je m’explique, j’ai discuté, sur les forums, de comment stimuler l’éjaculation, il y a des gros appareils à l’hosto, mais il y a aussi moyen de faire de l’artisanal. J’ai envie que tu aies cette vague de bien-être plus souvent Greg et puis…

Elle se tut. Curieux, il demanda,

— Et puis quoi Fran ?

— Ben, si on se décide pour tenter une autre aventure… Tu sais…

— Euh, non, je ne sais pas ? Éclaire-moi Fran.

— Greg, j’ai eu trente ans le mois passé, je… Je sais qu’on n’en a pas encore parlé, mais personnellement, j’aimerais tenter d’avoir un enfant avec toi.

Gregory sentit un filet de sueur froide lui couler dans le dos… Un enfant, avec lui, comme ça ?!

— Mais Fran… Je ne sais pas si je pourrais ?

Il sentit son cœur battre à cent à l’heure, il se perdit dans toute sorte de réflexions, confus.

— Côté anatomique déjà, je ne sais pas si je suis fertile avec le peu qui peut encore être produit dans ce corps cassé… Et puis…

— Et puis quoi Greg ?

Elle s’était allongée contre lui et l’avait enlacé, écoutant les craintes qu’exprimait son compagnon.

— Je ne sais pas si je serais à la hauteur si un bébé devait arriver… Comment pourrais-je m’en occuper le jour où il marchera ? Tu vois ? Je ne sais pas si c’est une bonne idée.

Fran resta silencieuse, mais l’enlaçait toujours autant. Il tourna son visage vers le sien.

— Je suis désolé Fran… Je comprends ton désir d’enfant, mais je ne suis pas sûr d’être celui avec qui tu devrais tenter d’en faire, je ne sais pas si je pourrais assumer cela.

Elle glissa sa tête dans son cou et lui murmura,

— Je te demande juste d’y réfléchir Greg, de prendre un peu de temps pour envisager l’idée, ne réponds pas tout de suite, s’il te plaît.

— Je peux y réfléchir, mais…

Elle posa son index sur sa bouche, pour qu’il ne parle plus et tirât les draps sur leurs corps. Grégory eut un soupir entrecoupé par ce qui ressemblait à un sanglot, il sentit quelque chose couler dans son cou, Françoise devait pleurer silencieusement. Il lui caressa les cheveux et lui embrassa le front, elle ne voulait pas redresser la tête. Il la pressa encore plus contre lui, puis le couple fini par s’endormir.

Grégory se réveilla d’humeur morose, la demande de Françoise l’avait tracassé toute la nuit. Elle était levée et faisait comme si de rien n’était, ce qui le chiffonna encore plus. Pour elle, cela semblait possible, lui, il était sérieusement plus sceptique.

Il prit la décision d’en discuter avec Valentine, elle arriverait peut-être à faire entendre raison à son amie.

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