Cauchemars
— Marianne, je dois aller à cet entretien de famille, j’aurai peut-être des réponses à mes questions, des éclaircissements sur le pourquoi d’un tel rejet de sa part.
— Je comprends Valentine, mais je m’inquiète et Sébastien s’inquiète aussi, tes cauchemars, c’est toutes les nuits visiblement, non ?
— Rhoo, Sébastien ne sait pas tenir sa langue ! Oui, c’est toutes les nuits.
Valentine soupira et regarda ses mains, elle n’aimait pas parler de ce sujet, d’autant plus avec Marianne, cela avait, pour Valentine, un côté pénible et humiliant, elle aurait voulu que cela reste entre Sébastien et elle.
Marianne insista, ce qui agaça quelque peu Valentine qui finalement se résigna à répondre aux questions de la mère de son compagnon.
— Et quoi ? Tu comprends ce que ce cauchemar veut dire ou pas ?
— En fait, tout est toujours brouillé, sauf un sourire, je pense qu’il s’agit du sourire de ma mère, mais sans plus, le reste du temps, c’est le fait que je ne sache plus respirer qui me réveille. Je suis en nage, et souvent, ça réveille Seb. Ça m’embête, tu sais.
Imperturbable, Marianne continua ses questions.
— Et c’est toujours le même rêve ?
— Depuis un mois, oui, c’est toujours le même rêve… Enfin, cauchemar.
Après un moment de réflexion, Marianne lui proposa,
— Tu devrais peut-être en parler à cette réunion, non ?
— Je ne sais pas.
— Écoute, ça me semble excessivement lié à ta mère ; tu ne fais ce cauchemar que depuis qu’elle t’a agressée à la crémaillère.
Sur un ton légèrement excédé, Valentine lui lâcha,
— Je verrai, en fonction de ce qu’il se dira à ce moment-là, Marianne.
Marianne changea alors de sujet de conversation.
— Ok, et pour après, c’est ton anniversaire le lendemain de cette réunion, tu comptes faire quoi ?
— Oh, je n’ai rien prévu, tu sais, je n’ai pas eu l’habitude de fêter mes anniversaires.
En levant les yeux au ciel, Marianne souffla,
— Oui, j’imagine, ta mère n’est pas du genre à te préparer un gâteau pour ce jour-là, de fait.
Valentine la regarda en souriant, elle hocha la tête négativement et lui dit,
— Pas de souci, j’ai l’habitude, ce sera un jour comme un autre, j’aurai juste un jour de plus que la veille.
— Hmm, je ne suis pas d’accord, mais bon, nous verrons à ce moment-là.
— Laisse tomber Marianne, et si ça se fait, je serai d’une humeur massacrante à cause de la réunion de la veille.
Elle posa sa main sur l’épaule de Valentine un geste de réconfort.
— Dis, pour ce jour-là, tu vas retourner toute seule chez toi ?
— Non, Sébastien m’attendra dans mon appartement… Enfin, il voulait venir et attendre dans la salle d’attente, je n’ai pas envie qu’il traîne là pendant plus d’une heure. Sur ce, il faut que j’aille le rejoindre Marianne, merci pour le thé, il était délicieux.
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