Dans le tram qui les ramena vers l’appartement de Valentine, elle se colla à Sébastien et ferma les yeux. Lui, s’accrocha d’une main à une barre et de l’autre, enserra sa compagne pour la retenir par rapport aux mouvements du véhicule.

Soucieux de son silence, il lui demanda,

— Est-ce que ça va, Valentine ?

Elle le rassura,

— Oui Seb, tu me rassures, être dans tes bras me rassure.

— On est bientôt arrivés, on se prend un truc à emporter, en passant, pour manger ce soir ?

— Ok, ça me va, je n’ai pas envie de cuisiner ce soir, je ne suis pas en forme pour ça.

Il acquiesça et proposa,

— Thaïlandais, ça te va ?

— Oui… C’est bon Seb.

Une fois arrivé, il l’enveloppa de tout l’amour qu’il pouvait lui donner ; après une bonne douche, tous les deux en pyjama, ils mangèrent leurs plats dans le salon, il avait posé un plaid sur eux deux, pour cocooner ensemble tout en douceur sur le canapé.

Sébastien ne sut pas trop comment réagir, il finit par lui demander,

— Val, est-ce que ça va pour toi ? J’ai envie de te protéger de ce que tu as appris, mais je ne sais pas comment faire, je suis un peu perdu.

Elle esquissa un sourire et lui dit,

— Seb, tu me fais du bien comme tu es mon amour, manger comme ça, nous deux, ça me plaît, ça me fait me sentir bien.

Toujours un peu soucieux, il lui avoua,

— J’aime te voir sourire Val, mais j’ai peur de ne pas être à la hauteur pour t’aider à combattre tes démons.

— Arrête Seb, tu m’aides déjà énormément, et…

Sa voix resta en suspend

— Et ?

— Et tu es toujours là aussi, tu n’as pas pris la poudre d’escampette face aux côtés tordus de ma famille.

Il lui sourit et lui affirma,

— Non et je ne compte pas le faire Val, j’ai trop envie de faire un bon bout de chemin dans la vie avec toi.

— Merci Seb.

— Je t’aime.

Il resserra son étreinte mais ne la sentit pas réceptive à ses caresses. Il lui souffla,

— Le kiné en moi te proposerait bien un bon massage relaxant, de tout le corps, l’amoureux en moi pourrait l’agrémenter de quelques baisers, mais rien d’autre. Je sens que tu n’as pas envie d’autre chose ce soir.

Valentine s’étendit en bâillant et lui confirma, en posant un doux baiser sur ses lèvres,

— Tu lis en moi Seb, c’est vrai… Je n’ai vraiment pas la tête à ça, côté sexe, mais je suis d’accord pour un massage. J’ai l’impression d’avoir passé l’après-midi dans le tonneau d’une lessiveuse sur mode essorage.

Il posa un baiser sur sa main et indiqua,

— Je prépare la chambre et les huiles.

— Je débarrasse la table et j’arrive…

Sébastien fila dans la chambre, Valentine arriva tout doucement, elle se sentait fatiguée, ses membres étaient lourds. Elle poussa la porte de la chambre et constata que Sébastien avait mis le paquet ; le lit était entouré de bougies, un bâton d’encens brûlait et donnait un petit plus à l’ambiance, son sourire se fit plus franc, Sébastien le constata et sourit à son tour.

— Madame peut s’allonger, j’ai déjà réchauffé mes mains.

— D’accord Monsieur, je m’en remets à vos mains expertes.

Le massage fut doux et relaxant. La sentant un peu partir, il lui glissa à l’oreille,

— Endors-toi si tu as envie, je continue…

Elle marmonna quelque chose et glissa dans le sommeil dans les minutes qui suivirent.

Le lendemain matin, Valentine se réveilla sereine, elle n’avait pas fait de cauchemar cette nuit. Elle s’étendit de tout son long dans le lit et sourit.

Elle observa Sébastien qui dormait à côté d’elle, il était effectivement toujours là, malgré les tourments familiaux qu’elle connaissait actuellement.

Elle pensa, je l’aime, je ne pourrais pas vivre sans lui… Il est toujours là pour me soutenir, il est si doux avec moi. Pour une fois dans ma vie, j’ai de la chance.

Elle s’allongea à côté de lui et le respira, elle aimait le sentir, sentir sa peau. Elle le caressa en passant sa main sous son pyjama, il réagit dans son sommeil en bougeant et en marmonnant.

Elle sourit et décida de lui faire une petite gâterie avec l’érection matinale qu’il présentait actuellement.

Cela le réveilla, avec un plaisir non feint,

— Oh, Val, tu m’as l’air bien en forme… Ouh…

Elle le regarda tout en continuant à s’occuper du sexe de son amant, elle lui fit un clin d’œil. Il arriva vite, Valentine remonta tout doucement en embrassant son ventre et son torse puis s’allongea sur lui, et lui dit,

— Bonjour Seb, merci pour hier soir, c’était bon… Et tu sais quoi ?

— Non ?

— Je n’ai pas eu de cauchemar cette nuit, j’ai dormi en paix.

Il lui caressa le dos et lui dit,

— Ça a dû te faire du bien, ma chérie.

— Oh oui !

Elle fixa son regard et lui souffla,

— Je t’aime.

En murmurant, il lui répondit,

— Moi aussi, je t’aime.

Soudain, il la renversa et l’enlaça avant de l’embrasser, puis lui dire,

— Bon anniversaire Valentine !

Elle ferma les yeux et sourit,

— Merci Sébastien, trente ans… Je passe dans la tranche supérieure.

— T’inquiète, on s’y fait tu sais.

Elle pouffa,

— C’est vrai, tu y es depuis deux ans, toi, c’est ça, non ?

— Exact, bientôt trois, dans deux mois.

Elle l’embrassa dans le cou puis lui glissa,

— Mmh et qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ?

— On va à Mons ? On pourrait aller manger un bout de tarte sur la Grand-Place ou un truc comme ça.

Enjouée, elle lui répondit,

— Ok, ça me va !

— Viens, on bouge alors, il est déjà 9h30, le temps d’arriver, nous serons juste là pour un lunch.

— Oh oui, un petit tête-à-tête… Resto italien, ça te dit ?

— Nous verrons sur place ce qui nous inspirera…

Ils se levèrent et pendant que Valentine fut dans la cuisine pour préparer un plateau pour le petit-déjeuner, Sébastien confirma leur arrivée à sa mère, ainsi qu’à Françoise et Grégory.