Les vœux d'Agnès
En cette période de fêtes, Agnès prévu de passer chez son fils afin de lui présenter ses vœux pour l’année nouvelle. Elle attendit de voir sortir Françoise pour s’introduire dans l’appartement de Grégory avec les clés qu’elle avait toujours en sa possession.
Grégory entendit du bruit dans le couloir et lança,
— Hé, Fran, déjà de retour, t’as oublié quelque chose ? Je ne pensais pas que la grossesse aurait un tel effet sur ton sens inné de l’organisation !
Il entendit quelque chose tomber dans le couloir. Il roula jusque-là, intrigué… Et tomba nez à nez avec sa mère.
— Maman… Qu’est-ce que tu fais là, comment es-tu entrée ?
— Bah, par la porte, avec mes clés… Mais dis-moi, tu envisages sérieusement de faire un enfant avec cette femme ?
— Je n’envisage pas d’en faire, Françoise est enceinte, nous attendons un enfant.
— Quoi ?! Mais enfin Grégory, ce n’est pas une femme pour toi, quel genre de mère fera-t-elle ?!
Fièrement, il lui rétorqua,
— Elle sera une très bonne mère.
Agnès en revanche, se montra excessivement sceptique,
— Je n’en suis pas du tout convaincue !
— Ah oui, c’est quoi une bonne mère, quelqu’un comme toi ?
— Eh bien… Oui.
— Ah oui, parce que toi, tu es une bonne mère, hein maman !
Il lui avait lancé cela ironiquement, elle répondit, sérieuse,
— Mais oui.
— Bien sûr… Une mère qui tente plusieurs fois de tuer son propre enfant, oui, c’est un bel exemple de bonne mère !
Irrité par la remarque de son fils, elle siffla,
— Oh, mais ne reviens pas avec ça, cela n’a rien à voir avec le problème actuel !
— Le « problème » actuel ?!
— Oui, cette femme, une amie de ta sœur, elle veut mettre le grappin sur toi, te faire un enfant puis te larguer… Tu feras quoi avec un enfant sur les bras ? Tu es handicapé Grégory !
Il sentit la colère saturer ses veines, il n’avait pas envie de lui répondre, il savait que cela ne servirait à rien. Soudain, sa mère réagit ; elle avait entendu le bruit de la clé dans la serrure, elle ouvrit violemment la porte d’entrée et trouva Françoise derrière celle-ci.
Saisie, Françoise ne sut que dire, Agnès le repéra et en profita ;
— Vous… Espèce d’intrigante, espèce d’inconsciente ! Qu’est-ce qu’il vous a pris de faire un enfant à mon fils ? Vous voulez quoi ? Vous ne voyez pas qu’il est handicapé ? Il fera quoi avec l’enfant quand vous le quitterez ?
Grégory hurla,
— Maman arrête !
Elle n’en continua qu’avec plus de hargne ;
— Faites-vous avorter, ce sera mieux pour tout le monde ! J’espère que cette grossesse n’arrivera jamais à terme !
Grégory hurla à nouveau,
— Rends-moi tes clés et hors de chez moi !
Il se rapprocha au plus près d’elle avec sa chaise et tendit les mains pour récupérer les clés qu’elle lui rendit en marmonnant qu’il ne savait pas ce qu’il faisait puis tourna les talons, dépassa Françoise dans le couloir et lança, avant de claquer la porte,
— Au moins au prochain entretien de famille, cette mégère ne sera pas là, nous pourrons peut-être arriver à nous parler !
Une fois sa mère dehors, Françoise le dépassa pour se diriger vers la cuisine, elle ne voulut pas de la main qu’il tendit vers elle. Des larmes coulèrent sur ses joues, comme sur celles de Grégory qui la suivit dans la cuisine.
Une fois les emplettes rangées, elle le regarda puis s’écroula sur la chaise la plus proche, il s’approcha et l’enlaça, elle se colla à lui puis lui glissa,
— Quand elle s’attaque à moi, j’arrive à lui répondre, mais là… Ce n’est pas moi qu’elle attaque, c’est le bébé.
Il la serra très fort et lui dit,
— Elle est exécrable, horrible, je la déteste. Mais elle ne pourra plus s’inviter ici, j’ai récupéré ses clés. De ce côté-là, plus de crainte à avoir.
— Merci.
— J’aurais dû le faire plus tôt.
— Tu ne pouvais pas savoir qu’elle éprouverait tant de haine pour l’enfant que je porte.
— Ce n’est pas une raison.
Françoise soupira et lui demanda,
— C’est quand le prochain entretien de famille ?
— Dans trois semaines.
— Tu iras ?
— Je ne sais pas…
— Vas-y, au moins pour Valentine, ne la laisse pas seule face à elle.
Il souffla puis sourit,
— Oui, j’irai à cet entretien Fran, je ne vais pas lâcher ma sœur. Mais viens, on va se consoler sur le divan, tu seras plus à l’aise.
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