Chapitre 4

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Je pouffe et lui demande :

« -Pourquoi ??

-Parce que !

-Tu es gêné ?

-Non ! Mais ne sourit plus comme ça...

-Pourquoi ? »

Il soupire et finit par marmonner en remontant son bermuda :

« Parce que t'es vraiment trop sexy... »

Mon cœur rate un battement puis se réchauffe doucement. Il me trouve sexy ? Moi... ? Je m'habille et le rejoint pour l'aider à installer nos serviettes sur l'herbe. Il s'allonge. Alors je l'imite et me rend compte qu'il rougis toujours. Je souris tendrement et lui dit en collant mon épaule à la sienne :

« Je savais pas que je te plaisais autant... »

Mais il s'énerve et grogne en montrant les étoiles qui prenaient maintenant toute la voûte céleste :

« Oui tu me plaît ! Depuis longtemps même ! Mais on peut arrêter d'en parler ?? Parle moi des étoiles plutôt. »

Je ris et répond à sa volonté :

« Tu te rappelle de Sirius ? »

Mon ami oublie vite sa gêne et répond comme un petit écolier :

« Oh oui ! C'est celle qui brille le plus là. »

Mes doigts s'enlacent autour des siens et je rajoute:

« -Oui, tu t'en souviens...

-Bien sûr. J'aimais tellement m'endormir en t'écoutant parler d'une chose qui te tenais tant à cœur. »

Alors il m'écoutait vraiment ! Un sourire incontrôlable s'empare de ma bouche et je continue :

« Tu te rappelle qu'elle fait partie de la constellation du grand chien, et que le nom de Sirius Black, dans Harry Potter, vient sûrement de là. »

Mon ami souffle un petit oui en fermant ses yeux. Alors je continue mon histoire jusqu'à ce qu'il s'endorme :

« On l'appelle aussi Alpha Canis Majoris. C'est une étoile blanche qui dépasse, et de loin, la taille de notre propre Soleil. Elle fait partie d'un système binaire, avec seulement un astre en plus d'elle qui est une naine blanche. Une sorte de « mini » étoile qui gravite autour de Sirius. Et tu savais qu'on l'avait nommée « Sirius B » cette mini étoile ? C'est un peu nul mais bon, comme certains scientifiques pense qu'elles se sont formées ensemble, c'est assez juste. Mais de toute façon on peut pas la voir à l’œil nu, c'est un tout petit point en dessous de l'étoile la plus brillante de notre ciel...comme dans Peter Pan en fait. »

Mon regard se pose sur mon ami. Ses yeux sont clos et sa respiration lente. Il s'est déjà endormi...

Peut être qu'il est ma Sirius après tout. Et moi la petite étoile qui peine à garder sa place près d'elle. Je souris en coin et regarde de nouveau le ciel.

La voie Lactée s'est un peu déplacée. Orion apparaît. Le fameux chasseur et sa ceinture composée des trois seules étoiles parfaitement alignées.

Comme c'est beau. Et dire que cette beauté fut, presque tous les soirs, mon seul moyen d'échapper à cette vie pourrie sur Terre.

Je soupire et me met sur le flanc. Face à Liahn.

Mais en fait j'étais déjà bien entouré. Le plus beau des astres était déjà sur Terre...pour moi. Je ferme doucement les yeux et m'endors contre lui.


Mais nous sommes réveillés aux aurores : le froid nous mord la peau et nous oblige à nous lever pour aller se réfugier dans la voiture. Liahn grogne en tentant de mettre le contact sans trembler :

« Aaaah putain j'avais oublié qu'il faisait si froid le matin ! »

Je ris en regardant mon ami grelotter. Il grogne et démarre. Moi, sans vraiment y penser, et comme si j'avais fais ça toute ma vie, je pose ma main sur sa cuisse. Il ne dit rien et moi non plus. Mais j'ai de moins en moins froid...

Il est seulement 6 heure du matin.

Il fait frais. Et comme il n'y a personne à cette heure-ci, on entend seulement les oiseaux qui se réveillent. C'est si agréable la campagne le matin...

Le ciel est déjà clair. Le soleil, très bas, éclaire la chevelure de Liahn. Ses cheveux se parent alors de reflet doré. Et quand son visage se tourne vers moi, je me rend compte que ses yeux aussi ont pris des teintes d'or. C'est surréaliste.

Sans rien dire, je caresse sa jambe en faisant glisser mon pouce. Mais Liahn ne sourit pas. Il trouve rapidement un trottoir vide et s'y gare. Je continue de le fixer en attendant qu'il parle. Il soupire et appuyant son front contre le volant. Puis il lève enfin la tête vers moi. Il a l'air désolé... Est ce qu'il a changé d'avis ? Mon cœur se serre. Mais je me détend tout de suite quand il pose ses doigts sur les miens. Il les caressent un moment, doucement, puis il parle enfin :

« Pardon Elio... Mais je crois que je n'ai pas envie de ne rien dire à personne finalement. »

Je fronce les sourcils et lui demande :

« Tu veux le dire à ta famille ? »

Il soupire un « Oui. » en serrant ma main. Il est quand même étrange. On dirait qu'il n'en a aucune envie. Alors je lui dis:

« T'as pas l'air près. »

Mais c'est un regard droit et déterminé qui me répond :

« Si. Je ne veux pas faire de notre amour un secret. Je m'en fou qu'ils me lâchent. Je m'en fou de tout perdre. Depuis qu'on est petit on ne vit que l'un pour l'autre de toute façon. Ça nous changera pas trop, non ? »

Encore un peu hésitant, je continue de le questionner :

« Oui mais...tu ne vas pas renoncer à ta famille quand même ? »

Il secoue sa tête et redémarre en marmonnant :

« Ne t'inquiètes pas pour moi, je ne partage pas leur vision de la vie. Je n'ai rien en commun avec eux. Je m'en remettrais. »

Il attends d'être descendu du trottoir et me demande, d'une voix moins sûr :

« Et toi ? Tu es près à leur avouer ? »

Je me perd un instant dans le gris du tableau de bord. Je ne sais pas trop. C'est sa famille qui m'a pris sous son aile quand mes parents et mon frère sont décédés. Ils m'ont pratiquement élevé durant la moitié de ma vie. Mais...c'est Liahn que j'aime. Il est tout pour moi, je ne le laisserai pas affronter ça seul.

Alors tout serrant mon étreinte sur sa cuisse, je répond :

« Je suis près, tu veux y aller maintenant ? »

Mon ami sourit en coin, sûrement très rassuré. Il dit en posant ses mains sur le volant :

« -Attendons au moins 11heure, que tout le monde soit levé.

-D'accord. Tu veux faire quoi en attendant ?

-Tu veux qu'on aille se promener à la colline ?

-Celle où on reluqué les couples qui s'embrassaient ? »

Il glousse et me répond, sans lâcher la route des yeux :

« Oui pourquoi pas ? »

Poussé par une envie soudaine de l'embrasser comme hier soir, je répond un « D'accord » qui ressemblait plus à un soupir de désir.

Alors nous roulons quelques minutes silencieusement. De temps en temps des regards sont échangés. Ma main le caresse doucement, et parfois la sienne viens l'obliger à monter plus haut. J'ai le bas ventre qui se réchauffe et mon désir ne fait que croître.

Il faut qu'on arrive vite.

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