Chapitre I
Je suis sorti, assez contrarié, l'impression d'être un peu abandonné. Je me suis posé sur un banc au beau milieu d'un parc paumé dans une ville paumée. Le parc est juste à côté d'un carrefour et c'est beau mais ça me désespère, voir toutes ses lumières pendant que je suis dans l'obscurité. Et tous ces conducteurs à une heure aussi tardive, les gens qui sortent le soir sont malheureux, à tous les coups ils vont ou reviennent d'un bar pour oublier quelques heures leurs problèmes. J'ose jamais dire le fond de ma pensée pour pas foutre de la merde du coup j'ai l'impression d'être un peu un faux-cul, c'est pour ça que je raconte ça là. Quand on me fait un sale coup je l'oublie pas mais je l'ai en travers de la gorge et après je fais comme si de rien, je ne reproche rien à la personne car au fond je l'aime bien et j'ai pas envie de tout casser. Bref.
J'ai dû bien passer 2 heures sur ce foutu banc à me confier à moi-même. J'ai marché un peu, j'ai pris un bus pour aller dans une grande ville pas très loin de chez moi. Je regarde par la fenêtre car y'a rien d'autre à faire. il y avait une femme dans ce bus. La vingtaine, blonde, maquillage en mode travaux, yeux perçant avec un air perdu. J'ai pas trop fait gaffe à elle. En arrivant dans la ville une main me touche l'épaule, c'était elle. Elle me parlait d'un anglais approximatif mais elle a dit le nom d'une boîte de nuit, du coup bah j'suis un mec du coup je l'accompagne. Pas de conversation, rien, la mort. Ce vide, le bruit de ses talons me rendait extrêmement nerveux. La meuf a un accent de l'Est dans 3 heures j'ai plus de rein. Finalement on arrive devant et elle me fait comprendre que je peux l'accompagner car elle connaît le videur. ce fût un énorme moment de réflexion car j voulais aller à la plage de base. Mais j'ai accepté et je flippais en même temps.
On rentre, sur moi j'avais 120€. Cet argent je le dois à ma grand-mère et je dois dire que j'ai un peu culpabilisé quand j'ai acheté un whisky coca et une bière avec. On se regarde dans le blanc des yeux parce que bah la communication est un peu difficile hein. En la regardant un peu plus on avait l'impression qu'elle ne savait pas pourquoi elle était là ça m'a fait comme un malaise un peu. Sans prévenir une deuxième femme se ramène, du même âge que l'autre. Posé au fond du Night Club, l'ex URSS en guise de stéréo : une ukrainienne à ma gauche, une biélorusse à ma droite, elles parlent entre elles donc à moi. La table est garnie de bouteilles provenant des pays des demoiselles, mais moi je ne consomme pas, sauf du regard. Les heures défilent, les femmes de l'Est font de même. "Mieux vaut être seul que mal accompagné" Dans le fond du club j'suis bien accompagné mais pourtant si seul, dans le fond. Je finis par payer puis je pars sans dire au revoir, je les connais pas et je pense qu'elles s'en foutent.
Annotations
Versions