Vivre comme un damné ou mourir condamné ?

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Tout blanc et transpirant, Nolwan se réveilla en hurlant de terreur. Son cœur battait à cent à l'heure. Il passa ses mains moites dans ses cheveux bruns en prenant de profondes inspirations. Il réalisa à ce moment-là qu'il avait retrouvé le contrôle de son corps. Il observa autour de lui et il se trouvait encore dans la chambre d'hôpital. Ce n'était qu'un mauvais rêve. Mais lorsqu'il repensa à ce cauchemar, il en eu des frissons. Il n'avait jamais autant maudit d'être spectateur. Cela lui faisait penser au concept de destin. Être contraint de suivre une "voie" sous prétexte que l'on y est destiné relevait pour lui de l'absurdité pur et simple. Cela dit, il se souvint également de l'annonce que le médecin lui avait faite. Qu'il allait mourir... Eh bien ça aussi il ne l'accepterait pas si facilement.

D'un saut il se leva de son lit. Tandis qu'il se dirigeait vers la porte, il prit conscience qu'il n'avait plus de mal à marcher ou à bouger. Il toucha alors sa plaie ventrale à travers ses bandages mais plus aucune douleur.

- Je... Je n'ai plus mal ?! balbutia Nolwan en se réjouissant.

C'est alors qu'un médecin fit irruption dans la chambre et trouva Nolwan, à nouveau sur pied. Il s'apprêta à avertir ses collègues mais Nolwan se jeta sur lui en le poussant violemment hors de la chambre. Il se trouva alors dans un long couloir, nez à nez avec une dizaine de médecins qui le regardèrent dans le blanc des yeux avant de réaliser qu'il n'avait rien à faire là.

- Attrapez-le ! s'écria l'un d'eux.

Nolwan s'enfuit tandis que les médecins le prirent en chasse. Nolwan ne s'était jamais senti autant en forme. Etonnant pour quelqu'un qui a une plaie béante dans le ventre. Le couloir paraissait interminable tant il était long et quand Nolwan en vit enfin le bout, il tourna et se trouva face à deux autres médecins qui, pris de panique, se jetèrent sur lui. Cependant, avec une étonnante facilité, Nolwan fit un salto au-dessus de ses opposants qui s'étalèrent ensuite par terre provoquant une réaction en chaîne lorsque les autres médecins qui ne les avaient pas vu trébuchèrent et tombèrent tous les uns après les autres. Nolwan eut donc tout le loisir de s'enfuir.

Une fois sortit de l'hôpital, Nolwan se retrouva dans la ville, en t-shirt et en short alors qu'il pleuvait à verse. Il attira tout de suite l'attention des passants qui le regardaient d'un mauvais œil. Il trouva finalement un abri sous la devanture d'une boutique pour s'y réfugier, recroquevillé sur lui-même. Il n'eût pas le temps de repenser à tout ce qui lui était arrivé qu'un homme vint vers lui avec un parapluie.

- Alors, on était pressé de s'en aller ?

Nolwan reconnut cette voix. Il leva la tête et vit un homme aux cheveux noirs qui portait des lunettes. C'était le médecin qui lui avait annoncé sa mort prochaine. Par réflexe, Nolwan dégaina le couteau qu'il avait volé à un villageois et le pointa vers lui.

- Inutile de te mettre sur la défensive avec moi. lui dit le médecin en s'accroupissant près de lui. Je ne te veux aucun mal, juste discuter.

Encore méfiant, Nolwan consentit finalement à baisser son arme.

- Vous avez prévenus vos camarades, c'est ça ?! demanda Nolwan en soupirant.

- Non et je ne vois pas à quoi ça m’avancera. Après la révélation que je vous ai faites, ce genre de réaction prend tout son sens.

- Et donc que me voulez-vous ?

- Je suis médecin. Cela a toujours été ma vocation et j'ai toujours rempli mon devoir avec précision. Cependant, la passion ne suffit pas toujours. Un jour, un drame s’est produit. Eh oui... J'ai vu mourir mon premier patient. Lorsque j'ai vu le désespoir dans son regard, ce fut le pire jour de ma vie. Je donnerai cher pour pouvoir remonter jusqu'à ce fameux jour et... Pouvoir réparer mes erreurs.

Nolwan pouvait très bien lire la tristesse sur le visage du médecin. Apparemment, cela faisait remonter de très mauvais souvenir que Nolwan ressentait très bien, cette peine qui l'assaillait.

- Vous allez bien ? s'inquiéta Nolwan.

Le médecin s'essuya les yeux avant de reprendre.

- C'est ce fameux jour que je me suis juré de ne plus jamais perdre un seul patient. Jusque là j'avais très bien honoré cette promesse. Enfin c'est ce que je pensais...

Nolwan s'indigna. Sa mort prochaine semblait attrister le médecin plus encore que lui-même, le principal concerné.

- Et vous êtes vraiment certain qu'il n'existe aucun remède à la Draconyte ?

- Oui, je suis formel. répondit le médecin. A moins que... Non laissez tomber, il n'y a plus rien à faire je le crains.

- A moins que ? repris Nolwan. Poursuivez, je vous en prie ! S’il y' a le moindre moyen de me sauver, je veux savoir !

Le médecin dévisagea Nolwan d'un air attristé mais se résolut tout de même à le lui révélé.

- Le seul moyen pour survivre à cette maladie serait de devenir un métamorphe.

- Un métamorphe ? répéta Nolwan.

- Oui, en ingérant le cœur d'un dragon de légendaire, tu deviendras un métamorphe et tu auras donc la capacité de te transformer en dragon, ce qui aura pour effet de te rendre immortel. Mais cela revient à tirer un trait sur ton humanité, tu n'envisages quand même pas de le faire ?

Nolwan soupira. Le voilà dans de beaux draps. S'il veut survivre, il devra renoncer à son humanité. Mais Nolwan songea qu'il était donc condamné dans les deux cas. Car l'immortalité, loin d'être une bénédiction, est au contraire une malédiction. Coincé pour l'éternité dans ce monde barbare et devenir semblable à la créature qui est à l’origine de son malheur. Alors il devra faire son choix : la mort ou l'immortalité.

- Je suis amnésique, répondit Nolwan après une longue inspiration. Je n'ai aucun souvenir remontant à ma vie avant le jour où je me suis réveillé dans cette chambre d'hôpital. Comme si ce n'était pas déjà assez, maintenant me voilà condamné ! Et vous voudriez que j'abandonne tout espoir de retrouver une vie normale ? Jamais ! Sachez que pour moi, le choix se résume à vivre ou mourir. Et je n'ai pas l'intention de crever avant d'avoir retrouvé la mémoire, alors ma décision est prise : je choisi la vie ! Quel que soit mon avenir, il n'y a que moi qui le contrôlerai !

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