Iels
de D.B
Prologue
Je suis souvent restée à l’écart, observant les gens autour de moi. Aimer, souffrir, rire, pleurer – le spectre des émotions humaines m’a toujours fascinée. À une époque où tout le monde semble porter un masque, j’ai souvent ressenti le besoin de chercher une âme qui serait aussi transparente et vraie que la mienne. Chaque jour, j’ai attendu que ce cœur, libre et indompté, croise mon chemin. Parce que, tout comme le cœur, je ne connais pas non plus de limites.
J’ai grandi dans une petite ville, où chaque pas que vous faites est observé et chaque mot que vous dites est évalué. Être différent n’était pas une option. Mais j’ai toujours su que j’étais différente. Non pas à cause de la façon dont je m’habille ou des choses que je fais, mais à cause de la façon dont je ressens. Et un jour, au parc, cette différence m’a menée vers elle.
Mon nom est Alexa, et voici l’histoire de comment mon cœur a trouvé sa liberté, sa raison d’être, et surtout, comment il a trouvé un autre cœur qui bat au même rythme que le mien. Plongez dans un voyage qui transcende la norme, où l’amour n’est pas lié par des constructions sociétales, mais est pur, féroce et dévorant.
Chapitre 1
L’Inconnue du parc
Le parc de la ville était mon refuge. Un endroit où je pouvais échapper aux regards et aux murmures des autres. Entourée d’arbres imposants, je me sentais souvent seule, perdue dans mes pensées. Mais ce jour-là, quelque chose était différent.
À quelques mètres de moi, sous le grand chêne, une silhouette s’était installée. Elle était complètement absorbée par son livre, ne remarquant ni le vent doux qui agitait les pages ni les enfants qui jouaient à proximité. Ses cheveux étaient d’une couleur singulière – tantôt d’un bleu profond, tantôt d’un violet lumineux, selon la façon dont le soleil les touchait. Chaque mouvement qu’elle faisait semblait être en parfaite harmonie avec la nature qui l’entourait.
Mon cœur a commencé à battre plus vite, chaque pulsation me rappelant à quel point je me sentais vivante. Quelque chose en elle m’appelait. Une force que je n’avais jamais ressentie auparavant.
Incapable de résister à l’envie de m’approcher, j’ai lentement marché vers elle. À mesure que je m’approchais, j’ai pu déchiffrer les mots qu’elle lisait à voix basse. C’était un poème sur l’acceptation de soi, sur la liberté d’être qui l’on est.
— Un choix audacieux de lecture, ai-je dit, espérant engager la conversation.
Elle leva les yeux vers moi, ses iris d’un bleu transparent semblant plonger au plus profond de mon âme.
— Certains poèmes parlent directement à notre cœur, n’est-ce pas ? a-t-elle répondu avec un sourire timide.
Nos regards se sont rencontrés, et pendant un instant, le monde autour de nous a disparu. Il y avait une sorte de magie entre nous, une connexion qui transcende les mots.
— Je m’appelle Alexa, dis-je, en tendant la main.
Elle hésita un instant avant de la prendre.
— Moi c’est Sky, murmura-t-elle, sa voix douce comme une mélodie.
Nous avons continué à discuter, partageant des histoires, des rires et des moments de silence. Et tandis que le soleil commençait à se coucher, teintant le ciel de nuances d’or et de pourpre, je réalisais que ma vie venait de prendre un tournant inattendu.
Peut-être que l’univers avait un plan pour moi après tout. Peut-être que la solitude n’était qu’un passage nécessaire pour me conduire vers cette rencontre. Une rencontre qui allait bouleverser ma vie à jamais.
Chapitre 2
Premiers échanges
Les jours qui suivirent cette rencontre inattendue étaient pleins de hâte. Chaque matin, je me levais avec une impatience croissante, attendant avec enthousiasme nos rencontres quotidiennes sous le grand chêne. Sky était devenue une partie intégrante de mes journées. L’angoisse et la solitude qui autrefois emplissaient mes heures avaient laissé place à l’excitation et à la curiosité.
Ce jour-là, je l’ai trouvée assise à notre endroit habituel, un nouveau livre à la main. Les rayons du soleil jouaient à travers les feuilles, illuminant sa silhouette, lui donnant une aura presque surnaturelle. Je me suis approchée lentement, mon cœur battant à tout rompre.
— Salut, tu lis quoi ? ai-je demandé, tentant de contenir mon excitation.
Sky leva les yeux, un sourire jouant sur ses lèvres.
— Un peu de fiction pour changer, dit-elle en montrant la couverture.
Ses yeux, qui semblaient toujours cacher un océan de secrets, étincelaient de malice.
Nous avons commencé à parler de livres, puis de films, puis de musique, et avant que nous nous en rendions compte, des heures s’étaient écoulées. Sky avait cette capacité incroyable de rendre chaque conversation fascinante. Elle parlait de son enfance, des défis qu’elle avait dû relever, des moments où elle avait été incomprise et jugée pour qui elle était vraiment. Chaque mot, chaque histoire, me rappelait combien notre monde pouvait être cruel et dans le refus d’acceptation.
Mais il y avait aussi de la joie dans ses récits. Des moments d’acceptation, de compréhension, d’amour. Des moments qui m’ont fait espérer un monde meilleur pour des gens comme Sky.
Nos conversations étaient un mélange de rires, de confidences et parfois de larmes. Nous avions formé un lien si fort, si rapidement, que c’en était presque irréel. Chaque jour, je découvrais une nouvelle facette de Sky, et chaque jour, mon admiration pour elle grandissait.
Alors que la nuit commençait à tomber, Sky a pris une profonde inspiration.
— Alexa, a-t-elle commencé, il y a quelque chose que je dois te dire.
J’ai hoché la tête, prête à l’écouter. J’ignorais alors à quel point ses prochains mots allaient changer ma perception du monde, me conduisant sur un chemin que je n’aurais jamais imaginé.
Chapitre 3
La confession
Nous nous étions retrouvées dans un petit café tranquille, à l’écart de l’agitation de la ville. Les lumières tamisées créaient une atmosphère intimiste, idéale pour les confidences. La douce mélodie d’un vieux jazz résonnait en fond sonore. Sky semblait nerveuse, jouant machinalement avec la chaînette de sa tasse de thé.
Après quelques minutes de silence, Sky prit une grande inspiration.
— Alexa, commença-t-elle, il y a quelque chose que je veux que tu saches. Quelque chose de fondamental à mon sujet.
Je hoche la tête, cherchant à la rassurer.
— Quoi que tu aies à dire, sache que ça ne changera rien entre nous.
Elle esquissa un léger sourire avant de poursuivre :
— Je suis genderfluid.
J’étais silencieuse. Non pas par jugement ou rejet, mais par méconnaissance. Je n’avais jamais rencontré quelqu’un comme elle. Du moins, pas que je sache.
— Tu sais ce que cela signifie ? demanda Sky, en scrutant mon visage à la recherche de la moindre réaction.
J’ai réfléchi un instant avant de répondre.
— Cela signifie que certains jours tu te sens plus homme, d’autres plus femme, et parfois ni l’un ni l’autre, c’est bien ça ?
Sky sembla soulagée que je comprenne, du moins en partie.
— Oui, c’est une partie de ce que je ressens. C’est comme si mon genre était fluide, changeant, évoluant en fonction de mon humeur, de mon environnement, de tellement de facteurs.
Je réfléchissais à ses mots, essayant d’imaginer à quel point cela devait être à la fois libérateur et compliqué dans une société aux attentes si rigides.
— Comment tu… gères tout ça ? demandai-je doucement, mon désir de comprendre l’emportant sur ma timidité.
Sky sourit, appréciant mon effort.
— Certains jours sont plus difficiles que d’autres. Mais c’est qui je suis. Et même si le monde extérieur ne comprend pas toujours, j’ai appris à m’accepter et à m’aimer moi-même.
Nous avons continué à discuter pendant des heures, Sky partageant ses expériences, ses défis, ses victoires. C’était comme si nous avions ouvert une nouvelle porte, non seulement dans notre amitié, mais dans ma perception du monde.
En partant, je me suis sentie émue par la force de Sky, par sa vulnérabilité, par sa sincérité. Si je croyais auparavant comprendre ce qu’était l’amour, ce soir-là, j’ai réalisé qu’il n’y avait pas de limites à ce sentiment. Qu’il dépassait les genres, les attentes, les préjugés ! Et que chaque personne méritait de vivre sa vérité, librement et passionnément.
Chapitre 4
Naissance de sentiments
La ville grouillait de vie ce soir-là. Les rues étaient animées, les gens riaient et les lumières scintillaient de mille feux. Sky et moi avions décidé de faire une balade nocturne. Nous marchions côte à côte, profitant du doux vent qui soufflait, apportant le parfum des roses du parc voisin.
Lorsque nous sommes arrivées à la fontaine, un musicien de rue jouait une mélodie mélancolique à la guitare. C’était doux, presque hypnotisant. Sans vraiment réfléchir, j’ai tendu la main vers Sky, l’invitant à danser. Elle a hésité un instant, puis a accepté, plaçant délicatement sa main dans la mienne.
Le monde autour de nous semblait s’estomper. Nos corps se déplaçaient en harmonie, chaque pas, chaque mouvement s’accordant parfaitement à la mélodie. Et alors que nos mains se sont effleurées, nos doigts se sont enlacés naturellement, créant un lien que je n’avais jamais ressenti auparavant.
Le regard de Sky s’est fixé sur le mien, ses yeux bleu brillant d’une émotion indéfinissable. Dans cet instant, le temps semblait s’être arrêté. Toutes deux, nous avons compris. Ce qui avait commencé comme une simple amitié s’était transformé, évolué en quelque chose de bien plus profond et complexe.
La musique a pris fin, mais nous sommes restées là, immobiles, à nous regarder. J’ai senti mon cœur battre à un rythme effréné.
— Sky…, ai-je commencé, cherchant les mots pour exprimer ce tourbillon d’émotions.
Elle a souri doucement, plaçant un doigt sur mes lèvres.
— Je sais, Alexa. Moi aussi, je le sens.
Nous avons quitté la fontaine, marchant main dans la main. Les lumières de la ville semblaient plus brillantes, le monde plus vivant. Avec Sky à mes côtés, j’ai senti pour la première fois que j’étais vraiment chez moi. Mais en même temps, une inquiétude sourde a commencé à s’insinuer en moi. Comment le monde réagirait-il à notre histoire naissante ? Étions-nous prêtes à affronter les jugements, les préjugés, la réalité torturée des êtres concernés à travers le regard des autres ?
Mais pour l’instant, ces pensées se sont estompées face à la chaleur du moment présent, de la main de Sky dans la mienne et de la promesse d’un avenir à découvrir ensemble.
Chapitre 5
Le monde extérieur
La ville qui autrefois nous semblait brillante et chaleureuse prenait désormais un aspect plus froid, plus distant. C’était étrange comment une simple émotion pouvait transformer notre perception du monde. Nous marchions souvent main dans la main, mais le regard des autres avait changé. Les murmures furtifs, les regards insistants et parfois accusateurs nous entouraient, formant un mur invisible qui tentait de nous séparer.
Un jour, alors que Sky et moi déambulions dans le marché, une voix forte et autoritaire nous interpella :
— Eh, vous deux ! C’est quoi cette mascarade ?
Je me suis retournée pour voir un homme d’une cinquantaine d’années nous fixant avec un regard dur et méprisant. À ses côtés, quelques avaliseurs hochèrent la tête, les bras croisés.
Sky serra ma main un peu plus fort, comme pour me rassurer.
— On n’a pas à se justifier, murmura-t-elle.
Mais je ne pouvais pas laisser passer cela. Respirant profondément, je répondis :
— L’amour, monsieur. C’est simplement de l’amour. Pourquoi est-ce si difficile à comprendre ?
Il ricana :
— C’est ça l’amour pour vous ? Ce n’est pas naturel. Vous devriez avoir honte !
Sky, d’ordinaire si calme et mesurée, sembla à bout. Ses yeux lançaient des éclairs.
— Qui êtes-vous pour juger de ce qui est naturel ou non ? L’amour n’a pas de forme définie. Et nous n’avons certainement pas besoin de votre approbation pour vivre nos vies.
Un murmure parcourut la foule qui s’était formée autour de nous. Quelques personnes semblaient d’accord avec l’homme, tandis que d’autres nous lançaient des regards compatissants.
Une vieille femme se fraya un chemin à travers la foule et prit la main de Sky.
— Ne laissez personne vous dire comment aimer, ma chérie, dit-elle doucement. Le cœur sait ce qu’il veut.
Avec cette déclaration, elle nous fit un clin d’œil et s’éloigna. La foule commença à se disperser lentement, chacun reprenant ses activités.
Nous nous sommes assises sur un banc à proximité, les émotions tourbillonnant en nous. C’était la première fois que nous étions confrontées si ouvertement à la dure réalité de la société. Mais malgré la douleur, il y avait aussi une détermination. Nous étions décidées à être les actrices du changement, à être celles qui braveraient les normes pour une cause plus grande : l’amour.
Chapitre 6
Le refuge
Le monde extérieur pouvait être brutal, mais dès que la porte de l’appartement de Sky se refermait derrière nous, nous étions transportées dans un tout autre univers. C’était notre sanctuaire, notre refuge. Chaque coin de cette demeure racontait une histoire, chaque objet témoignait de nos souvenirs partagés.
Sky avait aménagé l’appartement avec soin, mélangeant des tons doux de bleu et de gris. Le salon, avec ses grandes fenêtres, laissait entrer une lumière naturelle qui baignait la pièce. Sur le rebord de la fenêtre, plusieurs plantes, comme le pothos et le monstera, étiraient leurs feuilles vers le soleil. C’était là, entouré de verdure, que nous passions la plupart de nos moments. Écouter de la musique, lire des livres, discuter pendant des heures.
Le soir venu, les lampes diffusaient une lumière douce, tamisée, et la pièce se transformait. Avec une playlist de morceaux hindis en fond, nous nous blottissions sur le canapé, nos doigts entrelacés, les yeux plongés dans les yeux de l’autre, partageant nos peurs, nos espoirs, nos rêves.
— Tu sais, murmura Sky un soir alors que la pluie tambourinait doucement contre les vitres, même si le monde extérieur est impitoyable, j’ai trouvé la paix ici avec toi. C’est comme si rien d’autre n’existait.
Je souris, m’approchant pour déposer un baiser sur son front.
— Moi aussi, Sky. Chez toi, j’ai trouvé plus qu’un abri, j’ai trouvé un chez-moi.
Chaque soir, nous nous endormions l’une contre l’autre, trouvant du réconfort dans la présence de l’autre, sachant que peu importe la tempête à l’extérieur, nous avions notre havre de paix.
Mais alors que les jours passaient, une réalité s’imposait : notre refuge était aussi une bulle. Une bulle qui nous protégeait, certes, mais qui nous isolait aussi du monde réel. Et bien que nous sachions que tôt ou tard nous devrions faire face à la réalité, pour le moment, nous nous accrochions à ce sentiment de sécurité, cherchant du réconfort dans l’étreinte de l’autre, espérant que l’amour serait suffisant pour surmonter les épreuves à venir.
Chapitre 7
La séparation
Un matin, le soleil se leva timidement, caressant les murs de l’appartement de Sky, mais elle n’était plus là. J’avais l’habitude de me réveiller à ses côtés, nos corps enlacés, mais ce matin-là, je ne ressentis que le froid des draps à côté de moi.
Inquiète, je me précipitai dans le salon, espérant la voir là, peut-être plongée dans un livre ou préparant le petit-déjeuner. Mais l’appartement était silencieux, trop silencieux.
Sur la table basse se trouvait une lettre à mon nom. Mon cœur battait à tout rompre alors que j’ouvrais la missive.
« Mon cher amour,
chaque moment avec toi a été un trésor, mais le poids des regards, les murmures derrière notre dos, les jugements… Ils sont devenus trop lourds à porter. J’ai senti que je perdais moi-même dans cette bataille constante pour notre amour.
Je sais que c’est égoïste, mais j’ai besoin de trouver un endroit où je peux respirer, être moi-même sans peur ou honte. Je ne veux pas que tu portes ce fardeau.
Je suis désolée. Sache que mon amour pour toi est éternel, même si je ne suis plus à tes côtés.
Avec tout mon amour,
Sky »
Les mots se brouillèrent alors que les larmes emplissaient mes yeux. Comment avait-elle pu partir sans un mot, sans un dernier adieu ? La douleur était insupportable, chaque recoin de l’appartement me rappelant notre amour, nos moments partagés. Sans elle, tout semblait vide et sans signification.
Je passais des jours à errer sans but, espérant secrètement la croiser au coin d’une rue ou dans un café. Les amis et la famille tentaient de me soutenir, mais rien ne pouvait combler le vide qu’elle avait laissé derrière elle.
Un soir, assise sur le rebord de la fenêtre, je regardai la ville qui s’étendait devant moi, ses lumières brillantes comme autant d’étoiles. Et j’ai pris une décision. Je ne pouvais pas rester enfermée dans cette douleur, je devais trouver un moyen de guérir, de me retrouver.
Avec une détermination nouvelle, je décidai de me lancer dans un voyage, un voyage pour me retrouver et peut-être, un jour, retrouver Sky.
Chapitre 8
La lettre
Les journées étaient devenues un flot continu de tâches mécaniques. Me lever, manger, travailler, dormir. L’absence de Sky avait laissé une empreinte indélébile dans chaque recoin de ma vie. J’avais essayé de me distraire, de remplir ce vide par diverses activités, mais tout me ramenait à elle.
Puis, un jour de pluie, alors que les gouttes tambourinaient contre les carreaux, le facteur glissa une enveloppe sous ma porte. Elle était ornée d’un timbre étranger et l’écriture manuscrite m’était familière. Mon cœur battit plus fort. C’était la sienne.
Avec précaution, je décachetai l’enveloppe, chaque mot pesant comme une tonne :
« Mon amour,
Je sais que ma disparition a dû te briser le cœur, et je m’en veux chaque jour pour la douleur que je t’ai infligée. Mais je devais partir pour me retrouver, loin des contraintes, loin des regards.
Loin des jugements, j’ai rencontré des âmes qui, comme moi, cherchaient à être simplement elles-mêmes. J’ai appris à embrasser qui je suis vraiment, sans honte, sans peur.
Je t’aime, plus que les mots ne peuvent l’exprimer, et je ne voulais pas que tu souffres à cause de moi. Je devais trouver qui je suis, pour que, si un jour nos chemins se croisent à nouveau, je puisse t’aimer pleinement, sans réserve.
Je ne sais pas si nous nous reverrons, mais sache que, où que je sois, mon cœur bat toujours pour toi.
Toujours à toi,
Sky »
Les mots de Sky, bien qu’empreints d’amour, étaient comme un poignard enfoncé dans une plaie déjà béante. Mais à travers la douleur, il y avait une lueur d’espoir, une compréhension. Je réalisais que son combat était aussi le mien. Elle avait dû s’éloigner pour mieux se retrouver, pour mieux nous retrouver.
La lettre, posée sur la table, me rappelait que, malgré la distance, notre amour subsistait. Cette lettre était le commencement d’un chemin vers l’acceptation, vers une guérison, vers un avenir possible où nos cœurs pourraient battre à l’unisson, libres de tout jugement.
Chapitre 9
La renaissance
Le temps avait une drôle de manière de sculpter les âmes. Les jours se transformèrent en mois, puis en années. La douleur de l’absence de Sky ne diminuait pas, mais elle trouva sa place, devenant un rappel constant de l’importance de vivre et d’aimer librement.
L’indifférence et l’ignorance me consumaient, mais j’avais trouvé une nouvelle mission. La lettre de Sky était devenue ma boussole, me guidant vers un objectif plus grand que moi-même. J’ai rejoint des groupes de soutien, participé à des manifestations, donné des conférences, tout pour sensibiliser et éduquer le monde sur les enjeux LGBTQIA+. Chaque action, chaque parole prononcée, était pour elle, pour moi, pour nous, et pour tous ceux qui, comme Sky, avaient dû se cacher et s’enfuir.
Un soir, après une conférence particulièrement émotionnelle, une jeune femme s’approcha de moi. Ses yeux étaient rougis par les larmes, mais elle dégageait une force incroyable.
— Merci, dit-elle doucement, c’était mon frère que vous avez évoqué ce soir. Il n’est plus là, mais grâce à des personnes comme vous, son combat continue.
Ces moments étaient la raison pour laquelle je me battais. Pour que plus personne n’ait à souffrir du rejet ou de l’incompréhension.
Avec le temps, j’avais fondé une organisation à but non lucratif qui aidait les jeunes LGBTQIA+ à trouver un logement, à recevoir des conseils et à se sentir aimés et acceptés. L’endroit était orné de photos, d’histoires, et au centre, trônait la lettre de Sky, encadrée, rappelant à chacun pourquoi nous faisions ce que nous faisions.
La bataille pour les droits et l’acceptation était loin d’être terminée, mais chaque pas en avant était une victoire. Et dans chaque victoire, je sentais la présence de Sky, me poussant, m’inspirant. Pour elle. Pour moi. Pour nous.
Chapitre 10
Les retrouvailles
Les feuilles du parc commençaient à rougir, annonçant l’arrivée de l’automne. L’endroit était calme, l’air frais, et la douce mélodie des oiseaux accompagnait le clapotis de l’eau de la fontaine.
Assise sur le banc où tout avait commencé, mon regard errait sans but, perdu dans les souvenirs. Lorsque soudain, une silhouette familière attira mon attention. Mon cœur bondit dans ma poitrine, mes mains se crispèrent sur le banc. C’était Sky. Ses cheveux toujours changeant de couleur au gré de la lumière, flottaient librement derrière elle. Sa démarche était assurée, mais ses yeux révélaient une profondeur nouvelle.
Je me levai, faisant quelques pas incertains vers elle. Elle me vit et s’arrêta, nos regards se verrouillant. Tout semblait s’être arrêté autour de nous. Il y avait tant de choses non dites, tant d’émotions dans cet échange silencieux.
Elle brisa le silence, la première, une lueur d’amusement dans ses yeux.
— Alors, c’est ici que tu traînes toujours ?
Un sourire naquit sur mes lèvres.
— Certains endroits ont le don de ne jamais changer.
Elle s’approcha, l’espace entre nous se réduisant jusqu’à ce que nos fronts se touchent. Elle ferma les yeux, prenant une profonde inspiration.
— Je suis prête, murmura-t-elle, sa voix remplie d’émotions.
— Prête pour quoi ? demandais-je, une pointe d’hésitation dans la voix.
Elle sourit, caressant doucement ma joue.
— Pour nous. Pour tout. J’ai voyagé, cherché, et trouvé qui je suis vraiment. Mais il manquait toujours quelque chose… toi.
Des larmes se formèrent aux coins de mes yeux. Tout le poids des années sans elle, toute la douleur, tout l’espoir et toute l’attente se déversèrent en un flot d’émotions.
Elle m’attira dans une étreinte, son cœur battant fort contre le mien. L’odeur familière de sa peau, la chaleur de son étreinte, tout m’était revenu comme si ces années de séparation n’avaient été qu’une pause.
Nous nous sommes retrouvées, deux âmes, jadis perdues, maintenant réunies et prêtes à affronter ensemble tout ce que l’avenir nous réservait.
"Avec toute mon admiration et mon soutien pour chacun d’entre vous. Que ce texte serve de rappel de la beauté, de la force et de la résilience que vous portez en vous. Chaque couleur de l’arc-en-ciel que vous représentez illumine le monde et rappelle à tous que l’amour est universel, transcendant et sans limites. Continuez à briller, à aimer, à être vous-même, et à lutter pour un monde où chaque lettre de LGBTQIA+ est célébrée et honorée. À tous ceux qui ont déjà marché fièrement, à ceux qui trouvent encore leur chemin, et à ceux qui soutiennent cette magnifique tapisserie d’identités : ce texte est pour vous."
D.B.
Table des matières
En réponse au défi
Be gay !
Coucouuu !
Je vous propose aujourd'hui d'écrire sur le thème des lgbtqia+. Que ce soit une personne transgenre, gay, non binaire, genderfluid... faites-vous plaisir. Evidemment, j'aimerais lire de l'Amour avec un grand A ! Un amour qui brise les préjugés.
Bon courage :)
Commentaires & Discussions
"Iels" | Chapitre | 2 messages | 2 mois |
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